A l’heure où les principaux foyers sont maîtrisés, le temps du bilan est venu. Ces sinistres ont fait au moins 64 morts et ravagé presque 200.000 hectares de végétation. Les dégâts sont chiffrés à 1,2 milliard d’euros au minimum, soit l’équivalent de 0,6% du PIB grec, selon une première évaluation du ministère des Finances. Il n’existe pour l’instant aucune statistique officielle sur le nombre d’habitations brûlées. D’après les estimations initiales, au moins 1.500 maisons sont parties en flammes et 4.000 personnes se retrouvent sans logis. Mais ces deux chiffres pourraient doubler. Pour venir en aide aux sinistrés, le site www.ihelp.gr a été mis en place sur l’initiative du groupe de presse Lambrakis, il permet de rassembler les contributions de l’étranger.
Jusqu’à 190.000 hectares ont été dévorés par les flammes entre vendredi et mardi. En cinq jours, c’est dix fois plus que la moyenne annuelle qui est parti en fumée, selon l’EFFISS (Système d’information des feux de forêt européen). D’après l’Agence spatiale européenne (ESA), les données satellites montrent que la Grèce a subi plus d’incendies ce mois d’août que n’importe quel autre pays européen au cours de la dernière décennie. Face à ce désastre, la mobilisation citoyenne s’organise A mesure que la situation s’apaise sur le front des incendies, la colère des habitants, elle, ne cesse de s’attiser. De nombreux Grecs reprochent à son gouvernement la gestion de cette crise et surtout son manque d’organisation et la lenteur de la lutte face aux flammes meurtrières. Mercredi soir, une manifestation silencieuse a réuni plusieurs milliers de personnes à Athènes pour protester contre ces carences. De nombreux jeunes, la plupart vêtus de noir, comme l’avaient demandé les organisateurs, figuraient parmi les manifestants, massés sur la place Syntagma, devant le Parlement. Des manifestations ont eu également lieu à Thessalonique, où le seul panneau indiquait « Devenons la voix de la forêt, la conscience de la société », à Iraklio en Crète, et dans de nombreuses autres villes de province. Le pays se prépare à subir de graves conséquences économiques. Le gouvernement a débloqué près d’un tiers d’un milliard d’euros pour faire face aux besoins immédiats. Mais le coût des dégâts devrait être beaucoup plus élevé, selon le ministère de l’Economie. Après le constat, vient le temps de l’action. Vous pouvez aider les sinistrés grecs en faisant un don sur le site I HELP GREECE.
I HELP GREECE : venir en aide aux sinistrés
Infoterra, filiale d’EADS Astrium, vient de procéder en urgence à une travail d’évaluation des dégâts des incendies en Grèce avec le satellite européen Envisat. Lee données du capteur MERIS ont l’avantage d’offrir à la fois une grande couverture et une fréquence de revisite élevée.
Pour le seule région du Péloponnèse, les premières estimations réalisées par les équipes d’Infoterra sont d’environ 170000 ha parcourus par les feux durant la dernière semaine. Un croisement avec une carte détaillée des cultures et de l’occupation des sols permettra d’identifier précisément la nature des pertes subies.
Quelques exemples de cartes sont en ligne à l’adresse indiquée (http://www.20minutes.fr/diaporama/158-1-0-Grece1.php)
D’autres données sont visibles sur le site de Spot Image (www.spotimage.fr) ou celui de l’Agence Spatiale Européenne (www.esa.int)
Depuis le début de l’été, dans le cadre du programme européen GMES (Global Monitoring for Environment and Security) et son volet gestion des crises, Infoterra, Spot Image et ses partenaires met en oeuvre les techniques d’observation de la Terre pour la prévention et le suivi des incendies. En cours de validation dans le cadre de projets comme RISK-EOS ou PREVIEW, ces services sont destinés à devenir opérationnels à l’échelle europoénne à partir de 2008.