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Tribune

Reforestation : Les ONG humanitaires à l’assaut des causes environnementales

Agir contre le réchauffement climatique et pour la subsistance des communautés locales

L’action des ONG humanitaires ne se limite pas à porter des sacs de riz comme on a pu le voir dans les années 80. Leur action est désormais transversale, et la reforestation de zones défavorisées poursuit plusieurs objectifs : agir contre le réchauffement climatique tout en fournissant aux communautés locales un moyen de subsistance. Surtout en Afrique. Mais pour certaines ONG, les difficultés de levées de fonds peuvent mettre en péril leurs opérations.

One Planet Summit : Rassembler et agir pour la planète
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Les initiatives sont de plus en plus nombreuses : arbres et forêts s’invitent dorénavant dans les grandes discussions internationales, comme l’a montré le One Forest Summit organisé à Libreville (Gabon) au printemps dernier. Si les États et les entreprises privées – comme la très médiatique Reforest’Action – communiquent beaucoup pour ce type de partenariats et d’actions, ce sont surtout les organisations non gouvernementales (ONG), sur le terrain, qui se retroussent les manches. Tous les acteurs poursuivent néanmoins un même objectif : boiser ou reboiser les zones défavorisées, protéger les forêts tropicales et favoriser l’agroforesterie. Si leur image est souvent associée au secours aux populations en détresse lors des grandes crises ou à la prise en charge des migrants naviguant vers l’Europe, les ONG humanitaires ont également mis en place ces dernières années des programmes ambitieux en faveur de la reforestation. Car les arbres ont plus d’une vertu, à commencer par soutenir le développement local afin de lutter contre l’exode climatique qui menace de grandes régions du continent africain. 14244707259_33d3397a0f_k.jpg Limites des grandes ONG Les crises migratoires s’expliquent par de nombreux facteurs, et les ONG le savent mieux que quiconque : prendre un problème à la racine est peut-être un travail de longue haleine, mais c’est aussi le seul qui pourra se montrer efficace sur le long terme. De nombreux pays africains – au Sahel notamment – ne sont aujourd’hui pas en mesure de mettre en place de grands programmes de plantation, mais trouvent des partenaires étrangers, en particulier chez les ONG humanitaires.
RÉGÉNÉRER LES ÉCOSYSTÈMES
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Dans la constellation des ONG internationales, World Vision développe par exemple des projets en faveur de l’environnement, comme la grande campagne Regreening Africa qui a mis en place des programmes délimités dans le temps, comme au Mali entre 2017 et 2022 où 20000 personnes ont pu bénéficier de nouveaux moyens de subsistance et de formation en agriculture verte. Au Niger, une autre opération menée dans les régions de Maradi et de Zinder (entre 2017 et 2022 également) a permis la replantation de 5 millions d’hectares. Objectif : inverser la dégradation des terres et favoriser à grande échelle l’agroforesterie et de ses filières commerciales. Malgré la fin des projets au Sahel – à cause des tensions entre les juntes militaires et les institutions européennes –, cette ONG internationale reste très active dans plusieurs d’Afrique comme au Ghana ou au Rwanda. kt_220701_rec8c9.jpg Selon Karl Hughes, directeur du monitoring et de l’évaluation de l’impact au Center for International Forestry Research-World Agroforestry (CIFOR-ICRAF), partenaire du programme Regreening Africa, la plantation de nouveaux arbres dépasse la simple reforestation, elle est aussi synonyme de facteur de développement comme l’a montré une enquête menée dans sept pays du continent : « Financé par l’Union européenne, le programme Regreening Africa travaille directement avec 500000 ménages pour restaurer un million d’hectares de terres agricoles. Le programme se déroule en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Mali, au Niger, au Rwanda, au Sénégal et en Somalie. Dans les sept pays de notre étude, 94% des ménages ont signalé la présence d’au moins un arbre sur leur ferme ou leur propriété. Le nombre moyen estimé par hectare était de 150. Cette valeur moyenne masque l’énorme variation du nombre et de la composition des espèces. Par exemple, les ménages d’Afrique de l’Est possédaient en moyenne 195 arbres par hectare sur des propriétés foncières relativement petites. En revanche, il y avait en moyenne 12 arbres par hectare sur les plus grandes exploitations des sites d’action sahéliens. » Il reste donc beaucoup de travail à effectuer pour ces zones peu densément boisées. Les alternatives indépendantes 76164772-5400ac0.jpgMalheureusement, comme on a pu le voir dans les pays du Sahel, l’action des ONG humanitaires – majoritairement financées par des pays occidentaux – peut être remise en cause par les pouvoirs politiques locaux, les coups d’État aboutissant parfois à l’éviction de ces organisations. « Bien qu’étant une ONG discrète par nature, areligieuse et apolitique, nous avons ressenti les effets de la dégradation de l’image de la France. Ce fut sensible très récemment au Maroc, où, comme ailleurs, il est impératif de montrer patte blanche. En la matière, le fait d’être soutenu par des donateurs exclusivement privés nous aide beaucoup pour faire la preuve de notre indépendance vis-à-vis du politique français », témoigne ainsi Fanny Fernandes, directrice exécutive de l’ONG LIFE. Depuis 2016 cette ONG française développe entre autres dans de nombreux pays d’Asie et d’Afrique son programme baptisé Sapousse, dont l’objectif est de lutter contre la déforestation. Elle a entamé cette campagne en Indonésie pour financer la restauration des mangroves et ainsi permettre le développement économique des communautés locales, avant de la poursuivre dans plusieurs pays d’Afrique. Car les nouveaux arbres plantés ne sont pas là que pour capter le CO2 et produire de l’oxygène, ils font également partie d’une stratégie transversale permettant aux habitants de développer une activité économique responsable et durable. Créée en 2009, Life avait pour objectif initial d’aider les populations défavorisées à avoir accès à l’eau, à l’alimentation et à l’éducation : c’est tout logiquement que le programme Sapousse – qui réunit ces trois dimensions – a trouvé sa place dans son action. « Nos projets sont des projets de vie, au sens strict, de vie humaine, et c’est bien la raison de notre nom. Mais la vie humaine n’est en réalité pas possible dans un environnement dégradé ou exploité au-delà de ce dont il est capable. La préservation des ressources, de l’habitat et de l’environnement nous a donc semblé tomber sous le sens comme étant un tout avec le reste de nos actions. Les populations ne peuvent pas vivre dans un contexte de déséquilibre avec l’environnement », explique encore la directrice exécutive de l’ONG LIFE. Cette stratégie vertueuse est également rendue possible grâce à des partenariats locaux et apolitiques, implantés au plus près des besoins des populations visées. Déjà soutenu par 180000 donateurs privés, le programme Sapousse cherche continuellement de nouveaux financements pour poursuivre ses opérations. Un vrai défi, comme c’est le cas pour de nombreuses associations et ONG indépendantes. Le défi du financement
Sénégal : De plus en plus de difficultés à trouver des financements chez les ONG
Sénégal : De plus en plus de difficultés à trouver des financements chez les ONG
Hors institutions étatiques ou européennes, les ONG ont en effet souvent des difficultés à lever les fonds pour financer leurs activités. « Les ONG sont devenues vulnérables, perdent leur autonomie et n’arrivent plus à offrir la qualité de service qu’elles donnaient avant, du fait d’une incapacité à trouver des ressources », déplore Kader Ndiaye, coordonnateur technique du Projet d’amélioration du cadre d’intervention des organisations de la société civile (PAISC) au Sénégal. Même les grandes organisations comme le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) rencontrent ce type de difficultés, devant recentrer leurs actions sur leur cœur de métier ou devant revoir à la baisse leur implication sur le terrain. A l’heure d’une aggravation généralisée des conséquences du réchauffement climatique, on imagine toutes les conséquences négatives pour les communautés locales bénéficiaires de ces actions parfois revues à la baisse.

 

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