Retrouvez l’essentiel de l’actualité du développement durable avec une sélection d’articles issus des principaux médias français. Cette semaine alors que la phase de consultation du Grenelle de l’environnement est lancée, Nicolas Hulot lance un appel à Nicolas Sarkozy dans Le Monde : « N’ayez pas peur ! ». Un appel face aux lobbies et aux parlementaires qui multiplient les mises en garde par rapport aux mesures proposées pendant le Grenelle. Quant à Gilles Clément dans un entretien à Télérama, c’est simple, il ne veut pas d’un Grenelle de l’environnement mais une révolution : “Il est illusoire de penser qu’on va résoudre la crise écologique sans changer de système économique.”. Pendant ce temps, la situation écologique se dégrade, Géo publie ce mois-ci un reportage photo sur la déforestation barbare menée dans l’île de Tasmanie. Devant ce constat, Philosophie Magazine interroge de nombreux philosophes autour de ces questions: L’homme ou la nature, faut-il choisir ? Devons-nous croire en l’Apocalypse ? Plus optimiste le dernier hors-série de Politis consacré au Vivre autrement. Car, selon le journal, c’est sûr un autre monde existe déjà. Ouf !
Le développement durable dans la presse quotidienne
Nicolas Hulot signe une tribune dans Le Monde (édition du 3 octobre) et appelle le président Nicolas Sarkozy et le ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo à « ne pas avoir peur » de trancher avec « audace » en faveur de l’écologie lors du « Grenelle de l’environnement ». Le « Grenelle de l’environnement », « moment crucial de vérité, doit être celui de la maturité démocratique », écrit Nicolas Hulot dans cette tribune. « La dimension finale du Grenelle dépendra aussi de la volonté et de l’audace politique. M. Borloo, M. Sarkozy, j’ai envie de dire : »n’ayez pas peur ! » lance l’animateur, auteur du « pacte écologique » pendant la campagne présidentielle. « L’enjeu écologique, conclut-il, est un défi d’une ampleur sans précédent. » – Lire l’article sur Cdurable.info L’appel de Nicolas Hulot n’est pas anodin. Les lobby, notamment les pro-OGM français, passent à l’action et s’organisent contre les mesures proposées dans le cadre du Grenelle de l’environnement. « Monsieur le Président, ne cédez pas aux « marchands de peur ». Le message est apparu sous forme de pages de publicité dans la presse, mercredi 3 octobre, accompagné d’un texte plaidant pour la poursuite de la recherche et de la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM), signé Orama. Le même jour, ce syndicat qui regroupe les producteurs de blé, de maïs et d’oléoprotéagineux de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), organisait une conférence à l’Assemblée nationale, à laquelle participaient quelques députés, juste avant le débat sur le Grenelle de l’environnement… Le Monde (édition du 6 octobre) nous révèle ainsi que le gouvernement a reçu des encouragements – teintés de scepticisme – à gauche, tandis que la droite, tout en affichant son soutien, a multiplié les mises en garde. « Nous avons un intérêt économique à devenir les champions de l’environnement », a affirmé le président du groupe UMP de l’Assemblée Jean-François Copé, tout en rejetant les « fausses bonnes idées, comme la réduction de 10 km/h de la vitesse sur les routes ». « Agriculteurs, industriels, automobilistes, consommateurs, nous avons commencé à prendre conscience de ce que nous devons faire individuellement, il serait terrible de prendre des sanctions, alors que les mentalités sont en train d’évoluer », a-t-il lancé. Parmi les réactions à gauche, Philippe Martin (Député du Gers), a souhaité « le succès » du Grenelle : « Nous appelons de nos voeux la rupture à laquelle vous vous êtes engagés. Si vous voulez nous persuader que c’est bien l’avenir de la planète qui vous préoccupe, montrez-nous la profondeur de vos convictions et votre capacité à obtenir des résultats à la hauteur des espérances. » « Je ne souhaite qu’une chose, que vous réussissiez, a également lancé Dominique Voynet, sénatrice (Verts) de Seine-Saint-Denis, au ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo. Ce sera tout sauf simple, tout sauf consensuel. Je vous envie et je vous plains aussi. Bon courage, il vous en faudra. » A lire dans Le Monde du 4 octobre, le point de vue de François Salanié et Nicolas Treich (économistes à la Toulouse School of Economics – TSE) intitulé : Environnement : cessons d’agir sous le coup de l’émotion. Extrait : Dans la plupart des pays d’Europe du Nord, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, au Canada, les mesures publiques concernant l’environnement sont systématiquement accompagnées d’une analyse des coûts et bénéfices attendus. Etablies à l’aide de méthodologies normalisées, ces analyses peuvent être contestées par les parties intéressées, discutées dans les médias, susciter des contre-expertises. En fournissant des points d’appui chiffrés, elles améliorent la qualité des débats, clarifient les véritables enjeux, et finalement contribuent à ce que seules soient prises des mesures efficaces. Qu’en est-il en France ? Nous figurons hélas parmi les pays occidentaux les moins avancés dans ce genre de démarche. Peu d’administrations évaluent l’impact de leurs politiques, rarement de façon transparente et publique. En ce qui concerne l’information donnée sur les études d’impact, une étude de la Commission européenne (programme Better Regulation, 2005) classe notre pays au tout dernier rang des pays de l’Union, avec le Portugal et Chypre… Or, seules des analyses de ce type permettent de définir les priorités puis d’utiliser nos ressources de manière pertinente (…). A lire aussi : – Bio à la cantoche, c’est pas si fastoche de Laure Noualhat dans Libération (édition du 4 ocobre)Le développement durable dans la presse magazine
Gilles Clément accorde un entretien dans Télérama (n°3012) du 6 au 12 octobre : “Il est illusoire de penser qu’on va résoudre la crise écologique sans changer de système économique.” Il ne veut pas d’un Grenelle de l’environnement mais une révolution ! Pour le jardinier écrivain, ce n’est pas en bricolant des réformes que l’on sauvera la planète. Ne lui dites surtout pas qu’il est courageux. Gilles Clément vous réplique qu’il est « juste un artiste, libre de donner son opinion » . Son opinion, il l’a dite haut et fort le 7 mai dernier, au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy : ce jour-là, le jardinier-poète-voyageur, créateur du parc André-Citroën ou du jardin du musée du Quai Branly, annonçait qu’il rompait tous ses contrats avec l’Etat. Motif : dénoncer « un projet de société qui nous engage tous dans la destruction de la planète ». Sacrément radical dans un paysage français plutôt assoupi… Cinq mois plus tard, en plein Grenelle de l’environnement, vaste négociation initiée par les associations écologiques et orchestrée par le gouvernement, Gilles Clément persiste et signe dans l’entretien réalisé par Weronika Zarachowicz à lire dans Télérama. La lecture du nouveau GEO (octobre 2007) confirme l’urgence écologique. En Tasmanie, la forêt est littéralement réduite en copeaux. Dans cette île magnifique, située au sud de l’Australie, la forêt est balafrée par les coupes de bois. 90 % des eucalyptus géants ont été réduits en copeaux, pour alimenter le marché japonais de la pâte à papier. Un carnage qui se déroule avec toute la bénédiction du gouvernement australien. Un reportage photo saisissant signé par Tim Georgeson. Bulldozers, hélicoptères, bombes incendiaires, poisons… l’entreprise tasmanienne Gunns Ltd utilise des moyens hors normes pour déforester et replanter. Le tout dans une zone où coulent des rivières réputées fournir «l’eau la plus pure au monde». Les eucalyptus géants figurant comme les plus beaux arbres à bois dur existant sont systématiquement abbatus… Et au printemps, sur les espaces carbonisés par le napalm et crevassés par le passage des bulldozers, de nouvelles essences sont replantées : des pins ou des Eucalyptus nitens, des espèces étrangères à l’île, génétiquement sélectionnées pour leur croissance rapide… Faire le long constat de la situation ne suffit pas, il est temps de changer nos habitudes. Ce mois-ci le magazine Que Choisir propose une enquête sur le chauffage au bois. Soutenu par un crédit d’impôt de 50 % sur le matériel, le chauffage au bois séduit de plus en plus. Faut-il se laisser convaincre ? Si oui, par quels appareils ? Toutes les réponses dans Que Choisir qui consacre également une enquête sur bien manger et sauver la planète. En effet, beaucoup d’entre nous aspirent à consommer en nuisant le moins possible à l’environnement. Même si l’on y songe rarement, modifier le contenu de notre assiette peut permettre de faire un grand pas dans ce sens. Que Choisir vous donnent quelques recettes pour un menu éco-responsable. Le nouveau hors-série de Politis (n°46 octobre-novembre 2007) vient de paraître. Ce numéro consacré au Vivre autrement démontre qu’à travers la consommation, l’habitat, les transports, les voyages, la musique ou encore les sciences, un autre monde existe déjà. Avec les témoignages de Paul Ariès, Denis Baupin, José Bové, Pierre Rabhi, Jacques Testart, Patrick Viveret… La bombe écologique, c’est le titre du dossier réalisé par Philosophie magazine (n°13 – octobre 2007) sous-titré : Change le rapport de l’homme à la nature. Les abeilles disparaissent, le désert avance dans les zones subtropicales, les sols s’érodent, l’eau potable se raréfie. Les phénomènes météorologiques inhabituels ou violents se multiplient. La croissance économique de la Chine, celle du nombre d’habitants que porte la planète font peser de graves menaces sur les équilibres environnementaux. Non seulement une catastrophe écologique se dessine à l’horizon, mais celle-ci risque d’être accompagnée de tensions géopolitiques de plus en plus violentes pour l’appropriation des ressources naturelles, notamment le pétrole. Simultanément, la philosophie de l’écologie est devenue une discipline active. Si la modernité occidentale a longtemps dissocié culture et nature, si la science et l’économie ont progressé depuis la Renaissance sans se soucier de la limitation des ressources naturelles, une révolution de ces schémas de pensée est devenue indispensable, soutenue par de nombreux philosophes contemporains. Catherine et Raphaël Larrère reviennent sur l’histoire de l’idée de nature pour y puiser une inspiration nouvelle, quand Bruno Latour propose de transformer le Sénat en un parlement des objets. Luc Ferry défend une conception humaniste de l’écologie face à l’anthropologue Philippe Descola, qui prône une vision écocentrée. Jean-Pierre Dupuy se fait l’avocat d’un «catastrophisme éclairé » dont l’inspiration doit quelque chose à l’Apocalypse des Évangiles. Enfin, l’enquêteur Matthieu Auzanneau passe en revue nos moyens d’agir. 3 questions composent ce dossier : Avons-nous jamais été maîtres de la nature ? L’homme ou la nature, faut-il choisir ? Devons-nous croire en l’Apocalypse ?