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La gestion d’un fond ISR

Comment une équipe de gestion gère un portefeuille collectif ISR ?

A travers plusieurs exemples, cet article illustre les différents processus possible d’investissement dans des entreprises en tenant compte de leur responsabilité sociale. Dans une logique de Développement Durable, chacun peut investir dans des fonds ISR. La plupart de ces fonds sont constitués essentiellement d’actions de sociétés qui se différencient par leur niveau de responsabilité sociale.

La notion de Responsabilité Sociale des Entreprises est liée à l’application aux entreprises du concept de développement durable. Cela signifie qu’une entreprise doit non seulement se soucier de sa rentabilité et de sa croissance, mais aussi de ses impacts environnementaux et sociaux. Elle doit aussi être plus attentive aux préoccupations de toutes les parties prenantes : salariés, actionnaires, clients, fournisseurs, société civile et environnement. L’analyse extra-financière développée par les agences de notation comme Vigéo, dirigée par N.Notta repose sur trois fondamentaux. Tout d’abord, « l’approche d’évitement » s’appuie sur l’utilisation de critères d’exclusion qui peuvent aussi bien concerner des secteurs d’activité controversés tels que le tabac, l’armement, l’alcool, la pornographie, le nucléaire etc…que des pratiques jugées non responsables telles que le travail des enfants, les tests sur les animaux, l’utilisation de pesticides, etc…Ensuite, « l’approche de performance » s’effectue à partir de la définition de critères de sélection positifs qui a pour ambition d’identifier les sources de surperformances à moyen et long terme des entreprise étudiées. Enfin, l’analyse sociétale dans une « approche risques et opportunités » a pour objectif de fournir aux gérants de fonds d’investissement une vue complète des risques et des opportunités extra-financiers que présentent les entreprises dont ils détiennent des titres. Cette analyse sociétale traduit donc les impacts des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance sur la performance financière de l’entreprise à court, moyen et long terme. Un gestionnaire d’un fonds actions a donc à sa disposition des centaines de sociétés cotées sur les marchés financiers. Le processus de sélection des fonds ISR repose sur 2 piliers : l’analyse extra-financière et l’analyse financière. D’un côté, les analystes ISR définissent l’univers d’investissement ISR par l’approche « best in class », c’est à dire par sélection des meilleures valeurs dans leur catégorie. De l’autre côté, les analystes financiers sélectionnent des valeurs par combinaison des approches top-down (combinaison secteur/pays) et bottom-up (choix des valeurs dans chaque secteur). Ce process permet aux gérants de prendre des paris mesurés sur les secteurs, les pays et les valeurs au regard de leur indice de référence Par exemple, cette démarche appliquée au fonds FÉDÉRIS ISR EURO est illustré par le schéma suivant publié sur le site de la société de gestion. image_rga.jpg En résumé sur un univers initial de 410 sociétés, le gestionnaire n’a plus que le choix qu’entre 93 valeurs ! Ce genre de processus, lorsqu’il est appliqué sur une sélection d’entreprise de grandes capitalisation peut permettre de sélectionner des sociétés auxquelles on ne s’attend pas ! Exemple : BNPParibas dans le fonds DEXIA SUSTENABLE EUROPE. Les explications du service marketing et communications de Dexia expliquent la présence de la grande banque française : « Dans le cas du secteur bancaire, nous considérons avant tout les enjeux principaux suivants: la formation des salariés, les pratiques commerciales responsables, les relations avec les clients et le blanchiment d’argent. Par ailleurs, nous vérifions également systématiquement que les dix principes fondamentaux relatifs au Pacte Mondial soient bien respectés par l’entreprise. Dans le cadre de ces analyses, nous nous fondons sur les informations provenant de multiples sources telles que les contacts avec la société, le groupe Vigeo, Innovest et GMI, ainsi que les média, les rapport d’ONGs, etc.Ainsi, il est important de noter que notre sélection de BNP Paribas au sein de « l’univers d’investissement durable » est fonction, entre autres, du niveau de pertinence, que nous avons identifié, des thématiques de développement durable dans le secteur bancaire et que cette sélection est relative aux autres pratiques des entreprises du secteur. Par ailleurs, au niveau du respect des principes fondamentaux, BNP est signataire du Pacte Mondial, a également signé la Recommandation de l’OCDE et applique les lignes directrices de la Banque Mondiale.» Évidemment, dans des fonds privilégiant les petites et moyennes capitalisations européennes comme SARASIN EURO MID-CAPS EXPANSION DURABLE on trouvera des acteurs plus spécialisé comme April Group dans le secteur de l’assurance. Dans d’autres fonds ISR, comme PERFORMANCE RESPONSABLE, on note la présence sur-pondéré de secteurs d’activité liés au développement durable et de sociétés de taille plus réduite mais en forte expansion comme AUREA (traitement des déchets, Fr), SECHE (traitement des déchets, Fr) ou ACEA (traitement de l’eau, It).

 

Les fonds ISR sont donc très variés. Évidemment le rôle du gestionnaire est primordial quant à la composition du portefeuille. Mais la réglementation française oblige la publication de toutes les caractéristiques d’un OPCVM lorsqu’il est ouvert à la souscription du public, ceci permet donc à chacun de choisir en fonction de ses propres sensibilités.

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