L’abbé Pierre est mort ce lundi 22 janvier à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris où il avait été admis le 14 janvier dernier pour une infection pulmonaire. Il était âgé de 94 ans.
Toute sa vie, il a lutté. D’abord contre l’occupant nazi, puis contre la misère et les injustices.
Né Henri Grouès le 5 août 1912 à Lyon, il est ordonné prêtre en août 1938. En 1939, mobilisé comme sous-officier dans les Alpes et en Alsace, il est atteint de pleurésie. Au moment de la défaite contre les Nazis en mai 1940, il est à l’hôpital.
De retour dans l’Isère, il rejoint la Résistance au cours de l’été 1942, crée des maquis qui deviendront une partie de « l’armée du Vercors » et fait passer des évadés et des Juifs en Suisse. C’est là qu’il prend son nom de guerre, abbé Pierre. Il diffuse aussi des journaux de la presse clandestine. Arrêté en mai 1944 par l’armée allemande, il s’évade, passe en Espagne et rallie Alger en juin, où il rencontrera le général de Gaulle.
Il se lance par la suite dans la politique sous les couleurs du MRP (Mouvement républicain populaire, démocrate-chrétien), qu’il quittera ultérieurement. Il est député de Meurthe-et-Moselle de 1945 à 1951.
En 1949, il accueille dans la maison délabrée qu’il restaure à Neuilly-Plaisance, dans la banlieue est de Paris, un homme désespéré, Georges. Le lieu devient une auberge de jeunesse internationale baptisée « Emmaüs ». Commence le combat contre l’exclusion.
Les premières communautés de Chiffoniers Bâtisseurs d’Emmaüs naissent sur le principe « donne-moi ton aide, pour aider les autres ». Elles regroupent des déshérités qui se mettent, par leur travail de récupération, au service de plus déshérités. « Emmaüs est devenu une récupération d’hommes à l’occasion de récupération de choses », définit l’abbé Pierre.
Les communautés essaiment rapidement. On en compte aujourd’hui 161 en France, 421 groupes répartis dans 41 pays sur quatre continents (Europe, Amérique, Afrique, Asie).
Hiver 1954. Une fillette meurt de froid dans un bidonville de Neuilly-Plaisance. L’abbé Pierre invite aux obsèques le ministre du Logement de l’époque, qui s’y rend. Aux premières heures du 1er février, une sexagénaire expulsée de son appartement décède d’hypothermie sur le trottoir du boulevard Sébastopol à Paris. Très vite, le religieux lance son célèbre appel. « Mes amis, au secours », supplie-t-il sur Radio Luxembourg, déclenchant une vague de solidarité extraordinaire. « Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard de Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. »
Des gens de toutes les conditions sociales donnent argent, couvertures et nourriture pour permettre à l’abbé Pierre et à ses compagnons d’Emmaüs de mettre en place des hébergements d’urgence. Dans la foulée, le Parlement adopte à l’unanimité dix milliards de francs de crédits pour réaliser immédiatement 12.000 logements d’urgence à travers toute la France pour les plus défavorisés.
A 17 reprises, de 1988 à 2003, il figure en tête du palmarès Ifop-« Journal du dimanche » des 50 « Français préférés des Français ». Si bien qu’il a demandé à ce que son nom ne soit plus proposé aux personnes interrogées pour « laisser la place aux jeunes ».
Jacques Chirac s’est dit ce matin « bouleversé d’apprendre le décès de l’Abbé Pierre », ajoutant que « c’est toute la France qui est touchée au coeur ». « Le président de la République est bouleversé d’apprendre le décès de l’Abbé Pierre, pour lequel il éprouvait un immense respect et une profonde affection », a indiqué l’Elysée dans un communiqué.
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