Les encours ISR détenus par des investisseurs français, institutionnels et particuliers sont passés de 8,8 milliards à 16,6 milliards d’euros. Novethic présentait en Juin dernier les résultats de son enquête annuelle exclusive sur le marché français de l’ISR.
Le total des encours ISR [[au sens de la demande et non au sens des offreurs présents en France (ces derniers cumulant des clients français et étrangers au sein de leurs encours)]] détenus par les résidents français fin 2006 atteint 16,6 milliards, dont 63% pour des investisseurs institutionnels. Ces données confirment l’implication croissante de ce type d’investisseurs pour des placements intégrant des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG). La croissance de l’ISR est portée par les investisseurs institutionnels Au total, le marché français de l’ISR atteint 16,6 milliards d’euros d’encours à fin 2006 au lieu de 8,8 milliards à fin 2005. Il a donc presque doublé en un an (+ 88%). Les investisseurs institutionnels ont été le principal moteur de cette croissance, celle de leurs encours atteint + 104 % contre + 66 % pour les particuliers. La ventilation est la suivante : 10,5 milliards d’euros (63% des encours) pour les investisseurs institutionnels et 6 milliards d’euros (au lieu de 3,6 fin 2005) pour les particuliers qui ne représentent plus que 37% du total contre 42 % en 2005. La gestion ISR dédiée progresse de + 178 % Si en France l’investissement socialement responsable s’est fait connaître surtout à travers des fonds ISR de type OPCVM, la gestion dédiée pour le compte d’investisseurs institutionnels progresse désormais beaucoup plus rapidement que la gestion collective. Si celle-ci reste majoritaire dans les encours (9 milliards soit 58%), c’est la gestion dédiée qui progresse le plus rapidement avec + 178%, contre +52% pour la gestion collective. Quelques grands investisseurs institutionnels ont joué un rôle clé en 2006 Les encours ISR des investisseurs institutionnels sont aujourd’hui à 53% investis sur des supports de gestion ISR dédiée, certains institutionnels passants progressivement à un véritable engagement dans l’ISR. Ce renforcement de la gestion dédiée repose fortement sur l’activation des mandats ISR du FRR (Fonds de Réserve des Retraites) ou ceux de l’AGIRC-ARCCO pendant l’année 2006. Il est aussi dû à la décision de l’ERAFP (Etablissement de la Retraite Additionnelle de la Fonction Publique) de commencer à gérer en interne ses investissements obligataires avec des principes ISR. Fin 2006, les encours ISR en gestion dédiée pour les investisseurs institutionnels français s’élèvent ainsi à 5,6 milliards d’euros, contre 1,7 milliards à la fin 2005. L’épargne salariale ISR connaît une forte dynamique Les encours de l’épargne salariale investie en ISR ont plus que doublé en 2006, passant de 1,3 à 2,8 milliards d’euros (+ 118 %), traduisant une implantation progressive de ces démarches dans l’offre proposée aux salariés des grandes entreprises. La France devient moins atypique dans le paysage international de l’ISR Au total, le marché français de l’ISR tend à se rapprocher de celui du monde anglo-saxon et d’Europe du nord, avec une place majoritaire des investisseurs institutionnels liés au monde de la retraite, pour lesquels un horizon d’investissement plus orienté à long terme doit intégrer progressivement les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance à sa gestion.