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Changement climatique

Le monde se tourne vers l’ONU pour obtenir des réponses

Face aux défis persistants, l’ONU souhaite incarner l’espoir pour trouver des solutions aux défis auxquels le monde est confronté.

« Nous allons dans la mauvaise direction ». C’est ce qui ressort du nouveau rapport sans équivoque sur le climat, élaboré par plusieurs institutions en coordination avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM). L’Assemblée générale de l’ONU a reconnu les défis croissants que rencontre la communauté internationale et rappelé que ces difficultés légitiment plus que jamais le rôle diplomatique et pragmatique des Nations Unies. Car si le monde se tourne vers l’ONU pour obtenir des réponses, le nouveau Président de l’Assemblée a promis que l’Organisation souhaite incarner l’espoir et ferait tout son possible pour trouver des solutions aux défis auxquels le monde est confronté.

Changement climatique : « Nous allons dans la mauvaise direction »

Feu de forêt dans le Saskatchewan, au Canada.
Feu de forêt dans le Saskatchewan, au Canada.
« Nous allons dans la mauvaise direction ». C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport sans équivoque sur le climat, élaboré par plusieurs institutions en coordination avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Le rapport intitulé United in Science fait le point sur les gaz à effet de serre, les températures mondiales, les prévisions climatiques et les points de bascule, le changement climatique dans les villes, l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes et les alertes précoces. Le travail des experts révèle un profond hiatus entre nos aspirations et la réalité tangible et rappelle qu’en l’absence de mesures plus ambitieuses, les effets physiques et socioéconomiques du changement climatique se montreront de plus en plus dévastateurs. Il confirme que les concentrations de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et d’atteindre des pics sans précédents. Malgré la baisse temporaire pendant la période du confinement, les émissions provenant des combustibles fossiles dépassent aujourd’hui les taux constatés avant la pandémie. Il note qu’il faudrait consentir à des réductions sept fois plus fortes d’ici à 2030 pour nous conformer à l’Accord de Paris, et limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C au-dessus des températures préindustrielles.
Une zone inondée dans la province du Balouchistan, au Pakistan.
Une zone inondée dans la province du Balouchistan, au Pakistan.

La situation va de mal en pis

Dans un message vidéo, António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a fait part de son inquiétude : « Le rapport United in Science de cette année montre que le changement climatique est en passe de gagner une portée destructrice inouïe ». « Inondations, sécheresses, canicules, tempêtes violentes, feux de forêt… La situation va de mal en pis et les sombres records se succèdent à un rythme alarmant. Les canicules en Europe, les inondations phénoménales au Pakistan, de graves et longues sécheresses en Chine, dans la Corne de l’Afrique et aux États-Unis révèlent que la démesure de ces catastrophes n’a rien de naturel. Elles sont les conséquences de la dépendance de l’humanité envers les combustibles fossiles », a-t-il souligné. Une dépendance dans laquelle nous nous enfonçons chaque année un peu plus alors que les symptômes s’aggravent rapidement. Les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, constate l’OMM, dépassant entre 2018 et 2022 de 1,17 °C la température moyenne entre 1850 et 1900. La probabilité que la température moyenne durant l’une des 5 prochaines années dépasse de 1,5 °C celle qui prévalait entre 1850 et 1900 est de 48 %.

Points de bascule

Si le Met Office du Royaume Uni, l’OMM et le Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC) confirment qu’il est moins probable que l’augmentation atteigne ce niveau en moyenne dans les 5 prochaines années, la persistance du réchauffement climatique ne permet pas d’exclure un franchissement de points de bascule dans le système climatique. Selon le Programme mondial de recherche sur le climat, qui travaille sur ces seuils critiques au-delà desquels le système se réorganise à long terme, de nouvelles études s’imposent, en particulier sur la circulation méridienne océanique dans l’Atlantique, facteur important de répartition de la chaleur, du sel, et de l’eau dans le système climatique mondial, qui se montre aujourd’hui plus faible qu’a toute autre époque du dernier millénaire. L’autre point de bascule, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, entrainerait une élévation considérable du niveau de la mer durant des centaines ou des milliers d’années. Enfin, le PMRC évoque des « points de bascule psychologiques », au-delà desquels la population ne pourrait plus travailler en plein air sans assistance technique.

Impact sur les villes

Les villes, qui concentrent 4,2 milliards d’habitants, 55% de la population mondiale, et qui sont responsables de plus de 70% des émissions anthropiques, seront confrontées à des incidences socio économiques d’ampleur croissante. Selon le rapport, plus de 1,6 milliard de personnes vivant dans plus de 970 villes seront régulièrement exposées à des températures trimestrielles d’au moins 35 degrés centigrades. Entre mars et mai 2022, Delhi a connu cinq vagues de chaleur, marquées par des températures sans précédent atteignant 49,2 °C (120,5 °F). La moitié de la population de Delhi vivant dans des quartiers à faibles revenus, très vulnérables aux canicules, ces canicules ont entraîné des conséquences socio-économiques dévastatrices et de graves effets sur la santé publique. Les villes et agglomérations côtières de faible altitude, telles que Bangkok (Thaïlande), Houston (États-Unis) et Venise (Italie), risquent fort, elles aussi, d’être confrontées à une multiplication et une aggravation des inondations côtières par suite de l’élévation du niveau de la mer, et d’ondes de tempête.
Un garçon de 11 ans se rafraichit de la chaleur estivale en jouant dans une fontaine dans un quartier historique de la ville de Samarkand, en Ouzbékistan.
Un garçon de 11 ans se rafraichit de la chaleur estivale en jouant dans une fontaine dans un quartier historique de la ville de Samarkand, en Ouzbékistan.

Vagues de chaleur

Le Programme mondial de recherche sur la prévision du temps rappelle, dans ce rapport, que les catastrophes climatiques, météorologiques et hydrologiques ont augmenté d’un facteur 5 au cours des 50 dernières années, causant des dommages qui se chiffrent à 202 millions de dollars des États-Unis par jour. Plusieurs cyclones tropicaux successifs ont frappé le sud-est de l’Afrique, causant des ravages à Madagascar. En juin et juillet 2022, l’Europe a été touchée par deux vagues de chaleur et de sécheresse extrêmes. En juillet, le Portugal a enregistré un pic de température de 47,0 °C, une chaleur sans précédent dans le pays. Parallèlement, le Royaume-Uni passait pour la première fois la barre des 40 °C. Les canicules estivales présentent un risque important pour la santé humaine, en particulier pour les personnes âgées et les infirmes. D’autres facteurs, tels que les conditions socio économiques, l’urbanisation (la présence d’îlots de chaleur urbain) et l’incapacité de faire face aux dangers, peuvent aussi accroître la vulnérabilité. Selon les premiers rapports, les vagues de chaleur ont entraîné la mort de plusieurs milliers de personnes.

Mises en garde

Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM, multiplie pour sa part les mises en gardes. « Les climatologues montrent de plus en plus clairement que, dans beaucoup de cas, si les phénomènes météorologiques extrêmes actuels sont devenus plus probables et plus intenses, c’est à cause du changement climatique induit par des activités humaines », a-t-il dit. « Nous avons pu nous en convaincre à plusieurs reprises cette année, par l’observation de réelles tragédies. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons agir pour multiplier les systèmes d’alerte précoce afin de renforcer la résilience aux aléas climatiques, tant actuels qu’à venir, des populations vulnérables. À cette fin, l’OMM mène actuellement une campagne pour garantir que, d’ici à cinq ans, toute la planète bénéficiera d’alertes précoces », a ajouté le Secrétaire général de l’OMM. Moins de la moitié des pays du monde disent disposer de systèmes d’alerte précoce multidangers (MHEWS). La couverture est particulièrement faible en Afrique, dans les pays les moins avancés et dans les petits États insulaires en développement.

Face aux défis persistants, l’ONU souhaite incarner l’espoir

Abdulla Shahid (à droite), Président de la 76e session de l'Assemblée générale, remet le marteau à Csaba Kőrösi, Président de la 77e session. A gauche, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres.
Abdulla Shahid (à droite), Président de la 76e session de l’Assemblée générale, remet le marteau à Csaba Kőrösi, Président de la 77e session. A gauche, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
Lors de la clôture de la 76ème session de l’Assemblée générale lundi, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a reconnu les défis croissants que rencontre la communauté internationale, mais rappelé que ces difficultés légitiment plus que jamais le rôle diplomatique et pragmatique des Nations Unies.
Abdullah Shahid, Président de la 76eme Assemblée générale, s’est, quant à lui, dit fier de son bilan accompli pendant une année marquée encore par la pandémie et l’émergence de nouveaux conflits, appelant à garder « un espoir qui n’a rien d’un optimisme aveugle », tandis que son successeur, le diplomate hongrois Csaba Kőrösi, entend promouvoir des solutions interconnectées et mesurables aux problèmes mondiaux, fondées sur la « solidarité, la durabilité et la science ». « Comme la précédente, cette session de l’Assemblée générale a été marquée par des défis croissants », a déclaré António Guterres lors de son discours marquant la clôture de la 76ème session, avant d’ajouter que si « la route devant nous promet d’être difficile et imprévisible », l’ONU, à l’aide de ses outils favoris, la diplomatie, la négociation et le compromis, « peut continuer à apporter son soutien aux populations et aux communautés dans le monde entier ».

Une année écoulée sombre

Le chef de l’ONU a initié son allocution par un bilan réaliste, et sombre, de l’année écoulée, citant d’abord les défis économiques internationaux, illustrés par la hausse des prix, l’érosion du pouvoir d’achat et « le spectre d’une récession mondiale », et les inquiétudes d’ordre sanitaire causées par une pandémie « qui ne veut pas se déclarer vaincue », au moment où apparait une nouvelle urgence sanitaire avec la variole du singe. Mentionnant aussi la litanie des catastrophe climatiques récentes, il a rappelé son émotion lors de son récent voyage au Pakistan, quand il a réalisé que les zones inondées équivalaient à trois fois la taille de son pays natal, le Portugal. Son discours a passé en revue d’autres défis, en particulier « les conflits féroces qui mettent chaque jour en danger des millions de vies », l’aggravation de la pauvreté et des inégalités néfastes au redressement et au développement, ainsi qu’un système financier en « faillite morale » qui pénalise les pays en développement et bloque leur avancée vers un redressement durable, « tandis que l’urgence climatique, met, littéralement, le feu à la planète ». Le Secrétaire général, saluant le Président de la 76ème session de l’Assemblée générale, Abdullah Shahid, des Maldives, a loué son immense talent à conduire l’Assemblée pendant une période sans précédent, tout en apportant à l’institution une vision novatrice sur les questions d’égalité des genres, d’action climatique, et la perspective unique des petits Etats insulaires. Outre pour son rôle dans les consultations entre Etats membres dans l’élaboration du Programme commun, António Guterres a félicité le Président Shahid pour avoir mené à bien sa « Présidence de l’Espoir », fondée sur l’effort solidaire face aux défis.

Prestation de serment

En présentant le successeur d’Abdullah Shahid, le diplomate hongrois Csaba Kőrösi, qui a prêté serment lundi matin pour assumer la présidence de la 77ème session de l’Assemblée générale, le Secrétaire général a rappelé que cette prochaine session continuera « plus que jamais, à mettre à l’épreuve le système international et la cohésion, comme la confiance, entre les Etats Membres », mais, en signe d’optimisme et d’engagement, a rappelé que malgré les incertitudes, le recours à la diplomatie, à la négociation et au compromis peuvent paver la route vers un avenir meilleur pour tous, et raviver la foi dans les Nations Unies et le système multilatéral, « qui restent le meilleur espoir de l’Humanité ». Avec les 103 réunions plénières tenues sous sa présidence, source de 307 résolutions et 140 décisions, Abdulla Shahid a fait le bilan d’une « Présidence de l’Espoir » dont les cinq rayons d’espoir visaient la convalescence de la Covid-19, la reconstruction de la durabilité, la réponse au besoins de la planète, le respect des droits de tous, et la revitalisation des Nations Unies.
Abdulla Shahid, Président de la 76e session de l'Assemblée générale, à la clôture de cette session.
Abdulla Shahid, Président de la 76e session de l’Assemblée générale, à la clôture de cette session.

« On célèbre rarement nos victoires »

Le Président partant, citoyen des Maldives, a rappelé, ses efforts pour finaliser l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle pour les petits Etats insulaires en développement et son rôle dans 650 rencontres de collectes d’idées et de coordination visant à mieux financer les opérations de maintien de la paix, non sans faire valoir aussi l’ouverture de l’Assemblée générale à la société civile, illustrée par les « Morning Dialogues », rencontres quotidiennes d’experts attentifs à la place des femmes dans le diplomatie, devenus, à sa grand fierté, le préalable à la résolution historique célébrant la journée internationale de la femme. Tout à son bilan, et faisant ainsi écho au propos du Secrétaire général sur les atouts de l’ONU face aux défis mondiaux, Abdulla Shahid s’est réjoui d’avoir vu grandir le rôle et l’autorité morale de l’Assemblée générale, rappelant à cette occasion la session extraordinaire d’urgence convoquée, pour la première fois en 40 ans, pour traiter du conflit en Ukraine, et la résolution exigeant, chaque fois qu’un membre du Conseil de Sécurité oppose son veto, une réunion de l’Assemblée générale destinée à débattre des mérites de cette décision. « Souvent, on critique les Nations Unies pour ses carences et ses failles, mais on célèbre rarement nos victoires » a-t-il déploré, rappelant ses efforts pour assurer l’égalité des genres à l’aide d’un Conseil consultatif sur cette question ; les invitations aux femmes chef d’Etat durant la semaine de haut niveau, et la proportion de femmes, 55%, dans les effectifs de son propre bureau. Abdulla Shahid n’a pourtant pas nié les défis persistants qui menacent la communauté internationale : la Covid-19, les nouveaux conflits qui s’ajoutent aux anciens toujours dépourvus de solutions, l’appauvrissement et le dénuement causés par l’économie mondiale et la perturbation des chaines d’approvisionnement, l’urgence climatique et les discours de haine clivants, le désespoir des migrants et des communautés marginalisées. Mais il a rappelé que « la véritable crise serait de perdre l’espoir, un espoir qui n’a rien d’un optimisme aveugle ou d’une ignorance béate mais qui revient au contraire à reconnaître et affirmer son potentiel ». « Si nous pouvons lancer de super télescopes dans l’espaces, ne sommes-nous pas capables de réparer les dommages infligés à notre propre planète, de rendre nos économies plus durables ? » a-t-il demandé. « Si nous pouvons éviter une troisième guerre mondiale et maintenir un système multilatéral pendant 76 ans, ne pouvons-nous pas amender les Nations Unies quand elles font défaut ? »
Csaba Kőrösi, Président de la 77e session de l'Assemblée générale, devant la presse.
Csaba Kőrösi, Président de la 77e session de l’Assemblée générale, devant la presse.

Le prochain Président s’engage à continuer la réforme des Nations Unies

Son successeur Csaba Kőrösi s’est, lui, engagé à « continuer la réforme et la transformation des Nations Unies en renforçant la coopération par la confiance », décrivant le mot d’ordre de sa présidence comme celle « des solutions par la solidarité, la durabilité et la science », et annonçant pour thème central du prochain débat général de l’Assemblée : « Un tournant décisif : les solutions transformatrices à des défis interconnectés ». « Mon rôle sera de bâtir des ponts et de m’assurer de l’impact du travail de l’Assemblée générale », a-t-il dit, décrivant un programme intégré où la paix et la sécurité, les droits de l’homme et la durabilité se conjuguent et se renforcent mutuellement. « Chacun d’entre eux doit être soutenu, ou ils échoueront tous », a-t-il déclaré. Csaba Kőrösi a présenté ses priorités, qui impliquent d’asseoir les principes de la Charte, de « produire des progrès significatifs et mesurables en matière de durabilité, de privilégier les solutions intégrées et systémiques, de promouvoir le rôle de la science dans les décisions et d’accroitre la solidarité face aux crises à venir ». Le nouveau Président de l’Assemblée générale s’est engagé à initier des consultations et des collaborations entre les organes de l’ONU, les Etats membres, élargis à la société civile, aux jeunes, aux institutions scientifiques, aux entreprises et institutions financières ainsi qu’aux organisations confessionnelles. « J’accomplirai ma tâche de manière inclusive, transparente et ouverte », a-t-il promis. La première réunion plénière de la 77ème session aura lieu demain, mardi 13 septembre.

Le monde se tourne vers l’ONU pour obtenir des réponses

Csaba Kőrösi, Président de la 77e session de l'Assemblée générale, lors de la première réunion de la session.
Csaba Kőrösi, Président de la 77e session de l’Assemblée générale, lors de la première réunion de la session.
A l’ouverture de la 77e session de l’Assemblée générale mardi au siège de l’ONU à New York, le nouveau Président de l’Assemblée a promis que l’Organisation ferait tout son possible pour trouver des solutions aux défis auxquels le monde est confronté.
« Alors que nous entamons notre 77e session, nous le faisons dans un monde caractérisé par des divisions géopolitiques croissantes et une incertitude prolongée », a souligné Csaba Kőrösi, qui a prêté serment lundi matin pour assumer la présidence de la 77e session de l’Assemblée générale. Parmi les nombreux défis auxquels fait face la communauté internationale, il a cité notamment la pandémie de Covid-19, l’insécurité alimentaire, la hausse des prix de l’énergie, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, et la guerre en Ukraine. « Nous devons faire tout notre possible pour défendre et protéger les valeurs et les principes de la Charte des Nations Unies », a déclaré M. Kőrösi. « Nous devons adopter une approche préventive et mettre fin aux conflits et aux crises avant qu’ils ne surviennent ». Selon lui, à mesure que notre planète se réchauffe et que les ressources naturelles se raréfient, les conflits vont s’aggraver. « La crise de l’eau est sur le point de devenir notre prochaine plus grande menace », a-t-il souligné.
Csaba Kőrösi, Président de la 77e session de l'Assemblée générale, préside la première réunion de la session.
Csaba Kőrösi, Président de la 77e session de l’Assemblée générale, préside la première réunion de la session.

La responsabilité particulière de l’Assemblée générale

Dans ce contexte, le nouveau Président de l’Assemblée générale a noté que « le monde se tourne vers les Nations Unies pour obtenir des réponses ». « En tant que principal organe délibérant de l’Organisation, l’Assemblée générale a une responsabilité particulière », a-t-il ajouté. Il a déclaré qu’avec son équipe, il ferait de son mieux pour promouvoir « des solutions fondées sur la solidarité, la durabilité et la science », la devise qu’il a choisie pour sa présidence. « J’ai l’intention de rester ferme sur les principes de la Charte des Nations Unies, qui nous ont réunis il y a 77 ans – et qui nous unissent aujourd’hui. Ancrés dans le droit international, ils nous fournissent une base solide sur laquelle bâtir », a-t-il dit. « À partir de là, je souhaite poursuivre des approches intégrées et renforcer le rôle de la science dans notre prise de décision ». Le nouveau Président de l’Assemblée générale a noté que si les besoins humanitaires sont à un niveau record, « les solutions pour y remédier sont bien connues ». « L’ONU est en mesure d’apporter des ressources pour fournir une assistance vitale. Nous devons les utiliser au mieux de nos capacités », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas laisser les tensions géopolitiques ou la méfiance être des obstacles ultimes à la préservation des droits de l’homme et de la dignité humaine ». Selon lui, la réunion de haut niveau de la semaine prochaine pour marquer le 30e anniversaire de la Déclaration sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques sera l’occasion d’embrasser les droits de l’homme et d’adopter une approche holistique à leur égard. Il a invité tous les États membres à incorporer des engagements volontaires dans leurs déclarations nationales pour faire avancer conjointement la mise en œuvre de la Déclaration et veiller à ce que cette réunion ait un résultat positif et tourné vers l’avenir. En conclusion, Csaba Kőrösi a rappelé que l’ONU a été créée « sur les cendres de la guerre et de la destruction avec l’intention d’être un puits de solutions ». « Répondre aux défis les plus urgents de l’humanité exige que nous travaillions ensemble et que nous revigorions un multilatéralisme inclusif, en réseau et efficace et que nous nous concentrions sur ce qui nous unit », a-t-il ajouté. « C’est notre mission de nous rassembler quand il y a des désaccords et de construire des ponts quand il y a de profondes divisions ».

L’Assemblée générale, « le coeur battant de la coopération mondiale »

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est félicité de la devise du nouveau Président de l’Assemblée générale. « Ces trois ingrédients sont essentiels pour relever des défis communs et développer des solutions pour un avenir meilleur et plus pacifique », a-t-il dit. Le chef de l’ONU a noté que « les nombreux défis qui ont défini la 76e session sont toujours d’actualité alors que nous nous tournons vers la 77e ». Selon lui, « relever les défis communs nécessitera une solidarité continue ». L’Assemblée générale représente « le coeur battant de la coopération mondiale », a-t-il ajouté. « Les mois à venir continueront de mettre à l’épreuve la solidité et la durabilité du système multilatéral que représente cette organisation. Et le monde attend des membres de l’Assemblée qu’ils utilisent tous les outils à leur disposition pour négocier et forger un consensus et des solutions. Débat. Délibération. Diplomatie. Ces outils éternels représentent la meilleure voie vers un monde meilleur et plus pacifique », a conclu le Secrétaire général.

Le chef de l’ONU appelle les dirigeants du monde à redonner espoir

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, lors d'une conférence de presse.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors d’une conférence de presse.
Alors que des dizaines de chefs d’État et de gouvernement se préparent à se rendre à New York pour le débat général de la nouvelle session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, les a appelés à redonner espoir à un monde fracturé et à redoubler d’efforts pour lutter contre la crise climatique. Lors d’un point de presse mercredi, M. Guterres a promis d’aborder les nombreux problèmes auxquels la planète est confrontée, dans son discours la semaine prochaine devant l’Assemblée générale, qui contiendra également des recommandations concrètes pour des solutions durables et un appel à l’action. Le chef de l’ONU a commencé par rappeler la dévastation dont il a été témoin lors de son récent voyage au Pakistan touché par les inondations, qu’il a décrit comme une fenêtre sur un « avenir de chaos climatique permanent et omniprésent à une échelle inimaginable ». M. Guterres, qui est originaire du Portugal, a noté que les inondations ont submergé une superficie représentant trois fois la taille de son pays natal. Dans un langage généralement sans compromis, il a fustigé la réponse mondiale à la crise climatique comme étant inadéquate, injuste et, au fond, une trahison. « Qu’il s’agisse du Pakistan, de la Corne de l’Afrique, du Sahel, des petites îles ou des pays les moins avancés, les plus vulnérables du monde – qui n’ont rien fait pour provoquer cette crise – paient un prix horrible pour des décennies d’intransigeance des grands émetteurs » de gaz à effet de serre.
Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres (à gauche) rencontre des Pakistanais affectés par les inondations.
Le Secrétaire général de l’ONU António Guterres (à gauche) rencontre des Pakistanais affectés par les inondations.

Le G20 doit montrer la voie

Ciblant les dirigeants des nations les plus riches, le chef de l’ONU leur a rappelé qu’ils sont responsables de la grande majorité des émissions liées au climat et, même s’ils sont également fortement touchés par des sécheresses, des incendies et des inondations record, l’action climatique semble être sous assistance respiratoire. Il s’est demandé à haute voix si la réaction serait différente si un tiers des pays du G20, plutôt que le Pakistan, était actuellement sous l’eau. Tous les pays doivent réduire leurs émissions chaque année jusqu’à ce que la hausse de la température mondiale soit limitée à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Revenant à l’exemple du Pakistan, M. Guterres a insisté sur le fait que ce pays, et d’autres, ont besoin d’infrastructures résistantes aux inondations maintenant, arguant qu’au moins la moitié de tous les financements climatiques doit aller à l’adaptation et à la résilience climatique. Ce financement, a-t-il dit, doit provenir des principales économies. « Baissez la température maintenant », a-t-il dit. « N’inondez pas le monde aujourd’hui ; ne le noyez pas demain ». Le Secrétaire général a souligné qu’à une époque de fortes tensions géopolitiques, l’absence d’action pour enrayer la crise climatique aura de graves répercussions, telles que des migrations massives et une instabilité accrue. M. Guterres a critiqué les actions des responsables politiques populistes qui, a-t-il dit, font preuve « d’un mépris choquant pour les plus pauvres et les plus vulnérables de notre monde », dressant les gens les uns contre les autres, employant la discrimination, la désinformation et les discours de haine. « Le débat général de cette année doit viser à donner de l’espoir », a conclu M. Guterres. « Cet espoir ne peut venir que du dialogue et du débat qui sont le cœur battant des Nations Unies ».

 



Source : ONU Infos

– https://news.un.org/fr/

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