L’Amazonie est au cœur d’une nouvelle ruée vers l’or. Pour cette course vers les pépites et les paillettes jaunes, les hommes et les femmes s’enchaînent. Et détruisent l’un des derniers paradis, le poumon de la planète, la plus vaste forêt tropicale du monde, où tout se paie désormais en or… Le journaliste Olivier Weber a réalisé un documentaire accompagné d’un livre contre un scandale à ciel ouvert. Sorti en novembre dernier, le film est programmé le 28 mars prochain au cinéma Le Luxy pendant le 2ème festival du cinéma altermondialiste d’Ivry-sur-Seine.
Un documentaire : la fièvre de l’Or
Le journaliste Olivier Weber témoigne sur Rue89 : « Depuis quelques années, la forêt d’Amazonie est au cœur d’une nouvelle ruée vers l’or. Pour cette course vers les pépites et les paillettes jaunes, les hommes et les femmes s’enchaînent. Et détruisent l’un des derniers paradis, le poumon de la planète, la plus vaste forêt tropicale du monde, où tout se paie désormais en or. Une destruction/déforestation qui se déroule dans plusieurs pays mais aussi en Guyane française, ciblée par des trafiquants internationaux qui ne reculent devant rien depuis la hausse des cours de l’or. C’est cette histoire que raconte le film « la fièvre de l’or » que j’ai tourné dans des conditions très difficiles, en raison de l’hostilité des trafiquants et des menaces reçues en cours de route ». Dans ce film, le monde des orpailleurs est décrit comme un univers de brutes épaisses, sans foi ni loi, imprégnées par l’odeur de la sueur, la couleur du sang et l’obsession des pépites d’or. Un Far West sans nom, avec ses bordels, ses villages de clandestins, ses églises évangéliques et ses trafiquants sans états d’âme. « Or tout cet or ne profite que très peu aux populations d’Amazonie : il s’en va vers des capitales européennes ou ailleurs, à raison de 300 tonnes par an. En revanche, le monde envoie du mercure – 120 tonnes par an !-, métal indispensable pour extraire l’or », souligne Olivier Weber. « Même s’il pollue énormément les rivières et les habitants de la forêt. C’est donc un échange inégal que tente de démontrer le film : l’or contre le mercure, des trésors contre du poison. Un drame qui dépasse largement les frontières de l’Amazonie ». « Pour nos bijoux et les réserves des banques du monde industrialisé, on pollue davantage la planète, on encourage la déforestation, qui s’élève désormais à 20 000 km2 par an, soit l’équivalent de 4 millions de terrains de foot. Et des Amérindiens sont en voie de disparition… Un « cycle du lingot » s’est ainsi constitué, avec son lot d’endettés, de prostituées, de parrains, de trafiquants. L’or a amené les maladies, le mercure, les crimes, l’alcoolisme, et a transformé les criques et les fleuves en poubelles. Derrière ces trafics en tous genres, centrés autour du métal jaune devenu monnaie d’échange, des gangs et la pègre internationale qui parviennent à organiser la traite des femmes mais aussi à blanchir l’argent sale en toute impunité. Au milieu de cette jungle sans frontières, le drame des Amérindiens Wayanas, pollués par le mercure et voués à une disparition prochaine. Déjà, on constate des malformations chez les enfants, des séquelles neurologiques et des cancers chez les plus âgés. Avec le trafic du mercure, on assiste à un nouveau massacre des Indiens. Au cœur des ténèbres, le nouvel Eldorado est ainsi devenu l’un des pires théâtres de la mondialisation ». Documentaire de Olivier Weber – France – 2008 – 1 h 35 Le documentaire est programmé le samedi 28 mars prochain à 18h30 au cinéma Le Luxy pendant le 2ème festival du cinéma altermondialiste d’Ivry-sur-Seine. – Ecouter Olivier Weber sur RTL – Entretien réalisé par Nicolas Poincaré dans RTL Soir.Un livre : J’aurai de l’Or
– Présentation par l’éditeur :
La fièvre de l’or : en Amazonie, dans les ténèbres de l’Eldorado
Au coeur de l’Amazonie se joue l’un des pires théâtres de la mondialisation.
Une nouvelle ruée vers l’or en Amazonie menace la forêt, poumon de la planète déjà largement entamé par les défrichements sauvages. Tandis que 300 tonnes d’or sortent chaque année de la forêt, 120 tonnes de mercure, nécessaires à l’amalgame du métal précieux, y empoisonnent l’eau et les hommes. En plus de la pollution, crime et alcoolisme sont les conséquences sociales de cette nouvelle fièvre de l’or…
Le documentaire de l’écrivain et grand reporter Olivier Weber, lauréat du Prix Joseph Kessel, du Prix Albert Londres et du Prix de l’Aventure,
a déjà été projeté dans plusieurs festivals. La Fièvre de l’or a fait l’objet d’une presse remarquable lors de sa sortie en salles en octobre dernier.
Voici quelques extraits de presse:
« Edifiant! » Studio
« Remarquable » Ciné Live
« Passionnant! » Le Figaro
« Un témoignage accablant » Le Nouvel Obs
« L’un des pires théâtres de la mondialisation » Figaroscope
« Un documentaire édifiant » Le Figaro Magazine
« Le cycle infernal de l’or » Libération
« Un désastre humain et écologique » Challenges
« La soif de l’or dans une jungle sans lois » Le Monde
« Le mythe de la ruée vers l’or a du plomb dans l’aile » Le Point
« Le cycle du lingot avec son lot d’endettés, de prostituées, de trafiquants » Première
« Le film rappelle Blood Diamond et Le Cauchemar de Darwin » Zéro de conduite
« Un film contre un scandale à ciel ouvert » Rue 89
« Un voyage au coeur des ténèbres » Les Ecrans de l’aventure
« Les vraies coulisses du trafic » Michel Drucker
« La malédiction de l’or » France Culture
« La chasse aux pépites détruit la forêt, ruine la santé des habitants et alimente la prostitution » Europe 1
« Un Far West d’aujourd’hui » RTL
Dans cette course, les hommes et les femmes s’enchaînent » France Inter
La fièvre de l’or : en Amazonie, dans les ténèbres de l’Eldorado
Excellent documentaire. « Un Cauchemar de Darwin » version française. Le film a déjà reçu plusieurs prix. C’est mérité.
Fabien Benchetrit, ACTU-CINÉ.