« 20 ans pour restaurer le climat »
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Introduction :
Depuis le début de l’ère industrielle, la population
mondiale et la production individuelle
ont cru d’un facteur 8. En 250 ans, l’espérance
de vie a doublé dans les pays pauvres, et
quadruplé dans les pays riches. Un ouvrier
français payé au SMIC jouit d’un niveau de
confort, de sécurité, d’accès à l’information et
de possibilités de déplacements qui feraient
rêver un aristocrate de la Renaissance.
Cette croissance est menacée par l’épuisement
des ressources naturelles (pétrole, minerais, eau,
sols, biodiversité) et leur corollaire, la hausse de
l’énergie et des matières premières. Le
réchauffement du climat bouleverse déjà la
production agricole et les modèles de prévision
du risque. D’ici 20 ans, en cas d’accélération
du changement climatique, ce sont les
conditions même de la vie sur terre qui
pourraient être remises en cause – ou, tout au
moins, la survie de notre civilisation.
Alors, faut-il stopper la croissance ? Impensable,
alors que 4 milliards d’êtres humains vivent
avec moins de 1,5 € par jour. Impossible,
lorsque le Brésil, la Russie, l’Inde, et la Chine
représentent 3 milliards de personnes et 7% de
croissance économique annuelle. Inacceptable,
alors que même dans les pays riches,
l’anxiété croît face à l’érosion des revenus des
classes moyennes, à la montée du chômage et
de la précarité. Dans ce contexte, la
globalisation des échanges, qui est pourtant l’un
des moteurs de l’économie, devient une source
de menaces : compétition entre les individus au
niveau mondial4, flux migratoires, terrorisme, etc.
Plus que jamais, la croissance est donc nécessaire.
Une croissance qui, au lieu de puiser dans
l’environnement, devra aussi en restaurer la
capacité à remplir les besoins de l’humanité.
Impossible ? Et pourquoi ? L’histoire de
l’humanité est ponctuée de crises, surmontées
par des innovations qui ont abouti à des
changements systémiques. Il y a 10 000 ans, des
chasseurs-cueilleurs affamés ont semé des
céréales sauvages. En devenant agriculteurs ils
se sont sédentarisés, ont pu créer un surplus, puis
développer l’artisanat et le commerce. Il y a 400
ans, c’est grâce à la crise du bois en Angleterre
que des compagnies minières se sont lancées
dans l’extraction du charbon, qui a mis en
mouvement la révolution industrielle.
Aujourd’hui, l’humanité dispose du plus puissant
réseau d’innovation et d’échanges qui ait
jamais existé : 3 millions de chercheurs,
plusieurs dizaines de millions d’entreprises et 1
milliard d’individus connectés par le biais
d’Internet. Il reste à chacun de décider dans
quel sens utiliser cette capacité créative.
Déjà, des pionniers ont fait le choix. Ils mettent
en place une nouvelle économie, qui produit de
l’énergie et des matériaux renouvelables, qui
stocke du carbone, qui restitue des sols fertiles et
des stocks d’eau propre : une économie
positive, qui crée de la croissance pour tous,
en restaurant le capital écologique de
l’humanité. Une économie fondée sur l’écointelligence,
qui se nourrit de diversité, et inclut 6,5
milliards d’humains pour créer plus de prospérité.
Ce livre blanc vous invite sur les traces de ces
pionniers, qui sont les gagnants du monde de
demain. Il définit les nouveaux enjeux
économiques : restaurer le climat, renouveler les
ressources naturelles, en recréant de la diversité.
A travers 25 exemples, il révèle les principes
d’action des pionniers de l’économie positive :
fonctionnalité, circularité, complémentarité, substitution,
valorisation, diversité. Il dessine les
contours d’un monde positif.
Il nous reste 20 ans pour construire l’économie
positive, 20 ans pour restaurer le climat et
l’environnement. Vingt ans pour décider du sort
du XXIème siècle. Le défi est immense, les
opportunités sont là. Le chantier est passionnant.