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La revue de presse du développement durable n°7

Du 10 au 23 septembre 2007

Retrouvez l’essentiel de l’actualité du développement durable avec une sélection d’articles issus des principaux médias français.

Claude Allègre
Claude Allègre
La revue de presse de cette semaine commence par la dernière intervention de Claude Allègre. Le Nouvel Observateur rapporte les propos tenus par l’ancien ministre PS, lors d’un débat sur le thème du progrès avec l’ex-socialiste et secrétaire d’Etat Eric Besson pour le lancement du club « les Progressistes ». Sans commentaire. Claude Allègre a notamment lancé : « On ne peut pas dire : je suis pour la recherche, pour le savoir, etc.’ et dire ‘les progrès actuels, c’est-à-dire les OGM, le travail sur les cellules souches, le nucléaire, les nanotechnologies, ça j’en veux pas ». « Si on adopte ce point de vue, et je suis extrêmement attentif à ce qui va se passer dans ce Grenelle de l’environnement, alors la France, l’Europe vont tomber dans les pays en non-développement », a-t-il souligné. Si le ministère de l’Ecologie, « je le dis très franchement, n’est pas un moteur de la croissance et un moteur pour créer des emplois, alors il ne sert à rien, il faut le supprimer », a-t-il poursuivi. « S’il est destiné à gêner le développement industriel, le développement de la recherche médicale, le développement de la recherche agricole, il ne sert à rien », a-t-il insisté. Claude Allègre a ensuite ironisé sur Jean-Louis Borloo, qui est « allé faire un voyage au Groënland pour voir la banquise fondre ». « Je suis inquiet par rapport à cette mode écologique », a-t-il encore dit. Prenant l’exemple des Antilles, où l’utilisation massive de pesticides a provoqué un « désastre sanitaire » selon le rapport Belpomme, Claude Allègre a déclaré: « si vous voulez enlever les insecticides, il n’y a qu’un moyen, c’est de fabriquer des organismes génétiquement modifiés qui n’ont pas besoin d’insecticides ». Visiblement Claude Allègre, pro OGM, en veut beaucoup à Borloo. Il faut dire que le ministre de l’écologie vient d’anoncer un possible gel des cultures OGM. Lundi dernier, devant une poignée de parlementaires de la majorité, Borloo aurait dit sa conviction que l’on s’orientait vers «un gel» des cultures OGM, car leur dissémination « ne peut pas être contrôlée». Mais voilà, il n’y a pas que Allègre à être en colère. Imprudente franchise ou sortie calculée, cette confidence, rapportée par Le Monde, embarrasse le gouvernement, scandalise de nombreux élus – inquiets de la colère des semenciers – et alourdit la tâche du groupe OGM du Grenelle. Libération (édition du 22 septembre) revient sur les conséquences des propos du ministre. « Un incendie qu’il a tenté d’éteindre en catastrophe, vendredi après-midi sur LCI « , poursuit le quotidien. Et effectivement, le gouvernement semble vouloir calmer le jeu. « Pour l’instant, la décision n’est pas prise », même si la question des semences OGM fait « partie des sujets qui sont sur la table du Grenelle de l’environnement », a assuré le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, vendredi matin sur Europe 1. Cette semaine, les conséquences de notre modèle de développement si cher à Claude Allègre, ont été largement relayé par la presse. Ainsi, Le Monde (édition du 21 septembre 2007) revient sur les suites de la pollution du Rhône aux PCB. Alors que les plaintes se multiplient, Jean-Jack Queyranne et Michel Vauzelle, les présidents des régions Rhône-Alpes et PACA, ont annoncé, jeudi 20 septembre, qu’ils déposaient à l’Assemblée nationale une demande de création d’une commission parlementaire sur la pollution du Rhône. Les deux députés socialistes veulent faire « toute la lumière » sur les causes et les conséquences de la présence dans le fleuve de PCB. Le Figaro (édition du 20 septembre) s’interroge : la contamination du Rhône par les PCB est-elle la partie immergée d’une immense pollution ? Les associations environnementales comme la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature), qui suit ce dossier depuis plus de vingt ans mais également le WWF, en sont convaincues. « Un Tchernobyl à la française » n’hésite pas à proclamer l’association au panda. « Plus on cherche plus on trouve », renchérit Alain Chabrolle, spécialiste de ce dossier à la Frapna. Malgré ce que pense Allègre, la prise en compte de l’écologie n’est pas incompatible avec le développement… Ainsi Les Echos (édition du 10 septembre) revient sur le boom du recyclé. Pour le quotidien économique, c’est sûr, les produits en matériaux réutilisés investissent tous les secteurs et en plus ils trouvent un vrai écho auprès du public. De la Camif à Handy Bag, les entreprises sont nombreuses à proposer des produits recyclés. Et cela marche : Chez Bruneau, qui distribue mobilier et fournitures de bureau par catalogue, le nombre de références à base de matériaux recyclés est d’à peu près 900, allant de stylos Pilot à des bacs de manutention, sur les 1.500 considérées comme produits « citoyens ». Ces derniers, bien balisés dans le catalogue, comptent d’ailleurs pour environ 18 % du chiffre d’affaires. « En trois ans, les ventes de papiers recyclés ont été multipliées par trois. Le développement de l’offre nous permet de proposer des alternatives à nos clients dans les différents univers », remarque Dominique Aimé, directrice produits. Toujours selon Les Echos, « l’attrait pour le recyclage ne se limite pas à la réutilisation des matériaux. L’idée de récupération prend des allures de style de vie. Geneviève Reynaud estime qu’aujourd’hui elle se fait à tous les niveaux, y compris en matière créative, comme le montre le travail des DJ. Sur Internet, les sites spécialisés dans les objets que l’on donne plutôt que de les jeter se multiplient, de Consorecup à Recupe.net. Et les marques elles-mêmes commencent à inciter les consommateurs au recyclage. Patagonia, spécialiste de l’outdoor et pionnier dans le textile recyclé, leur demande de déposer leurs polaires usagés dans ses magasins. Quant à la marque de linge de maison Jalla, elle s’associe du 15 octobre au 15 janvier 2008 à l’organisme de collecte Le Relais pour proposer aux Français, après inscription, de déposer leur vieux linge dans les points de vente de la griffe participant à l’opération Carit’Actifs. En échange, ils obtiendront des bons de réduction. De quoi obtenir du neuf avec du vieux à moindre coût. » Un emballement pour les produits recyclés confirmé par l’article publié dans Le Monde. Désormais, 60 % des 4,5 millions de tonnes d’emballages achetés chaque année en France sont recyclés, la part de chaque Français étant évaluée à 42 kg de déchets. La performance se révèle bien meilleure dans les zones périurbaines qu’en ville, où chaque habitant ne recycle que 26 kg. Toutefois, malgré cela, « les entreprises rechignent, sauf exception, à mettre en avant leurs marchandises recyclées, comme si elles craignaient que la réputation autrefois médiocre de ces articles ne rejaillisse sur leur propre image. Certaines directions de la communication se montrent carrément frileuses. A l’inverse, d’autres, notamment dans l’agroalimentaire, qui emballent leurs produits dans un carton issu de la collecte sélective, ont récemment décidé de le faire savoir. C’est le cas de Banania, qui inscrit sur ses boîtes de chocolat qu’elles proviennent « à 95 % » de l’industrie du recyclage. » Anita Roddick Enfin, cette revue de presse se termine par une belle pensée pour Anita Roddick, créatrice de la chaîne de magasins de cosmétiques The Body Shop, décédée le 10 septembre dernier d’une hémorragie cérébrale, à l’âge de 64 ans. Le Monde (édition du 15 septembre) revient sur sa carrière : « Elle était une pionnière du commerce équitable, une ardente supportrice de la notion de la responsabilité sociale des entreprises. Mais aussi, à l’instar du médiatique Richard Branson, fondateur de Virgin, une des grandes figures patronales du Royaume-Uni. Une activiste, proche des milieux « alter », qui a toujours proclamé vouloir concilier le « business » avec ses principes. » Le quotidien poursuit : « La « Mère Teresa du capitalisme » avait réussi à construire un réseau d’environ 2 000 boutiques dans cinquante pays, racheté en 2006 pour 652 millions de livres par L’Oréal, le numéro un mondial des cosmétiques. » John Sauven, directeur exécutif de Greenpeace, a salué une femme « incroyable », « une source d’inspiration pour tous ceux qui la côtoyaient ». En 1985, pour la première fois de façon explicite, Anita Roddick utilise ses produits au service d’une cause : crèmes et savons soutiennent la campagne de publicité de Greenpeace « Save the planet ». S’ensuivront de nombreux autres combats : promotion de la paix, préservation de la forêt tropicale, lutte contre les expérimentations animales, le pouvoir nucléaire… « Anita était une femme tout simplement extraordinaire : inspirée, visionnaire, courageuse et extrêmement généreuse (…) », a déclaré Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal, à l’annonce de sa disparition.

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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