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2 millions d’Amis de la Terre pour la justice climatique à Copenhague

A une semaine de l’ouverture officielle à Copenhague, des négociations de l’ONU sur le climat, chefs d’État des pays du Nord et du Sud s’expriment sur leurs objectifs respectifs. Parallèlement, la société civile et les grandes organisations rappellent qu’un accord efficace et juste plaçant en son centre la justice climatique doit être signé. C’est ce qu’exigent plus de 2 millions de membres des Amis de la Terre International[[Les Amis de la Terre International est le plus grand réseau écologiste mondial. Il est composé de groupes présents dans 77 pays et réunissant plus de 2 millions de membres.
]]. Le premier réseau écologiste mondial organisera une « marée humaine » le samedi 12 décembre pour demander la justice climatique et l’arrêt de la compensation carbone.

Devant leur responsabilité historique, les pays riches doivent, à Copenhague, s’entendre sur un accord pour fixer des objectifs contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour être justes, ces objectifs ne devront pas inclure de compensation ni de fausses solutions (agrocarburant, nucléaire, capture et stockage du carbone). L’accord de Copenhague devra également mettre en place un mode de gouvernance équitable pour gérer le soutien financier aux pays les plus impactés par les changements climatiques.

« La stratégie de diviser pour mieux régner des pays riches a recouvert d’un voile sombre les négociations internationales sur le climat, entraînant une forte et légitime opposition des pays pauvres », nous explique Meena Raman, des Amis de la Terre Malaisie. « La justice climatique implique que les pays qui portent la responsabilité d’avoir causé les changements climatiques soient les premiers à réduire leurs émissions sur leur propre territoire ».

« La compensation, qui permet aux pays industrialisés d’acheter des crédits carbone aux pays pauvres pour éviter de réduire leurs propres émissions, n’a pas sa place dans un accord international juste, pour lutter contre les changements climatiques. Les pays industrialisés doivent s’attaquer au dérèglement climatique en changeant immédiatement leurs propres modes de consommation et de production », développe Cyrielle den Hartigh, chargée de campagne Climat aux Amis de la Terre France.

Pendant les négociations de Copenhague, les représentants des Amis de la Terre rencontreront régulièrement les membres de délégations des pays présents pour faire entendre la voix de leurs 2 millions de membres. Pour réclamer la justice climatique, des milliers de personnes vont aussi “inonder” les rues de Copenhague le matin du 12 décembre, lors de la marche organisée par les Amis de la Terre International.

Ils vont également renforcer le mouvement de justice climatique à travers des mobilisations, des débats et activités au “Klimaforum”[[Klimaforum.]], le sommet alternatif de la société civile aux côtés d’organisations alliées comme La Via Campesina et The World March of Women. “Des milliers de voix exigeant la justice climatique vont être présentées lors d’une exposition de messages venant du monde entier, dont le “patchwork” géant rassemblant des centaines de messages venant de toute la France” nous explique Hannah Mowat, chargée de la mobilisation aux Amis de la Terre France.

– Plus d’info sur le travail de plaidoyer et la position des Amis de la Terre : www.justice-climatique.org

– Plus d’info sur toute la mobilisation prévue en France et à Copenhague : www.dubruitpourleclimat.org

Les Amis de la Terre International pensent que :

– Les pays riches doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 % en 2020 par rapport à 1990. Ces réductions doivent être réalisées sur leur propre territoire, sans recours à la compensation. La compensation, y compris sous la forme de “MDP” est une fausse solution et doit être rejetée

– Les pays riches sont redevables envers les pays pauvres d’une dette climatique qui est le résultat de décennies de pollutions. Cette dette doit être reconnue et remboursée par exemple sous forme de réductions massives d’émissions ou à travers l’apport de fonds publics suffisants et gérés démocratiquement par les Nations unies

– Le fond climat de la Banque mondiale doit être rejeté car il va augmenter la dette des pays pauvres et promouvoir des énergies sales comme le soit-disant “charbon propre”

– De grandes compagnies multinationales parmi les plus grands pollueurs tentent de faire échouer un accord sur le climat et défendent leurs intérêts économiques au détriment de l’intérêt des peuples et de la planète

– Inclure les forêts dans les marchés carbone n’apporte aucune aide efficace à la lutte contre les changements climatiques. Au contraire, cela masque les vraies solutions aux changements climatiques et à la déforestation. Par ailleurs, les plantations de monocultures d’arbres ne sont pas des forêts et doivent être exclues des négociations sur le climat.

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