Les urgences sanitaires internationales telles que la pandémie de COVID-19, les épidémies d’Ebola et les menaces permanentes d’autres zoonoses, la sécurité alimentaire, les problèmes de résistance aux antimicrobiens (RAM), ainsi que la dégradation des écosystèmes et le changement climatique démontrent clairement la nécessité de systèmes de santé résilients et d’une action mondiale accélérée. Le livre « Une seule santé, S‘ouvrir à d‘autres savoirs » écrit par Nicolas Lainé1 aux Éditions Quae est disponible en librairie depuis le 10 Décembre 2024 et gratuit en version numérique.
Selon la Quadripartite – l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la Santé animale (OMSA) – la construction d’une planète plus saine, passe par agir d’urgence pour des engagements politiques vitaux, des investissements plus importants et une collaboration à tous les niveaux.
L’initiative « Une seule santé » est considérée comme la principale approche pour relever ces défis urgents et complexes auxquels la planète est confrontée.
Lors de leur première réunion annuelle en face à face, les dirigeants de ces quatre organisations ont ainsi lancé un appel sans précédent en faveur d’une action mondiale renforcée.
Une gouvernance intersectorielle
Dans cet appel à l’action, les dirigeants quadripartites invitent instamment tous les pays et les principales parties prenantes à accorder la priorité à l’approche « Une seule santé » dans l’agenda politique international. L’objectif est d’adopter et promouvoir une gouvernance intersectorielle renforcée de la santé.
L’approche « Une seule santé » devrait notamment servir de principe directeur dans les mécanismes mondiaux, y compris dans le nouvel instrument de lutte contre la pandémie et le fonds de lutte contre la pandémie, afin de renforcer la prévention, la préparation et l’intervention en cas de pandémie.
Il s’agit aussi d’un plan d’action conjoint quadripartite en faveur de l’unité d’action sanitaire, afin de favoriser une mise en œuvre plus large dans les secteurs concernés. Il faut mettre en place des effectifs intersectoriels pour l’initiative « Une seule santé » qui disposent des compétences, des capacités et des aptitudes nécessaires pour prévenir, détecter et contrôler les menaces pour la santé et y répondre de manière efficace.
Ces quatre organisations appellent au renforcement et au soutien de la prévention des pandémies et des menaces sanitaires à la source, en ciblant les activités et les lieux qui augmentent le risque de propagation des zoonoses entre les animaux et les humains.
Pour cela, il faut accroître l’investissement et le financement des stratégies et des plans « Une seule santé » en assurant une mise en œuvre à grande échelle à tous les niveaux, y compris le financement de la prévention des menaces sanitaires à la source.
Le livre Une seule santé, S‘ouvrir à d‘autres savoirs
écrit par Nicolas Lainé, en librairie depuis le 10/12/2024
Cet ouvrage propose une réflexion sur la manière d’intégrer l’expérience et le mode de vie des populations engagées avec les animaux et leur environnement pour mieux les mobiliser dans la gestion et la prévention des crises sanitaires à travers l’approche « Une seule santé », One Health.
Plébiscitée depuis la pandémie du Covid-19 par les scientifiques et les politiques, l’initiative « Une seule santé » ou One Health souligne l’interdépendance entre santé humaine, santé animale et santé environnementale, et associe ces disciplines autour d’une même approche. La mise en pratique de One Health nous engage aujourd’hui à une réflexion sur l’intégration d’autres formes de savoirs en santé, notamment ceux issus des communautés locales. En s’appuyant sur ses terrains d’enquête situés en Asie, Nicolas Lainé montre que les savoirs locaux sont dynamiques et en constante recomposition. Il souligne l’apport de certaines pratiques locales dans la prévention des risques sanitaires. Réduits à la fourniture d’informations ou de données, les détenteurs de ces « autres » savoirs sont souvent exclus du processus de production des connaissances. L’auteur propose au contraire d’intégrer toute la richesse et la complexité des rapports au vivant dans une mise en réseaux des savoirs locaux humains et non humains, en considérant toutes les parties prenantes comme des partenaires à part entière dans la recherche. Partant des promesses et de la montée en puissance de One Health, cet ouvrage interroge plus largement ce qui fait science.
Version numérique gratuite du livre
- Nicolas LAINÉ est anthropologue, chargé de recherche à l’IRD au sein de l’UMR PALOC (IRD-MNHN-CNRS). Ses travaux portent sur les relations humain-animal, la santé et les savoirs locaux en Asie du Sud et du Sud-Est. Il interroge les liens complexes entre biodiversité-société-santé et propose une réflexion sur la coproduction de savoirs. ↩︎