Accra (Ghana)
Alors que les négociations de l’ONU sur le climat reprennent à Accra, capitale du Ghana, le WWF attend des gouvernements une détermination toute olympique. Si nous voulons protéger l’humanité et son environnement de changements climatiques catastrophiques, l’important ne sera pas simplement de participer mais bien de donner le meilleur de soi et de se dépasser afin d’obtenir à Copenhague un nouvel accord international à la hauteur des enjeux qui sont devant nous. Citius, Altius, Fortius (plus loin, plus haut, plus fort), il est impérieux maintenant de créer une véritable dynamique de performance dans la réduction des émissions des GES.
« Accra doit nous mener plus loin sur la route vers Copenhague grâce à des progrès sur le fond, le niveau d’ambition des pays industrialisés et des pays en développement doit être plus élevé, et les mesures prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre doivent être revues à la hausse. Pour avoir une médaille d’or dans la course contre les changements climatiques, les négociateurs devront mettre sur la table des idées et des propositions concrètes. Il faut entrer maintenant dans le dur et laisser les manœuvres tactiques au vestiaire», déclare Serge Orru, Directeur Général du WWF-France.
Alors que cette année les négociations à Bangkok et à Bonn se sont concentrées sur des questions de procédures et n’ont accouché que de listes de sujets à discuter, les négociateurs doivent montrer leurs aptitudes dans différentes disciplines de la lutte contre les dérèglements climatiques. Il s’agira de détailler les propositions les plus innovantes concernant le financement de la lutte contre les changements climatiques, le transfert de technologie, l’adaptation et la réduction des émissions.
« Il y a quelques pays qui viennent à Accra bien entraînés, c’est à dire avec des propositions concrètes, et qui sont prêts à créer de nouvelles alliances – au-delà de la séparation traditionnelle entre pays industrialisés et pays en développement – pour faire avancer les discussions », déclare Kathrin Gutmann, coordinateur politique de l’Initiative Climat du WWF International. « C’est le cas de la Norvège ou de l’Afrique du Sud qui ont montré récemment qu’ils sont en forme. A l’opposé, les Etats-Unis ou le Japon sont loin derrière et n’ont aucune chance de remporter une médaille s’ils persévèrent à faire de l’anti-jeux et à gaspiller leur talent ».
Comme l’a montré le récent sommet du G8 au Japon, les pays émergents, emmenés par l’Afrique du Sud ou le Mexique, sont en passe de prendre le leadership en termes de courage, de créativité et de volonté politique sur les leaders traditionnels comme l’Union Européenne.
« Après des débuts prometteurs, l’Union Européenne doit faire des propositions sérieuses concernant le financement de la lutte contre les changements climatiques ou le transfert de technologies » déclare Damien Demailly, chargé du programme Energie Climat au WWF France. « La France, qui est actuellement le capitaine de l’Union Européenne, doit remotiver ses troupes. Pour espérer avoir la médaille d’or, elle doit également faire équipe avec les autres pays progressistes, en particulier les pays en développement ».