Dans l'actualité :

Développer la gouvernance environnementale participative par le jeu

À travers la description d’un jeu sérieux (‘Serious Game’...

Vers un traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique ?

Le cinquième Comité intergouvernemental de négociation (INC5) chargé d’élaborer...

Transition énergétique : le financement n’est pas un long fleuve tranquille

Début mai 2024, s’exprimant sur le financement de la...

Le coaching est-il un outil de développement durable ?

Tantôt perçu comme un « entraînement » professionnel visant à sur motiver une équipe commerciale, comme un moyen de contraindre un cadre à retrouver les valeurs communes, ou encore comme du conseil, le coaching a bien des difficultés à se faire une représentation claire sur la palette des interventions des consultants. C’est pour cela qu’au terme de coaching je préfère celui d’accompagnement de la personne dans son univers professionnel et pour le développement de son savoir être, et donc une plus grande aisance dans son savoir faire.

Le coaching est une forme de développement personnel mis au service des organisations pour améliorer la relation à soi et aux autres. Le développement durable quant à lui concerne autant le respect de l’environnement que l’amélioration de valeurs humaines telles que la responsabilité, le dialogue, la participation, le partage, l’échange, la cohésion autour d’un projet qui prend sens pour chacun. Le développement durable implique naturellement tous les acteurs de l’organisation et par conséquent une réactualisation des compétences, des valeurs, et des rôles de chacun dans le respect de l’écologie de la personne et pour la pérennité de l’entreprise. Dans cette optique le développement durable est une valeur ajoutée à l’organisation en ce sens qu’elle suggère le développement des capacités d’écoute de tous ses acteurs, et des dialogues socialement responsables.

Environnement professionnel et changement de comportement

Dans un environnement donné, nos comportements sont conditionnés par nos apprentissages, notre expérience, nos croyances, nos valeurs etc. … Un changement de comportement est souvent généré par une prise de conscience, un changement de valeurs ; par exemple je réalise que je ne peux obtenir l’adhésion de mes collaborateurs si je me contente de leur donner des ordres sans leur expliquer les tenants et aboutissants de ma démarche. Mon comportement passe alors de celui d’un donneur d’ordre à celui d’un responsable qui explique le déroulement et qui prend éventuellement le temps d’écouter les remarques et les critiques pour mettre en place le projet. A l’inverse, des modifications significatives de l’environnement peuvent nous contraindre d’adopter des comportements différents : la restructuration d’une équipe, par exemple peut amener à des changements radicaux des politiques managériales. Et les modifications de comportements en seront d’autant plus efficientes qu’elles auront été vraiment adoptées, c’est-à-dire comprises (prises avec…). Autant dire que ces adaptations comportementales passent par la remise en questions de nos croyances et de nos valeurs. A une plus grande échelle, notre environnement à tous : notre planète, se modifie de façon suffisamment significative pour que nous soyons amenés à réviser nos comportements au quotidien. Le coach, lui, sait bien que nos attitudes et nos comportements sont dictés depuis notre inconscient par nos apprentissages personnels et culturels, par notre éducation, par les croyances que nous avons sur la vie, le travail, l’argent, la réussite. Son travail consiste à modifier les comportements pour une évolution du système tout en respectant la congruence de chacun. Comme nous le constatons les changements de comportements, l’adaptation à notre environnement, et la prise de conscience de nos besoins, de nos valeurs sont étroitement liées. Les changements proposés par le développement durable, sont essentiellement des changements de comportement et de fonctionnement ; mais comment les motiver ? Apprendre à nous connaître nous aide à réévaluer nos besoins, et nos valeurs ; notre mieux être passe par une meilleure connexion avec nos valeurs profondes. Comment remettre en question nos valeurs et nos choix si nous ne savons pas comment nous avons fait pour choisir la vie que nous menons ou pire pour penser que nous ne l’avons pas choisie ? Le développement personnel est un des chemins d’accès au développement durable en ceci qu’il nous permet de réévaluer nos priorités et notre sens de la relation à l’autre et de l’acceptation des limites qui sont les notre. Sommes nous toujours en accord avec : nos désirs, ce que nous croyions être vrai, ces valeurs pour lesquelles nous sommes prêts à nous battre ? Un moyen, qui s’offre à nous, pour répondre à cette question est de trouver, lors de notre dialogue avec nous même, un témoin, miroir qui nous aide à identifier comment nous sommes devenus celui ou celle que nous percevons. Nous ne sommes pas nos besoins nous ne sommes pas nos valeurs nous sommes bien autre chose que cela…. A nous de le découvrir.

Culture d’entreprise et accompagnement au changement.

En Europe et plus particulièrement en France, nous ne sommes pas spontanément portés à consulter un coach lorsque qu’une difficulté se présente dans notre vie professionnelle. Notre apprentissage culturel nous pousse d’avantage à garder nos sentiments pour nous même, à ne surtout pas dévoiler nos doutes et nos difficultés. A fortiori, lorsque qu’il n’y a pas de problème, ou de difficulté l’idée d’être accompagné nous vient encore moins spontanément. Pourtant ce que nous appelons un coaching d’intégration (lors d’une création de poste par exemple) présente de nombreux intérêt et permet une mise à niveau rapide et une plus grande clarté dans la création. Le coaching s’attache beaucoup à la congruence ; c’est-à-dire à l’accord interne entre les pensées les sentiments et les actions entreprises. Être congruent, c’est-à-dire en accord avec soi, amène naturellement des valeurs telles que la transparence ou la responsabilité. La congruence développée à un niveau ou à un autre de l’organisation agit, ainsi, par exemplarité sur son environnement direct, puis aux autres niveaux de l’organisation. En occident nous observons une évolution dans le sens du respect de l’homme, de l’environnement, et du bien être se révèle nécessaire. Les organisations adoptent ces valeurs par choix ou par obligation. Ainsi, la « culture d’entreprise » joue-t-elle un rôle déterminant quant au regard que les cadres portent sur le coaching, ou l’accompagnement personnalisé. Le plus souvent, demander un accompagnement, c’est avouer une faiblesse, une fragilité. La précarité de l’emploi et la prédominance accordée aux compétences incitent la plupart à penser qu’une telle démarche est très risquée ; elle nous expose, laissant penser que nous ne pouvons pas nous en sortir par nous même. Pourtant le développement des valeurs humaines augmente leur employabilité et permet ainsi de Fidéliser ses collaborateurs.

Des valeurs collectives aux valeurs personnelles : Un apprentissage personnalisé.

Nous savons donc ne pas monter nos doutes, ni nos émotions (réactions colériques, craintes etc. …), et ce faisant nous avons appris à cacher ces mouvements psychiques à notre propre conscience, refoulant de plus en plus ces sentiments …. De peur qu’ils ne soient perçus. Alors le coach, peut s’interroger. Nous le savons le coaching, lorsqu’il est bien mené doit conduire au changement de certaines de nos croyances, or ce sont nos croyances collectives et culturelles qui nous invitent à résister à toutes ces méthodes d’accompagnement modernes…. Que faire ? Ou plutôt comment faire ? La première étape consiste, peut être, à accueillir nos ressentis et à savoir que les accepter pour nous même ne nous oblige pas à les exprimer ni même à les défendre. La seconde consistera à évaluer notre ressenti face aux valeurs prônées par l’organisation et de choisir en conscience comment nous devons agir en considérant les différents paramètres du problème : risque d’être dévalorisé, respecter une valeur fondamentale pour nous même etc. Pour cela nous pouvons peut être commencer par répondre à ces quelques questions, et ainsi identifier quels sont nos acquis dans ce domaine. Est-ce que je peux admettre le fait d’être en difficulté ? Est-ce que je crois devoir toujours m’en sortir tout seul ? Puis-je reconnaître le besoin d’être accompagné, sans pour autant me sentir en position de faiblesse ? Que se passera-t-il si je confie mon problème à un tiers ? Quelles sont mes croyances sur ce que vont penser les autres si je leur dis que je ne sais pas ? Est-ce que pour moi ne pas savoir est synonyme d’être faible ?

Apprendre et désapprendre pour évoluer.

Contrairement aux idées reçues l’apprentissage ne se limite pas qu’à une période précise de notre vie : celle des études, elle se poursuit tout au long de notre vie. L’évolution, le développement d’un individu passe obligatoirement par des apprentissages et des désapprentissages. L’apprentissage ne peut être qu’adapté aux acquis et aux besoins de chacun et donc personnalisé. Dans un second temps nous nous apercevons que pour accéder à certains savoir faire, et à fortiori à certains savoir être, il nous faut aussi savoir DESAPPRENDRE, c’est-à-dire abandonner certains fonctionnements, certains comportements pour en adopter d’autres. Lorsque nous sommes disposé à accepter une aide ou un accompagnement nous nous apercevons que nous accédons à une forme d’apprentissage ; un apprentissage du savoir être.

En quoi consiste un accompagnement ?

Accompagner c’est d’abord écouter celui que l’on accompagne pour connaître sa destination, c’est-à-dire ses objectifs, ses envies, ses valeurs. C’est ensuite observer son « sujet » et identifier comment il s’y prend pour aller vers son objectif. C’est aussi pressentir des capacités, des potentiels inexploités chez celui que l’on observe. C’est encore identifier les obstacles que celui-ci met en place, consciemment ou non, entre lui et son objectif, et l’amener à les identifier. C’est lui présenter une image, aussi fidèle que possible, de son trajet, de sa démarche, et l’amener à prendre conscience de ses inhibitions, de ses incohérences. Accompagner c’est enfin lui permettre de se connecter avec ses ressources, sa créativité pour mieux franchir les étapes qui le séparent encore de son but. C’est ainsi que, de questionnements en confrontations, nous voyageons avec notre « coaché ». Le voyage est unique, individuel et donc personnalisé. Un accompagnement de qualité doit nous amener à mieux identifier quelles sont nos valeurs fondamentales, quelles sont nos réelles priorités, quel est le but plus ou moins caché de notre vie. Il peut aussi nous amener à comprendre comment nous en sommes arrivé à cette orientation plutôt qu’à une autre. Enfin nous devrions toujours pouvoir remettre cette orientation de vie sur la balance et en réévaluer la pertinence en fonction des paramètres actuels (pour la poursuivre, l’améliorer ou la changer radicalement) ; une meilleure connaissance de soi est une condition indispensable à cette remise en question. Alors et progressivement nous apprenons à aborder certains sujets autrement, nous apprenons à gérer nos émotions et à les percevoir comme des indicateurs d’un état intérieur et non plus comme des énergies perturbatrices que nous ne savons pas maîtriser et qui altèrent parfois les objectifs que nous visons. Enfin et j’allais presque dire surtout, ce que beaucoup appellent le « travail sur soi » ou « voyage intérieur » nous apprend progressivement à apprécier qui nous sommes et donc à mieux nous entendre avec nous même, à mieux dialoguer avec les différents aspects qui constituent notre personnalité, à mieux nous accepter tant dans ce que nous avons de plus beau que dans nos limites actuelles. De là à mieux accepter l’autre et à l’accueillir dans sa différence … il n’y a qu’un pas.

Mais, dans quelles circonstances, pouvons nous dire que nous avons besoin d’être accompagné ?

Lorsque nous apprenons un nouveau métier, une nouvelle technique nous concevons aisément qu’un professeur, qu’un maître, soit là, présent à nos côtés, pour nous transmettre son savoir faire et son expérience et pour guider nos premiers pas dans cet apprentissage. Apprendre à se connaître et à mieux « maîtriser » son propre fonctionnement nécessite aussi d’être guidé. Pour beaucoup d’entre nous, nous nous contentons de parler de nos difficultés à nos proches et dans certains cas cela suffit largement, pour permettre à nos idées de se réorganiser. A contrario, il nous arrive de parler de notre « problème » à des collègues ou à des proches et lorsque nous avons terminé, ceux-ci tentent de nous conseiller et nous prouvent ainsi qu’il sont eux même désemparés face à notre difficulté, parfois même cela les dérange de nous savoir dans cette situation et de ne pas avoir de solution concrète à nous proposer, ou encore la solution leur semble évidente et ils ne comprennent pas pourquoi nous y restons enfermé. Mais l’accompagnement par un professionnel ne consiste pas seulement à nous laisser nous exprimer, il peut devenir un véritable apprentissage de la gestion de nos pensées et à l’harmonisation entre nos sentiments et nos actions. Le plus souvent nous pouvons identifier la nécessité d’un accompagnement lorsque nous remarquons qu’une difficulté, une situation inconfortable, se répète à l’identique dans les mêmes circonstances sans que nous sachions agir positivement pour que cela change. Lorsque nous réfléchissons à notre objectif et que nous avons le sentiment de nous heurter à un mur ou de nous trouver dans labyrinthe. Lorsque nous avons le sentiment récurant de ne pas être entendu dans notre problématique ou encore le sentiment d’être « perdu » ou désorienté dans le domaine concerné. Lorsque nous sentons qu’il est nécessaire de changer quelque chose en nous mais que nous ne savons pas comment le faire ou véritablement quoi changer. Lorsque nous avons l’impression que nous ne pouvons pas changer les choses. La certitude qu’aucune solution n’existe face à notre problème. Un sentiment confus d’inconfort et la peur de déclencher des effets gigantesques en abordant le sujet. Ou encore lorsque notre environnement professionnel, personnel ou humain change au point que nous ne parvenons plus à sentir que nos valeurs y sont respectées. Enfin les difficultés sont spécifiques au fonctionnement de chacun et sont le plus souvent incomprises par les autres. L’envie de nous connaître d’avantage et d’être encore plus épanoui, peut, par ailleurs, justifier en elle-même un accompagnement momentané. Un accompagnement, un coaching nous offre alors l’espace nécessaire pour se poser et entamer cet apprentissage de la connaissance et du développement de soi. En conclusion, mieux se connaître c’est mieux choisir, c’est mieux agir c’est être encore plus proche de nous même et des autres c’est donc apprendre à changer vers une plus grande fluidité intérieure. Le changement qui s’opère par le développement personnel nous amène, le plus souvent, à simplifier notre approche de la vie et du monde, à réduire nos besoins et à clarifier nos valeurs. C’est en cela que développement personnel et développement durable sont étroitement liés.

 

A lire

Développer la gouvernance environnementale participative par le jeu

À travers la description d’un jeu sérieux (‘Serious Game’...

Et si la transition écologique devenait une aventure collective, au cœur de chaque métier

Comment passer de la prise de conscience des enjeux...

Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales

Le 17 décembre 2018, l’Assemblée générale des Nations Unies...

La France s’adapte pour vivre à +4°C ?

Inondations, pénuries d’eau, sécheresse des sols, canicules, feux de...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Le système alimentaire mondial absent du débat à la COP29 sur le changement climatique ?

Heura Foods, La Vie, HappyVore et Planted co-signent une...

Immobilier régénératif : méthode et stratégie pour passer à l’action

Face aux grands défis environnementaux, sociaux et sociétaux et...

Le télétravail : un levier pour lutter contre le dérèglement climatique ?

France Stratégie et l'Inspection générale de l'environnement et du...

Manger flexitarien, végétarien ou végétalien sauvera-t’il notre avenir, biodiversité et climat ?

La consommation de viande est le principal poste d'émissions...
Fabien Lesage
Fabien Lesagehttp://perso.orange.fr/fabienlesage/
Accompagner c’est savoir rester un pas derrière celui que j’accompagne, l’aider à découvrir son propre chemin en lui offrant les questions qu’il ne se pose pas. Le développement est un mouvement conscient qui tend à rendre chacun plus autonome, plus libre, d’avantage en contact avec ses ressources et en accord avec soi. Cela implique souvent des changements de comportements, d’attitudes et de croyances. Le développement est illimité. Fabien Lesage- coach

Développer la gouvernance environnementale participative par le jeu

À travers la description d’un jeu sérieux (‘Serious Game’ (SG)) sur les enjeux de la gestion de l’eau dans le bassin de la rivière...

Vers un traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique ?

Le cinquième Comité intergouvernemental de négociation (INC5) chargé d’élaborer un traité international juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique s’est achevé tard...

Transition énergétique : le financement n’est pas un long fleuve tranquille

Début mai 2024, s’exprimant sur le financement de la transition énergétique, le président de la Banque mondiale rappelait que « nous avons besoin du secteur...