Mardi soir, le président américain Barack Obama a consacré sa première allocution télévisée depuis son bureau ovale à la marée noire, afin de montrer qu’il contrôlait la situation, de mobiliser l’opinion autour de son projet de réforme du secteur énergétique et de rassurer les victimes. Après avoir comparé la situation dans le golfe du Mexique à un « 11 Septembre écologique », il a qualifié cette marée noire d’« épidémie » que les États-Unis combattront « pendant des mois et même des années » et affirmé que cette « tragédie » montrait que « le temps d’adopter les énergies propres est venu ».
Lors de ce discours consacré à « la pire catastrophe écologique » de l’histoire de son pays, Barack Obama n’a en revanche pas détaillé la façon dont il espérait débloquer au Sénat la loi sur l’énergie et le climat censée permettre aux États-Unis de ne plus dépendre à terme des carburants fossiles. Il a plutôt multiplié les métaphores militaires pour parler de la marée noire qui « assiège » la Louisiane. Le pétrole « assaille nos côtes et nos citoyens » a insisté le président. Le « moment » est venu de saisir cette crise pour « mettre fin à l’addiction de l’Amérique aux énergies fossiles » a encore lancé Barack Obama. Je vous invite à lire le décryptage de Lorraine Millot, la correspondante de Libération à Washington en cliquant ici. Les autorités américaines ont une nouvelle fois révisé à la hausse mardi l’étendue de la pollution, estimant que jusqu’à 60 000 barils de brut se déversaient quotidiennement dans l’océan, soit 50% de plus que la précédente estimation « haute », qui datait de jeudi. Entre 300 et 500 millions de litres d’hydrocarbures auraient donc fui depuis huit semaines du puits sous-marin au large des côtes de Louisiane, à la suite de l’explosion meurtrière et du naufrage d’une plateforme exploitée par l’entreprise britannique BP. Barack Obama, qui s’adressait à ses compatriotes depuis le cadre solennel du Bureau ovale pour la première fois de sa présidence, a remarqué que « contrairement à un tremblement de terre ou à un cyclone, ce n’est pas un événement ponctuel qui provoque des dégâts en quelques minutes ou quelques jours ». Même si BP espère bientôt capter à la source « jusqu’à 90 % du pétrole » en déperdition avant de parvenir à colmater le puits en août grâce à un forage de dérivation, « nous allons combattre pendant des mois et même des années » cette marée noire, a ajouté Barack Obama lors de ce discours télévisé de 17 minutes. Mais « ne vous y trompez pas : nous combattrons cette pollution avec tout ce que nous avons et aussi longtemps qu’il le faudra », a juré le Président, quelques heures après son retour d’une tournée de deux jours sur les côtes de trois États du Golfe. Il a ainsi annoncé avoir autorisé le déploiement de 17 000 membres de la Garde nationale et appelé les gouverneurs des États touchés à les mettre au travail « le plus vite possible ». barack Obama, qui doit rencontrer mercredi matin à la Maison Blanche le président de BP Carl-Henric Svanberg, a affirmé que « nous ferons payer BP pour les dégâts que cette entreprise a provoqués ». Il a aussi confirmé qu’il allait ordonner à la société de créer un fonds d’indemnisation indépendant afin de dédommager les victimes de la marée noire. Des élus du Congrès ont demandé à BP de provisionner 20 milliards de dollars sur un compte bloqué, ce que la compagnie n’a pas pour l’instant accepté.BONUS
Pour commencer voici une petite vidéo qui créé le Buzz ou comment se moquer de l’incapacité de BP à réagir face à la marée noire dans le Golfe du Mexique : Les Guignols de l’info ne sont pas en reste avec le Top Five des idées de BP pour boucher la fuite de pétrole :