C’est un peu le principe du commerce équitable appliqué à l’informatique. Les promoteurs du « PC à 100 dollars » du projet OLPC (One laptop per child, soit « un ordinateur portable par enfant ») réfléchissent actuellement à une possible commercialisation de cet ordinateur, initialement conçu pour être offert – uniquement via des actions gouvernementales – aux écoliers des pays pauvres et émergents.
Avec un coût de fabrication bas, les promoteurs du projet veulent veiller à ne pas relever le prix du produit par des frais de marketing et de distribution. C’est ce qu’a précisé l’un des responsables de l’association OLPC, Michail Bletsas, à l’occasion du CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas. La solution envisagée serait de proposer au consommateur final de faire un acte solidaire en achetant un ordinateur pour le prix de deux.
Une machine économe
La seconde machine serait destinée, non pas à son usage personnel, mais à un enfant défavorisé. Le coût de l’acquisition serait de moins de 300 dollars. Une approche commerciale qui pourrait très vite étoffer le carnet de commandes du projet. Des négociations seraient en cours avec certains grands acteurs du commerce en ligne. Sur le terrain, les écoliers du Brésil, de l’Argentine, de Libye, du Nigeria et de la Thaïlande devraient être les tout premiers à recevoir cette machine très attendue, dès cette année.
Ce projet est rendu possible grâce au choix des performances minimales nécessaires et de l’équipement, l’utilisation de logiciels libres tels que Linux ainsi que l’absence de coûts de marketing et de distribution. Les ordinateurs portables seront seulement distribués pour les gouvernements en grande quantité, avec des commandes devant au minimum représenter 1 000 000 de machines.
Il devrait consommer suffisamment peu d’énergie pour être rechargé par une manivelle. Le Wi-Fi serait utilisé pour obtenir l’accès à Internet.
Son écran devrait être en couleurs, de type écran à cristaux liquides mais devrait utiliser de l’encre électronique dans les versions suivantes. Sans souris, le dispositif de pointage serait un touchpad.
Ce projet a rencontré deux types de critiques :
Les ordinateurs ne sont pas une priorité :
Selon le wiki anglais de l’OLPC : « Il doit être mentionné qu’une critique commune du projet est de dire : « Les gens pauvres ont besoin de nourriture et de logements, pas d’ordinateurs portables. » Ce commentaire, souvent, est ignorant des conditions dans lesquelles se trouvent les pays en voie de développement de par le monde. Bien qu’il soit vrai qu’il y ait beaucoup de personnes dans le monde qui ont manifestement besoin de nourriture et de logements, il y en a aussi des multitudes qui vivent à la campagne ou dans les banlieues urbaines et qui elles, ont à manger en abondance et peuvent s’abriter raisonnablement. Ce que ces gens n’ont pas, c’est un moyen décent d’accéder à une bonne éducation. »
L’impact environnemental :
Le projet a reçu également des critiques concernant l’impact sur la santé et sur l’environnement notamment à cause des composants utilisés lors de la fabrication de ces ordinateurs. Compte tenu du fait que le projet aurait un impact écologique non négligeable, l’OLPC a fait valoir qu’ils utiliseront autant de matériaux écologiques qu’ils pourront ; et que les portables et tous les accessoires seront compatibles avec la RoHS. Les ordinateurs portables utiliseront également moins d’énergie comparativement aux portables disponibles aujourd’hui (2006), réduisant par la même leur impact destructeur sur l’environnement.