Entreprendre pour changer le monde? C’est le pari de ces patrons atypiques qui ont fait de la lutte contre l’exclusion ou du respect de l’environnement des objectifs aussi prioritaires que la rentabilité.
Il y a deux ans, Hervé Guétin gagnait 40 000 € par an et roulait en Audi. A 25 ans, ce jeune diplômé de l’Iscom, une école de communication et de publicité, avait manifestement réussi son entrée dans la vie active. Chargé de marketing produit chez un éditeur de logiciels antivirus, sa voie semblait toute tracée. Seul hic, elle ne satisfait pas son envie la plus profonde: s’engager pour la collectivité. Avec Stéphane Martin, son meilleur ami, diplômé de l’Essec-Epsci, ils veulent «participer à la construction d’un monde meilleur». Idéalistes? Pragmatiques plutôt! En juin 2004, les deux compères créent Seyes Pullover. Une marque de vêtements pas comme les autres: un cahier des charges exigeant, tenant compte à chaque étape des conséquences sociales et environnementales de l’activité, et une transparence totale sur la chaîne de production, de la matière première à l’assemblage final. «Pourquoi ne serait-il pas possible de combiner une activité économique avec un faible impact environnemental et une plus- value sociale? interroge Hervé. Une entreprise, ce n’est pas forcément mauvais.» Choix d’un coton biologique, cultivé en Turquie, volonté d’assurer la teinture, le tricotage et la confection en France, afin d’y maintenir des emplois et de réduire au minimum les pollutions occasionnées par le transport… Les jeunes créateurs n’ont rien laissé au hasard. Ils se sont même préoccupés de ce que deviendraient leurs pulls une fois déclassés: une visite chez Emmaüs les a convaincus de concevoir des modèles le plus simples possible, en matière naturelle et sans accessoire superflu, pour faciliter le recyclage. «Nous voulions entreprendre de façon intelligente, en respectant ce qui nous entoure», résume Stéphane Martin. Lui et son complice ne se versent pas encore de salaire, mais cela ne les empêche pas de réfléchir déjà à l’utilisation de leurs profits à venir. Financer des ONG fait partie de leurs projets.
Comme eux, de plus en plus de jeunes diplômés et de cadres expérimentés rêvent de changer le monde à travers l’entreprise. «Ils ont envie de mettre du sens dans la création d’entreprise, explique Tarik Ghezali, jeune chargé de mission à l’Agence de valorisation des initiatives socio-économiques (Avise). Ils incarnent la vision moderne de l’économie sociale […].»
Extrait de l’article de Valérie Lion publié dans l’hebdomadaire L’Express du 02/02/2006 consultable dans sa version intégrale sur le site LEXPRESS.fr.
En savoir plus sur Seyes Pullover
» Consommer responsable, c’est comprendre ce que l’on achète. Malheureusement, trop peu d’entreprises expliquent la façon dont elles produisent et fonctionnent. Etant nous-mêmes des consommateurs curieux, il nous a semblé évident de rendre l’entreprise SEYES Pullover aussi transparente que possible et de montrer l’alternative que nous proposons aux critiques que nous formulons. » C’est ainsi que les fondateurs de Seyes pullover,par l’intermédiaire d’un site, ont voulu mettre à la disposition du public une information exhaustive sur les étapes de fabrication des produits, les initiatives environnementales, les avancées sociales et les moyens de contrôle.
Pour en savoir plus, consultez le site dédié à la fabrication des produits