Dans le cadre de ses rapports avec le Bureau Européen de l’Environnement basé à Bruxelles, le pôle IPS (Industrie-Produits-Services) de France Nature Environnement, participe à une campagne sur la question du mercure utilisé dans l’industrie du chlore et de la soude : « Zero mercury campaign ». Ce projet fait suite à la communication sur la Stratégie de la Communauté européenne concernant le Mercure adoptée en janvier 2005.
Les enjeux sont importants : métal fortement toxique, le mercure altère le système nerveux, même à des taux d’exposition relativement bas, il est également particulièrement nocif pour le développement des embryons, et occasionne des pathologies diverses qui ne sont, aujourd’hui, plus contestées. De nombreux rapports incitent à la prudence et surtout à la limitation de la consommation de certains poissons du début de la grossesse jusqu’à la fin de l’allaitement. Enfin, il se « bioaccumule » dans le corps des hommes et des animaux, se concentrant dans toute la chaîne alimentaire, surtout chez certains poissons prédateurs tels que l’espadon, le requin, le marlin, le brochet et le thon. Sous sa forme « méthylée », le mercure voit sa toxicité renforcée, dans la mesure où il a une fâcheuse tendance à traverser les barrières naturelles présentes dans l’organisme, il est alors plus largement absorbé par le corps humain que les autres formes de mercure (mercure élémentaire, inorganique…).
En plus d’avoir la particularité de résister au temps qui passe (il n’est pas
« biodégradable »), le mercure ne connaît bien sûr aucune frontière nationale ou régionale, ses émissions se déplacent sur de longues distances dans l’atmosphère contaminant ainsi l’approvisionnement européen et mondial de denrées alimentaires à des taux qui présentent des risques considérables pour la santé humaine, la faune, la flore et l’environnement en général. Il est donc clair que même si des progrès ont été réalisés pour réduire l’utilisation et le rejet de mercure anthropique, les mesures actuelles ne permettent pas encore de réduire le taux de mercure chez certains poissons et dans certains fruits de mer jusqu’à un niveau considéré “sans danger” pour la consommation.
La démarche tend donc à réduire à un « taux zéro » les émissions, ainsi que l’offre et la demande en mercure provenant de toutes les sources que nous pouvons contrôler, et ce en vue de diminuer le plus possible la présence de mercure dans l’environnement à la fois au niveau de l’UE et au niveau mondial.
Etude réalisée par Marc Sénant, Chargé de mission du pôle Industrie Produits Services publiée sous la responsabilité de Christine Gilloire, pilote du pôle et membre du CSIC2. France Nature Environnement
PARIS, Novembre 2007