Le bureau d’étude B&L évolution s’est attelé à un benchmarking poussé, inédit, de la prise en compte des enjeux de biodiversité par les entreprises du CAC 40, basé sur leur plus récent rapport RSE. Pour l’exécution de cette étude, B&L évolution a réalisé une grille d’analyse structurée autour de 8 thèmes : impacts sur la biodiversité, dépendances aux écosystèmes, périmètres de la démarche, formalisation de la stratégie biodiversité, outils mis en œuvre, pratiques d’innovation, et législation et positionnement stratégique. Puis, a passé au crible, le CAC 40, à l’aide de cette grille. C’est ainsi une notation de la performance de la politique biodiversité qui est proposée. Les résultats ont été regroupés par type d’activité afin de comparer rigoureusement les différentes démarches et d’identifier tant les entreprises ambitieuses que les marges de progrès.
Conclusions principales de cette étude
D’une part, en fonction des secteurs d’activité, le niveau de prise en compte est inégal, malgré le fait que l’ensemble de l’économie impacte et dépend de la biodiversité. Les secteurs les plus avancés sont l’industrie agroalimentaire ainsi que le secteur des fabricants d’équipements électriques et électroniques. Autre constat significatif : les entreprises du CAC 40 n’abordent pas la biodiversité à l’aune de l’ensemble des risques associés. Ainsi, les impacts commencent à être appréhendés (30/40) plutôt que les dépendances de l’entreprise aux services écosystémiques (7/40). De plus, la biodiversité est prise en compte dans un périmètre restreint – réduit aux contours de l’activité de l’entreprise ; elle n’est que très rarement traitée avec une approche chaine de valeur ou cycle de vie des produits/services. Ainsi le sujet progresse doucement au sein du monde des affaires. A quand l’entreprise réintégrée dans la biodiversité ? A suivre l’année prochaine ! – Consulter l’étude sur les stratégies biodiversité des entreprises du CAC 40Empreinte-Biodiversite.org
A l’occasion du lancement de cette étude, le bureau d’étude B&L évolution lance également la plateforme Empreinte-Biodiversite.org dédiée à ce sujet, sur laquelle l’étude complète est accessible. Cette plateforme web se veut être un centre de vulgarisation et de ressources à destination des entreprises, collectivités et tout citoyen souhaitant découvrir ou approfondir ce qu’on appelle aujourd’hui la biodiversité et les services écosystémiques ainsi que le lien avec la société humaine et l’économie. Le but est de contribuer modestement à la diffusion de connaissances et au changement de regard porté sur la nature. Vous pourrez y trouver des études, des outils, des résultats de recherches, des informations ou réflexions qui seront ajoutés régulièrement. Ils pourront vous être utiles pour comprendre les enjeux, sensibiliser vos collaborateurs à la biodiversité, mettre en place une stratégie biodiversité dans votre organisation, utiliser des outils pour piloter votre démarche ou tout simplement les partager et participer ainsi à la réintégration de notre société au sein du monde vivant.La biodiversité
La diversité biologique La biodiversité est un terme qui a fait sa place dans le paysage du développement durable notamment au cours des dernières années, suite à l’année 2010 qui a été désignée par l’assemblée générale de l’ONU « année internationale de la biodiversité ». Son histoire est pourtant un peu plus ancienne, ce terme ayant été inventé en 1985 comme étant la contraction de « diversité biologique ». Il désigne ainsi l’ensemble du monde vivant, dans sa diversité la plus large. On parle généralement de 3 niveaux : la diversité génétique, qui représente la diversité des individus au sein d’une espèce ; la diversité spécifique, qui désigne la diversité des espèces vivantes ; et enfin la diversité écosystémique, qui désigne les différents écosystèmes (forêts, zones humides, prairies, océans, etc.) constitués donc de différentes espèces et surtout des interactions entre celles-ci. En effet, l’ensemble des espèces vivantes interagissent entre elles. Nous pouvons observer des relations de prédation, des relations de compétition (par exemple pour accéder à une ressource, un milieu ou un partenaire), mais aussi énormément de relations de coopération (exemple connu des plantes qui fournissent aux abeilles un nectar pour les nourrir, en échange ces dernières disséminent le pollen qui permet ainsi à la fleur de se reproduire). Nous rappelons que l’humain fait intégralement partie de la biodiversité. Il est en interaction directe et indirecte avec un grand nombre d’espèces vivantes. Les écosystèmes produisent un certain nombre de biens et services dont l’humain retire un bénéfice : on parle des services écosystémiques. Ce sont par exemple la production de bois par les forêts, la production de poissons par les océans ou lacs, la capacité des sols à filtrer et purifier l’eau, la régulation climatique faite par certains écosystèmes, la capacité d’une barrière de corail à atténuer la force des vagues ou encore la pollinisation faite par les insectes… Cette approche a notamment été développée par le MEA (Millenium Ecosystem Assessment, 2005), un regroupement de 1360 experts internationaux. La biodiversité est donc le moteur du système vivant planétaire et cette diversité est aussi un formidable potentiel d’adaptation aux changements globaux. Aujourd’hui, nous ne connaissons qu’une petite partie des espèces vivantes, et pourtant grâce à cela, nous avons pu développer l’agriculture, trouver des médicaments, nous inspirer du fonctionnement de certaines espèces pour innover ; qui sait ce que la biodiversité peut receler comme secret pour l’avenir… c’est donc également notre assurance vie !Etat des lieux de la biodiversité
Cela fait longtemps que l’on a observé un déclin de la biodiversité, causé par les impacts des activités humaines. Comme le montrent les rapports récents du MEA (qui a produit en 2005 un rapport faisant l’état des lieux des écosystèmes et de la biodiversité et de leurs liens avec le bien-être humain) ou encore de la TEEB en 2007 (The Economics of Ecosystems and Biodiversity), l’érosion de la biodiversité s’accélère et cela se traduit notamment par une diminution à venir du bien-être humain. Nous sommes entrés dans la 6ème grande crise d’extinction des espèces vivantes (la dernière ayant causé la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années). Ce que nous enseignent les rapports MEA & TEEB : – 60% des services écosystémiques mondiaux sont dégradés – 20% des récifs de corail de la planète ont disparu et plus de 20% sont dégradés – 35% des forêts de mangrove ont disparu – Le prélèvement d’eau dans les fleuves, rivières et lacs a doublé depuis 1960 – 25% de la superficie terrestre est exploitée et érodée par les cultures ou l’élevage – La moitié des espèces végétales et animales connues aujourd’hui pourraient avoir disparu d’ici à la fin du siècle – Le coût de l’érosion de la biodiversité est de 7% du PIB mondial La disparition des espèces et de dégradation des écosystèmes a atteint un niveau préoccupant. L’ensemble des acteurs de la société doit en prendre conscience, que ce soit les citoyens, les institutions publiques et les entreprises privées. Les relations existantes entre une entreprise et la biodiversité se situent à deux niveaux : d’une part, il y a les impacts de l’activité d’une entreprise sur les écosystèmes, mais aussi d’autre part des situations de dépendance des activités économiques à la biodiversité. Il s’agit donc d’une relation d’interdépendance, directe et indirecte, qui doit inciter les entreprises à s’engager pour la diversité biologique.– Contact : Sylvain BOUCHERAND au +33 7 63 63 25 89