Dans le cadre de sa rubrique « L’Oeil de La Fabrique Écologique », présentant dans une fiche courte un document international aux idées novatrices, peu ou pas commenté dans le débat public de notre pays, L’Oeil n°32 de la Fabrique Écologique a pour titre «Les éco-villages, habiter le monde autrement ?»
Cet Oeil a été rédigé par Florian Tignol, chargé de mission à La Fabrique Écologique.
— Publié dans le numéro 62 de la revue Acta Ethnographica Hungarica en juin 2017 par Judit Farkas, l’article « « Very Little hereos » : History and Roots of the Eco-Village movement » s’intéresse à l’émergence des éco-villages au cours de l’histoire. L’auteure aborde le sujet d’abord d’une façon large avant d’illustrer ses propos avec l’exemple des éco-villages en Hongrie. Le terme d’éco-village émerge dans les années 1970 en Caroline du Nord. Il s’agit d’expérimenter un mode de vie rural alternatif en appliquant certains principes comme le respect de l’environnement, la frugalité, ou le recyclage. En réalité, de nombreuses initiatives de ce type se sont développées au cours de l’histoire (1). Le mouvement des éco-villages prend une vigueur particulière en Hongrie après la chute du rideau de fer (2). Aujourd’hui, alors que le mouvement migratoire vers les espaces ruraux s’accélère dans ce pays, le retour au rural a des composantes très diversifiées, qui ne débouche pas forcément sur une plus grande résilience de nos sociétés (3). – #1 Plusieurs expériences passées recoupent certaines caractéristiques du concept d’éco-village au niveau international : la frugalité et le choix de l’ascèse dans les communautés monacales franciscaines ou dominicaines, ou l’opposition au mode de vie consumériste dans les communautés laïques ou anarchistes dont le célèbre phalanstère de Charles Fourier. Plus récemment, ces expériences s’articulent à des luttes, comme l’éco-village de Gorleben en Allemagne en opposition au projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires. – #2 Dans le contexte de la Hongrie, l’éco-village est perçu comme une alternative sous le régime communiste et donc fortement réprimé ; ce mouvement se développe après la chute de l’URSS grâce au Hungarian Network of Living Villages. Cette plateforme organise des rassemblements et diffuse de nombreuses publications autour de la pensée éco-villageoise. Tout en partageant les mêmes bases idéologiques, les éco-villages hongrois à l’image du mouvement à travers le monde, se caractérisent par la singularité dans l’application de leurs principes. – #3 Aujourd’hui, l’espace rural attire de plus en plus et ce mouvement devrait s’accentuer avec la crise sanitaire. Mais le retour à la ruralité s’associe rarement à une volonté de rejoindre un éco-village comme l’illustre l’exemple hongrois. Dans les années 1990, les migrations vers des régions rurales ou périurbaines se sont développées notamment pour des raisons financières, le coût de la vie plus élevé en zone urbaine. En dressant une typologie des nouveaux ruraux en Hongrie, l’auteure incite à s’interroger sur la manière dont ce mouvement pourrait conduire à une meilleure résilience pour nos sociétés et à une amélioration de l’environnement. Les éco-villages, habiter le monde autrement ?
— Publié dans le numéro 62 de la revue Acta Ethnographica Hungarica en juin 2017 par Judit Farkas, l’article « « Very Little hereos » : History and Roots of the Eco-Village movement » s’intéresse à l’émergence des éco-villages au cours de l’histoire. L’auteure aborde le sujet d’abord d’une façon large avant d’illustrer ses propos avec l’exemple des éco-villages en Hongrie. Le terme d’éco-village émerge dans les années 1970 en Caroline du Nord. Il s’agit d’expérimenter un mode de vie rural alternatif en appliquant certains principes comme le respect de l’environnement, la frugalité, ou le recyclage. En réalité, de nombreuses initiatives de ce type se sont développées au cours de l’histoire (1). Le mouvement des éco-villages prend une vigueur particulière en Hongrie après la chute du rideau de fer (2). Aujourd’hui, alors que le mouvement migratoire vers les espaces ruraux s’accélère dans ce pays, le retour au rural a des composantes très diversifiées, qui ne débouche pas forcément sur une plus grande résilience de nos sociétés (3). – #1 Plusieurs expériences passées recoupent certaines caractéristiques du concept d’éco-village au niveau international : la frugalité et le choix de l’ascèse dans les communautés monacales franciscaines ou dominicaines, ou l’opposition au mode de vie consumériste dans les communautés laïques ou anarchistes dont le célèbre phalanstère de Charles Fourier. Plus récemment, ces expériences s’articulent à des luttes, comme l’éco-village de Gorleben en Allemagne en opposition au projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires. – #2 Dans le contexte de la Hongrie, l’éco-village est perçu comme une alternative sous le régime communiste et donc fortement réprimé ; ce mouvement se développe après la chute de l’URSS grâce au Hungarian Network of Living Villages. Cette plateforme organise des rassemblements et diffuse de nombreuses publications autour de la pensée éco-villageoise. Tout en partageant les mêmes bases idéologiques, les éco-villages hongrois à l’image du mouvement à travers le monde, se caractérisent par la singularité dans l’application de leurs principes. – #3 Aujourd’hui, l’espace rural attire de plus en plus et ce mouvement devrait s’accentuer avec la crise sanitaire. Mais le retour à la ruralité s’associe rarement à une volonté de rejoindre un éco-village comme l’illustre l’exemple hongrois. Dans les années 1990, les migrations vers des régions rurales ou périurbaines se sont développées notamment pour des raisons financières, le coût de la vie plus élevé en zone urbaine. En dressant une typologie des nouveaux ruraux en Hongrie, l’auteure incite à s’interroger sur la manière dont ce mouvement pourrait conduire à une meilleure résilience pour nos sociétés et à une amélioration de l’environnement. Les éco-villages, habiter le monde autrement ?
L’avis de Lucile Schimd, Vice-présidente de La Fabrique Ecologique : Entre cet article qui s’appuie sur l’histoire et la perspective d’aujourd’hui les résonances sont fortes. Il illustre combien l’enjeu de modifier l’ordre économique et social pour « faire société écologique » prend place dans l’histoire environnementale. Ce texte soulève aussi une interrogation cruciale: comment diffuser certaines préoccupations, comment faire école et rester fidèle à soi-même ? L’écologie peut-elle être majoritaire ?– Télécharger l’Oeil n°32 de la Fabrique Écologique : « Les éco-villages, habiter le monde autrement ? «