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Comment évoluer ensemble vers une société plus humaine, conciliant...

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Concilier le monde des affaires avec les limites planétaires...

FABACÉÉ : un programme pour accompagner la transition énergétique des agriculteurs

L’énergie est une charge économique importante des exploitations agricoles...
Mercredi 17 octobre 2012 à 20h50 sur Canal+

Global gâchis : le scandale mondial du gaspillage alimentaire

Et rendez-vous au banquet des 5000 le 13 octobre sur le parvis de l'Hôtel de ville de Paris

Alors qu’un milliard d’êtres humains souffrent de malnutrition sur notre planète, un tiers de la production mondiale de nourriture est gâchée. L’ensemble des producteurs, distributeurs et consommateurs des pays occidentaux jette une quantité de nourriture qui pourrait nourrir 7 fois la population qui a faim dans le monde. En 2050, nous serons 9 milliards d’habitants sur terre et autant de bouches à nourrir. La production agricole doit réussir un tour de force : répondre à la forte hausse de la demande tout en préservant les ressources naturelles.

Le premier réflexe serait de dire qu’il faudrait produire plus, alors qu’il suffirait de gaspiller moins comme le démontre ces quelques chiffres clés [[Sources : Enquête collecte 2007 ADEME. FAO, Global Food Losses and Food Waste, 2011. Urban Food Lab, « Pertes et gaspillages dans les métiers de la remise directe (restauration et distribution) ». Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire, 2011. Dossier « La RHF aiguise les appétits », RLF, no 692 (juin 2009)]] : – En Europe et Amérique du Nord, les pertes et gaspillages alimentaires − du champs à l’assiette − représentent, selon la FAO, entre 95 et 115 kg par individu et par an, alors qu’en Afrique et en Asie, ils se situent entre 6 et 11 kg. – Selon le rapport d’Urban Food Lab pour le ministère de l’Agriculture, 2 317 057 tonnes par an de nourriture sont gaspillées dans la distribution en France (hyper et supermarchés + discounts + épiceries et commerces de proximité). Toujours selon ce rapport, 1 562 400 tonnes sont gâchées tous les ans dans la restauration (collective et commerciale). – Dans les foyers français, selon l’ADEME, on jette 79 kg par personne et par an de déchets alimentaires. Soit près de 5300000 tonnes jetées en France chaque année. Si sur ces 79 kg, 59 kg peuvent difficilement être évités (os, épluchures, etc…), un changement de comportement est nécessaire pour les 20 kg restants (dont 7 kg d’aliments non déballés, non consommés). – En France, il y a 1072 hypermarchés qui gaspillent chacun et chaque année l’équivalent de 850 millions d’euros de nourriture, qui part à la poubelle : c’est près de 6 fois le budget annuel des Restos du Coeur, qui servent pourtant 100 millions de repas par an… – Au total, en France, le gaspillage alimentaire dans la distribution, la restauration et dans les foyers s’élève à plus de 9 millions de tonnes par an (soit 137 kg par personne); cela, sans compter les pertes de la production agricole et des industrie agroalimentaires.
Quelques chiffres
Quelques chiffres
Dans le cadre de la préparation de 2014, année européenne de la lutte contre le gaspillage alimentaire, le parlement européen a adopté une résolution demandant des mesures urgentes pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025. Mais est-on enfin prêts à considérer le gaspillage comme anormal ? Dans Global gâchis, un documentaire d’Olivier Lemaire, diffusé par Canal+ le 17 octobre prochain à 20h50, Tristram Stuart, auteur du best-seller « Waste » [[Né en 1977, Tristram Stuart est anglais. Auteur et historien, il intervient régulièrement à la radio et à la télévision dans les débats sur l’environnement et le gaspillage alimentaire. Ses deux livres, The Bloodless Revolution et Waste ont été encensés par la critique, « une véritable contribution à l’histoire des idées humaines » (Daily Telegraph). Traduit en Italien, Waste a remporté plusieurs prix internationaux, mais n’a toujours pas été publié en France. Tristram Stuart est devenu en Angleterre un véritable leader d’opinion en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Il mène une campagne très active contre ce fléau, en organisant les « Feeding the 5 000 ».]] (la référence internationale en matière de gaspillage alimentaire), nous guide en Europe, au Costa Rica, au Pakistan, aux Etats-Unis ou encore au Japon pour découvrir des exemples affligeants de gaspillage, mais aussi de stimulantes innovations et des solutions pour tirer le meilleur parti de ce que nous produisons.
La Grande (sur-)Bouffe Pour en finir avec le gaspillage alimentaire de Bruno Lhoste - Préface de Tristram Stuart - Editions : Rue de l’échiquier.
La Grande (sur-)Bouffe Pour en finir avec le gaspillage alimentaire de Bruno Lhoste – Préface de Tristram Stuart – Editions : Rue de l’échiquier.
Tristram Stuart signe également la préface du manifeste de Bruno Lhoste : La Grande (sur-)Bouffe Pour en finir avec le gaspillage alimentaire qui vient de sortir aux éditions Rue de l’échiquier. A cette occasion, il rappelle le sens de sa démarche : « J’ai pris conscience de l’ampleur du gaspillage alimentaire lorsque j’ai nourri des cochons avec des déchets alimentaires récupérés auprès du boulanger local, sur les marchés et auprès d’un fermier qui jetait les pommes de terre n’ayant pas le calibre requis par les supermarchés. Cela permet de produire de la viande dans le respect de l’environnement, de ne pas épuiser les ressources naturelles et de faire des déchets eux-mêmes une ressource précieuse. Mais j’ai constaté que, pour l’essentiel, les déchets que je collectais étaient propres à la consommation humaine et n’auraient jamais dû être jetés. Les légumes et les fruits hors normes devraient être consommés et vendus sur les marchés. des organismes devraient veiller à ce que tout ce qui est propre à la consommation soit vendu ou donné à des organisations caritatives. Ce qui ne peut être retenu pour les hommes devrait être transformé en aliments pour le bétail. L’union européenne devrait ainsi lever l’interdiction d’utiliser les déchets de cuisine et de table pour nourrir les cochons, car c’est bien dans ce but que les hommes ont commencé à les domestiquer ! »
Tristram Stuart
Tristram Stuart
Pour accélérer la prise de conscience Tristram Stuart vous donne rendez-vous le 13 octobre prochain à 13H sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris où seront servis gratuitement 5000 repas uniquement réalisés à partir de produits destinés à être jetés. Il explique : « J’ai toujours pensé qu’un gigantesque festin préparé à partir de denrées destinées à être jetées serait un moyen clair et amusant d’adresser un message concernant les énormes quantités de nourriture gaspillées. En illustrant de manière interactive et ludique cette problématique mondiale révoltante, on accélère la prise de conscience du public, des entreprises et des gouvernements. Ajoutons que la présence massive des médias nationaux et internationaux apporte un éclairage sur les activités des organisations caritatives avec lesquelles nous collaborons afin de montrer que l’on peut apporter des solutions locales à ce problème global ».

Samedi 13 octobre : le banquet des 5000

Le samedi 13 octobre 2012, sur le parvis de l’hôtel de ville à paris, seront servis gratuitement 5000 repas uniquement réalisés à partir de produits destinés à être jetés.
Samedi 13 octobre : le banquet des 5000
Samedi 13 octobre : le banquet des 5000
« Feeding the 5000 » est une opération d’envergure, menée par Tristram Stuart. Partant du constat que le gaspillage peut être combattu à grande échelle, tristram et les membres de son organisation confectionnent des banquets ouverts au public et entièrement gratuits, pour 5 000 personnes. Exclusivement réalisés à partir de produits destinés à être jetés, ces banquets font prendre conscience de la quantité d’aliments consommables qui finissent pourtant au rebut. Depuis un premier banquet à Trafalgar Square, à Londres, en 2009, le succès ne se dément pas ; de semblables événements ont été organisés dans d’autres villes du Royaume-Uni et à l’étranger comme à berlin. Aujourd’hui paris est à l’honneur. 5 000 assiettes de curry seront servies dans une ambiance conviviale sur un parvis investi par différents stands proposant démonstrations de cuisine, trucs et astuces pour conserver au mieux ses aliments, présentations de différentes associations qui œuvrent au quotidien pour réduire le gaspillage alimentaire. Ainsi, vous pourrez suivre des recettes de cuisine en live pour apprendre à accommoder les restes. Les explications de Tristram Stuart : Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo Un événement en partenariat avec Canal+, la mairie de Paris, l’ADEME.

Mercredi 17 octobre sur Canal+ : Global Gâchis

Extrait du documentaire Global Gâchis : L’agriculture en France : Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Quelques réflexes anti-gaspi

J’achète malin A la maison : – J’inventorie ce qui se trouve déjà dans le réfrigérateur et les placards avant de faire mes courses. Je consomme les produits dont la date de conservation est proche. – Je planifie des menus pour la semaine. Dans le magasin : – J’évite de faire les courses le ventre vide pour limiter les choix impulsifs et un parcours anarchique. – Je fais mes achats dans le bon ordre : d’abord les produits non alimentaires puis les produits d’épicerie, conserves, boissons… ensuite les produits surgelés et les glaces immédiatement rangés dans un sac isotherme (à défaut un sac ou un carton) pour éviter qu’ils ne se décongèlent. enfin les produits frais réfrigérés regroupés ensemble pour qu’ils ”se tiennent froid”. – Je vérifie les dates de conservation, la liste des ingrédients et les conseils d’utilisation. – Je m’assure que les quantités proposées sur une promotion ne sont pas disproportionnées par rapport à ma consommation et ma capacité de stockage. – Je rentre rapidement pour respecter la chaîne du froid. Trucs et astuces Décoder les dates de péremption : – DLC (date limite de consommation). la mention « à consommer jusqu’au… » est impérative. Elle concerne les denrées très périssables (viande, poisson, produits laitiers). Certains produits comme les yaourts peuvent être consommés quelques jours après la date indiquée en raison de leur acidité naturelle. – DLUO (date limite d’utilisation optimale). la mention « à consommer de préférence avant le… » (de 3 à 18 mois) n’est pas impérative. elle concerne les produits secs, stérilisés, lyophilisés et déshydratés. Je conserve les aliments Une place pour chaque l’aiment. Règle d’or : « Premier entré, premier sorti ». Je range au réfrigérateur les produits dans des boîtes fermées et je le nettoie deux fois par mois pour éviter les bactéries. Je congèle les aliments pour allonger leur durée de vie. J’enlève les fruits abîmés de la corbeille car ils contaminent ceux qui sont sains. Je vérifie le mode de conservation. 1 œuf frais se conserve entre 10 et 12 jours à partir de la date de ponte, mais un œuf dur ne reste bon que 2 à 3 jours. Une fois les paquets ouverts la charcuterie ne reste consommable que 2 à 3 jours et le fromage frais 3 à 4 jours. TRUCS ET ASTUCES La conservation des aliments varie selon leur nature et leur état. Je cuisine astucieux Je respecte les dosages pour éviter les restes. Pour un adulte : 3 cuillères à soupe de lentilles, 1/2 verre de riz, 1 verre de pâtes, 140 g de poisson, 2 têtes de brocolis, 5 petites pommes de terre et 1 bol de laitue. TRUCS ET ASTUCES Comment réutiliser un bouillon de pot-au-feu? – Congeler le bouillon dans des bacs à glaçon après l’avoir filtré. Utiliser ensuite un cube pour cuire féculents ou céréales. – En court-bouillon ou en soupe en ajoutant des pâtes (vermicelles, pâtes alphabet….) et un peu de sauce soja. – En sauce, en l’épaississant de Maïzena et de crème pour accompagner viandes et féculents. – Pour arroser les plantes : elles raffolent des vitamines en engrais naturel. – Éviter le jus de choux acide et celui des pommes de terre à cause de l’amidon.

 

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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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