La 14e conférence des pays signataires de la Convention de Bonn pour la protection et la conservation des espèces animales migratrices (COP 14 CMS) s’est tenue du 12 au 17 février 2024 à Samarcande en Ouzbékistan. Elle a rassemblé 2 000 délégués venant de 130 pays. Un plan d’action stratégique pour la protection des espèces migratrices a été adopté à son issue, dressant une liste d’actions jusqu’en 2032 pour tenter d’améliorer la conservation de ces espèces.
Le premier rapport sur l’état des espèces migratrices dans le monde dresse un constat sans appel : une espèce sur cinq serait menacée d’extinction. Pour inverser cette situation, les pays signataires de la Convention de Bonn ont adopté un nouveau plan stratégique pour les espèces migratrices, dont les objectifs doivent guider leurs mesures nationales jusqu’en 2032. En parallèle, de nombreuses espèces en danger ont été inscrites aux annexes de la Convention afin d’interdire leur prélèvement ou d’établir une coopération internationale en vue de leur conservation. Des résolutions marquantes ont aussi été votées sur l’exploitation minière des fonds marins, la conservation du jaguar et les captures accidentelles d’espèces marines.
Les six objectifs du plan stratégique 2024-2032 consistent en :
- 1 – L’amélioration de l’état de conservation des espèces migratrices,
- 2 – Le maintien et la restauration des habitats et aires de répartition des espèces migratrices pour favoriser leur connectivité,
- 3 – L’élimination ou la réduction significative des menaces pesant sur les espèces migratrices,
- 4 – La mise en œuvre de la CMS s’appuyant sur des connaissances, des capacités et des ressources adéquates,
- 5 – Le soutien à la mise en œuvre de la CMS par une gouvernance efficace, y compris l’utilisation des meilleures données scientifiques et informations disponibles et le travail en collaboration,
- 6 – Le renforcement du profil de la CMS et les synergies avec d’autres cadres internationaux pertinents.
Au cours de la COP14 CMS, la délégation française a annoncé une contribution financière volontaire de 200 000 €, apportée par l’Office français de la biodiversité, aux deux initiatives du Secrétariat de la Convention portant sur la connectivité écologique et le prélèvement illégal d’espèces migratrices.
La France s’engage pour la préservation de la biodiversité ; au niveau international, avec un financement doublé en faveur de la biodiversité, porté à 1 milliard d’euros d’ici 2025, et au niveau national, avec l’adoption en novembre 2023 de la Stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB).
Pour atténuer la pression sur les espèces migratrices, la SNB prévoit notamment une réduction de 50 % de la pollution lumineuse en France d’ici 2030 et le renforcement des trames écologiques, pour améliorer la circulation des espèces.