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Océan : un plan d’urgence pour la résilience des récifs coralliens du Patrimoine mondial de l’UNESCO

image1440x560cropped.jpg Tous les récifs coralliens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial risquent de disparaître d’ici la fin du siècle. À l’occasion de la conférence « Notre océan » aux Palaos, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, annonce un plan d’urgence pour donner à ces récifs les meilleures chances de survie, avec le soutien du Global Fund for Coral Reefs. Elle appelle également à une mobilisation internationale pour empêcher la disparition des récifs. Dotés d’une biodiversité exceptionnelle, les récifs coralliens des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO couvrent plus d’un demi-million de km2 dans le monde, l’équivalent de la superficie de la France. Ils jouent un rôle essentiel dans l’absorption des émissions de CO2 et protègent les côtes des tempêtes et de l’érosion. Plus d’une centaine de communautés autochtones en dépendent pour leur subsistance. Ils servent, par ailleurs, de points de référence pour évaluer l’impact du changement climatique sur les récifs du monde entier.
Analyse : Les récifs coralliens du patrimoine mondial risquent de disparaître d'ici 2100, à moins que les émissions de CO2 ne diminuent drastiquement
Analyse : Les récifs coralliens du patrimoine mondial risquent de disparaître d’ici 2100, à moins que les émissions de CO2 ne diminuent drastiquement
Cependant, les récentes données scientifiques concernant ces récifs coralliens sont alarmantes. Ils blanchissent beaucoup plus rapidement que ne le laissaient supposer les prévisions initiales. Ces coraux « blanchis » sont très vulnérables aux carences nutritionnelles et aux maladies, leur taux de mortalité en est particulièrement élevé. Cette année, pour la première fois, un blanchissement massif des coraux s’est même produit à une période traditionnellement plus fraîche, dite de La Niña. Selon le scénario actuel d’émissions, l’ensemble des récifs du patrimoine mondial risque de disparaître d’ici la fin du siècle.
Avant et après le blanchissement des coraux dans la Grande Barrière de corail.
Avant et après le blanchissement des coraux dans la Grande Barrière de corail.

Réduire les pressions locales pour donner aux récifs les meilleures chances de survie

Le réchauffement de la température des océans, dû aux émissions mondiales de CO2, constitue la première menace pour les récifs coralliens. Les dernières données du GIEC confirment que les États doivent réduire drastiquement les émissions de carbone pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris conclu en 2015. Mais les récifs coralliens sont aussi souvent confrontés à un ensemble de pressions locales, telles que la pollution, la surpêche ou la destruction de leur habitat. L’UNESCO va mobiliser ses ressources et ses partenaires pour réduire ces pressions locales et offrir aux récifs coralliens les meilleures chances de survie.
« À l’occasion de la conférence “Notre océan” aux Palaos, j’appelle à une mobilisation internationale pour prévenir la disparition des récifs coralliens. L’UNESCO apporte sa contribution par un plan d’urgence pour la résilience des récifs coralliens du patrimoine mondial, en particulier dans les pays en développement. L’UNESCO s’associera au Global Fund for Coral Reefs pour financer ces actions », annonce Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
capture_d_e_cran_2022-04-14_a_14.11_56.png Ce partenariat entre l’UNESCO et le Global Fund for Coral Reefs (GFCR), un fonds public-privé dirigé par les Nations Unies, permettra d’investir dans des stratégies de résilience climatique. Les actions se focaliseront sur la réduction des facteurs locaux de dégradation, la gestion durable des zones marines protégées et le soutien aux communautés locales. Le patrimoine mondial compte 29 sites avec des récifs coralliens, dont 19[[19 sites :
  1. Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize
  2. Îles atlantiques brésiliennes : les Réserves de Fernando de Noronha et de l’atol das Rocas
  3. Sanctuaire de faune et de flore de Malpelo, Colombie
  4. Zone de conservation de Guanacaste, Costa Rica
  5. Parc national de l’île Cocos, Costa Rica
  6. Îles Galápagos, Équateur
  7. Parc national de Komodo, Indonésie
  8. Parc national de Ujung Kulon, Indonésie
  9. Aire protégée des îles Phoenix, Kiribati
  10. Îles et aires protégées du Golfe de Californie, Mexique
  11. Sian Ka’an, Mexique
  12. Archipel de Revillagigedo, Mexique
  13. Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo, Panama
  14. Parc naturel du récif de Tubbataha, Philippines
  15. Rennell Est, Îles Salomon
  16. Parc de la zone humide d’iSimangaliso, Afrique du Sud
  17. Parc national marin de Sanganeb et Parc national marin de la baie de Dungonab – île de Mukkawar, Soudan
  18. Baie d’Ha-Long, Viet Nam
  19. Archipel de Socotra, Yémen]] sites dans des pays en développement.
« En raison du réchauffement climatique, les pratiques locales de conservation des récifs ne suffisent plus à protéger les écosystèmes récifaux les plus importants du monde. Néanmoins, un récif sain et résilient est mieux armé pour se régénérer et survivre après un épisode de blanchiment  », explique Fanny Douvere, responsable du programme marin au Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le succès de l’initiative des Récifs Résilients de l’UNESCO

t=3by2 Ce nouveau plan à grande échelle s’appuiera sur la réussite de l’initiative « Récifs Résilients » lancée par l’UNESCO et ses partenaires lors du précédent sommet « Notre océan », en 2018. Au cours des quatre dernières années, ils ont travaillé sur 4 récifs pilotes inscrits au patrimoine mondial en Australie, au Belize, en France (Nouvelle-Calédonie) et aux Palaos. Cette initiative a démontré que des actions concrètes sont en mesure de réduire les pressions locales tout en permettant aux communautés locales de continuer à subvenir à leurs besoins. À titre d’exemple, dans le lagon sud des îles Rock (Palaos), l’initiative « Récifs Résilients » forme des gestionnaires du site et les communautés aux dernières connaissances scientifiques, à la gestion de la pêche et aux questions d’adaptation et de résilience. La mise en place d’un permis et de quotas de pêche, ainsi que de mesures de protection des habitats et des cycles de vie des espèces, contribuent au bon renouvellement des stocks de poissons. Sur la côte australienne de Ningaloo, l’initiative « Récifs Résilients » développe des solutions pour faciliter la reproduction des coraux. Lorsqu’un corail meurt à la suite d’un événement de blanchiment, des morceaux s’en détachent et s’accumulent sur le récif, créant une sorte de « gravats » qui empêche la croissance de nouveaux coraux. Pour que les œufs fécondés puissent s’installer et éclore sur un récif, la surface doit au contraire être propre et dure. La solution, expérimentée consiste à installer sur le récif de petites structures en forme d’étoile faites de barres d’acier : elles permettent aux œufs fécondés de se fixer et de se développer. La construction de ces « étoiles » est confiée aux populations autochtones, ce qui crée des emplois locaux.
Les récifs coralliens abritent la plus grande biodiversité de tous les écosystèmes du monde.
Les récifs coralliens abritent la plus grande biodiversité de tous les écosystèmes du monde.
L’initiative « Récifs Résilients » se poursuit jusqu’en 2024, avec un montant total alloué de 10 millions de dollars.

Les récifs au cœur de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques

coralreefmartin.jpg De ce nouveau plan pour la résilience des récifs du patrimoine mondial à la surveillance de la qualité de l’eau pour protéger les récifs coralliens en Tanzanie, en passant par le déploiement des nanotechnologies pour rendre les récifs plus résistants dans les Caraïbes, la conservation et la restauration des récifs est au cœur de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable 2021-2030. capture_d_e_cran_2022-04-14_a_14.22_04.png Lancée en 2021 sous la coordination de l’UNESCO, cette Décennie rassemble des scientifiques, des gestionnaires des océans, des membres des communautés locales et autochtones, ainsi que des investisseurs publics et privés, pour développer conjointement des solutions de conservation et de revitalisation des écosystèmes récifaux dans le monde. capture_d_e_cran_2022-04-14_a_14.25_30.png ****

À propos de l’UNESCO

L’UNESCO est l’agence des Nations Unies chargée des sciences océaniques. Elle coordonne des programmes mondiaux tels que la cartographie des océans, la prévention des risques de tsunami, les réserves de biosphère marines, ainsi que de nombreux projets de recherche scientifique et d’éducation relative à l’océan. Programmes de l’UNESCO pour l’Océan – https://fr.unesco.org/themes/planète-océan

À propos du Fonds mondial pour les récifs coralliens (GFCR)

Le Fonds mondial pour les récifs coralliens a été lancé en 2020 par les Nations Unies, la Fondation de la famille Paul G. Allen et la Fondation Prince Albert II de Monaco, avec le soutien de l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI). Son objectif est de mobiliser 625 millions de dollars d’ici 2030. – https://globalfundcoralreefs.org Dossier de presse : Programmes de l’UNESCO pour l’océan

 

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