Nous avons presque atteint le seuil de basculement irréversible des écosystèmes de la planète. Il y a deux mois, le 5ème rapport du GIEC informait la communauté internationale que le réchauffement climatique pourrait atteindre près de 5,5°C d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Le rapport nous dit que nous pouvons encore stabiliser le réchauffement à moins de 2°C, mais on constate que si les négociations actuelles n’évoluent pas plus favorablement, nous serons sur une trajectoire de réchauffement proche de +4°C (d’après la modélisation de Climate Tracker). Tous les continents subissent les impacts dévastateurs des changements climatiques alors même que l’économie mondiale est en crise. Pire encore, les populations au Sud sont les plus exposées, alors qu’elles n’ont pas contribué aux émissions de gaz à effet de serre. L’accord de Durban fin 2011 lançait la négociation d’un accord mondial et applicable à tous, à signer en 2015 lors de la COP de Paris, pour entrer en vigueur d’ici 2020. Aujourd’hui, la société civile claque la porte de la COP de Varsovie … et annonce la conférence de Paris 2015
Ce matin, la France est devenue officiellement présidente du sommet de Paris fin 2015 qui doit aboutir à un accord mondial sur les changements climatiques. A cette occasion, le Réseau Action Climat attendait des annonces ambitieuses de la France. « La France se targue de vouloir faire de la COP 2015 la conférence des solutions. Ils doivent commencer la promotion de cet « agenda positif » en Europe! Cela passe par des objectifs chiffrés et ambitieux sur le développement des solutions, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Pascal Canfin a mentionné l’objectif que chaque pays fasse part d’objectifs chiffrés début 2015 pour que Paris 2015 soit un succès. Ces objectifs doivent être sur la table dès 2014. Et c’est à l’Europe et la France de montrer l’exemple : un objectif de réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre et de développement des énergies renouvelables de 45% d’ici à 2030 à l’échelle de l’Europe en mars prochain sont les moyens sine qua non et un signal fort pour l’ensemble des parties ». Karine Gavand, responsable des affaires publiques à Greenpeace France. « Varsovie sera la rampe de lancement si la France passe à l’action sur les financements dès maintenant. La Grande Bretagne a appelé les pays développés à accroître les financements publics, notamment pour l’adaptation des pays en développement. La France peut y répondre, notamment en améliorant la taxe française sur les transactions financières en augmentant son affectation au Fonds Vert ». Alexandre Naulot porte-parole d’Oxfam France.Réaction des ONG
La société civile claque la porte de la COP de VarsovieAlors que la conférence sur le climat de Varsovie aurait dû être une étape importante sur le chemin vers un avenir soutenable, elle ne va finalement accoucher de rien. Délibérément certains pays minent le processus multilatéral de de l’ONU, seule solution à la résolution de la crise climatique mondiale. La conférence de Varsovie a mis la défense des intérêts des énergies du passé bien avant l’intérêt général des citoyens. Il n’y a plus rien à attendre d’une telle mascarade et les organisations représentatives de la société civile mondiale ont pris la décision de quitter les négociations climatiques afin de consacrer leur temps et énergie à d’autres sujets. A partir d’aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur la mobilisation des opinions publiques pour faire pression sur les gouvernements afin que le climat devienne une réelle priorité de l’agenda politique. D’un commun accord, les organisations de la société civile mondiale ont donc décidé de se retirer volontairement des négociation climatiques de Varsovie. C’est la première fois que cela arrive dans l’histoire du processus de négociation.
Rappel de la position des ONG
La COP19 doit impérativement lancer les travaux sur cet accord qui devra être équitable, ambitieux et juridiquement contraignant, et poser les fondations de l’architecture climatique post-2020 en exigeant des pays qu’ils proposent dès 2014 des objectifs de réduction ambitieux pour après 2020. Mais elle doit également et en priorité permettre de renforcer les efforts de réduction d’émissions à court terme : nos émissions ne cessent d’augmenter, et tous les rapports pointent l’urgence de faire de vraies coupes dans nos émissions de C02, sans attendre le futur accord mondial. La COP19 doit, enfin, permettre de mobiliser les financements qui manquent à l’appel malgré l’urgence. La future présidence française doit tout faire pour obtenir de Varsovie des progrès significatifs sur tous les fronts si elle veut mettre toutes les chances de son côté pour faire de la COP21 en 2015 un succès. La responsabilité de la France – en tant que future présidente de la négociation, en tant qu’Etat-membre européen, en tant que pays développé et bailleur – commence maintenant. Une bonne présidence nécessite un gouvernement qui propose et adopte des politiques exemplaires et ambitieuses de lutte contre les changements climatiques. Dans ce contexte, nous appelons la France à tout faire pour réduire ses émissions avant 2020 en entamant une véritable transition énergétique et réformant sa politique budgétaire et fiscale. Nous appelons la France à se fixer un objectif ambitieux dans le cadre du futur accord mondial sur le climat – en pilotant les négociations sur le futur paquet énergie-climat européen pour 2030 et en adoptant un objectif de réduction d’au moins 55% pour 2030. Enfin, nous appelons la France à prendre ses responsabilités vis-à-vis des pays et des populations les plus vulnérables, en assurant la cohérence des politiques nationales et européennes en matière d’énergie-climat et d’investissements « climat » au Sud avec les objectifs de développement et de respect des droits humains, en mobilisant des financements publics additionnels pour l’adaptation des pays les plus pauvres, et en mettant fin à tout soutien direct ou indirect à des investissements dans les énergies fossiles dans ces mêmes pays.« Il est urgent mais encore possible de replacer la planète sur une trajectoire de réchauffement sous le seuil de 2°C, à condition que toutes les nations – et notamment la France – l’exigent et s’engagent à la COP19 à Varsovie »
Objectif #1
– Réduire drastiquement nos émissions entre aujourd’hui et 2020 Tous les rapports officiels nous disent que la fenêtre d’opportunité pour éviter un réchauffement de la température moyenne à +2°C est en train de se refermer. Il est impératif que les émissions mondiales cessent de croître au plus vite, et entament même une vraie baisse et ce avant 2020. Dans la négociation internationale, un groupe de négociation a été créé spécifiquement sur l’accélération des efforts de réduction d’émissions de gaz à effet de serre avant 2020, répondant aux demandes des pays les plus vulnérables. Cependant, malgré l’urgence de l’action, la volonté politique n’est pas au rendez-vous. La plupart des pays ont l’intention – ni plus ni moins – de repousser l’action à plus tard.Baisser nos émissions d’ici 2020Pire : les pays développés, principaux responsables des changements climatiques, tentent de déplacer l’attention vers les pays en développement, en leur demandant de faire plus. Cela, alors que leur propre niveau d’engagement pour 2020 est nettement insuffisant: l’Europe a déjà atteint son objectif (de 20% de réduction par rapport à 1990) avec 8 ans d’avance et souhaiterait faire une « pause », les Etats- Unis n’ont qu’un engagement de 3% par rapport à 1990, le Japon envisage de baisser son objectif de réduction déjà acté pour 2020 … Pourtant, les solutions sont à portée de main. L’Union européenne doit aller plus loin en adoptant un objectif ambitieux de réduction d’émissions de CO2 des véhicules pour 2020 et 2025, (sans dérogation et phase de transition et sans incorporation d’agro-carburants), l’élimination des gaz fluorés, des objectifs nationaux d’efficacité énergétique rendus contraignants, un renforcement des soutiens aux énergies renouvelables, ainsi qu’une réforme profonde du marché européen des quotas d’émissions, aujourd’hui en état de mort clinique. Les pays nouvellement industrialisés ou ayant des capacités élevées (c’est le cas des pays du Golfe notamment) devraient également annoncer des engagements volontaires de réduction d’émissions de GES à l’horizon 2020, soit via des objectifs de réduction nationaux, soit à travers des programmes ambitieux de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.
« Tous les pays développés doivent réduire leurs émissions de GES de manière significative pour 2020. En France, il faut enclencher une véritable transition énergétique et une réforme fiscale et budgétaire favorable à l’environnement »
Objectif #2
– Créer un mécanisme pour financer les pertes et dommages liés aux changements climatiques Les « pertes et dommages » représentent les coûts associés aux impacts des changements climatiques lorsque l’adaptation ne suffit plus à en limiter l’ampleur. En ce sens, l’ampleur des pertes et dommages sera très directement corrélée à celle du réchauffement climatique et le niveau d’ambition de la communauté internationale. Le récent rapport de la Banque Mondiale publié fin 2012 sur un monde réchauffé de 4°C pose la question de savoir si on peut réellement s’adapter à une augmentation de la température d’une telle envergure, et laisse présager que les pays vont subir des pertes et dommages économiques et sociales irréparables et à un coût à peine chiffrable.Financer les Pertes et DommagesA Doha, les pays ont mis en place un programme de travail visant la création d’un mécanisme institutionnel d’ici la COP 19 à Varsovie. Ce mécanisme doit permettre d’articuler l’action humanitaire avec les pertes et dommages liés au changement climatique, et financer la prévention et la réparation des pertes et dommages aujourd’hui et pour l’avenir. Le mécanisme devra être opérationnel d’ici la COP21 et mobiliser des financements dédiés aux enjeux qui vont au-delà de l’adaptation, et donc au-delà des 100 milliards promis d’ici à 2020. En d’autres termes, le temps de la réflexion est écoulé et il est plus que jamais l’heure de passer à l’action en créant ce mécanisme pour compenser les pertes et dommages liés au changement climatique.
« Les populations affectées par les inondations, sécheresses à répétition perdent déjà leurs récoltes, leur maison, leur santé, et leur famille. A Varsovie, il faut créer un mécanisme capable de compenser ces pertes et ces dommages et payer le prix de la justice climatique »
Objectif #3
– Sécuriser des financements publics additionnels pour les pays les plus pauvres et vulnérables Les financements sont une condition sine qua non pour à la fois financer l’adaptation des pays les plus vulnérables, rallier les pays en développement à un accord en 2015, et faciliter les efforts de réduction d’émissions de GES volontaires à court terme. Malheureusement, c’est le trou noir depuis la fin des financements précoces en 2012 alors que les besoins financiers en matière d’adaptation, de pertes et dommages des pays les plus pauvres ne cessent d’augmenter. A Doha, quelques pays ont fait des annonces sur la poursuite de leurs financements climat mais il manque l’essentiel : un engagement transparent et collectif pour des financements publics et additionnels à l’APD entre 2013-2015, un engagement à allouer au moins 50% des financements publics à l’adaptation et la création de mécanismes financiers comme la taxe sur les transactions financières ou la taxe maritime.Sécuriser des financements publicsIl manque aussi une feuille de route pour 2015-2020 – en vue de l’objectif de mobiliser 100 milliards US$ par an en 2020. C’est aussi ca l’équité : il est impensable que les pays développés viennent négocier un accord mondial à Varsovie les mains vides, ou en s’appuyant uniquement sur l’APD existante et en s’en remettant au secteur privé. Il est en revanche nécessaire que les Ministres des Finances des pays développés, à Varsovie, prennent des engagements financiers pour sauver le Fonds pour l’Adaptation et lancer le Fonds Vert Pour donner sens à ces engagements financiers, les pays développés devront en parallèle assurer la cohérence de l’action politique engagée aux titres du climat et du développement, en ne soutenant plus de projets de soutien aux énergies fossiles dans les pays en développement ni, inversement, des projets ou politiques « climat » qui ont des impacts négatifs sur les populations locales, leurs droits et/ou leur environnement (par exemple les projets de « grands barrages », les politiques française et européenne de soutien aux agro-carburants industriels, etc.).
« A Varsovie, nous attendons de la France qu’elle annonce un engagement financier pour le Fonds Vert et au Fonds pour l’Adaptation pour soutenir les pays pauvres et vulnérables »
Objectif #4
– Fixer un calendrier pour annoncer les objectifs de réduction d’émissions après 2020 Paris 2015 commence à Varsovie. Deux questions clés seront abordées pour la première fois à Varsovie pour préparer l’adoption du futur accord mondial : comment et quand les pays vont-ils prendre de nouveaux engagements qui entreront en vigueur en 2020 ? Comment répartir les efforts de réduction d’émissions et ceux de solidarité pour que l’accord de 2015 soit équitable ? Le plus important est que la communauté internationale puisse juger de la qualité des objectifs et engagements proposés par les pays, et exiger leur renforcement d’ici le sommet de Paris pour que chaque engagement corresponde parfaitement à la responsabilité et à la capacité du pays qui le prend. Cela nécessitera du temps et de nombreux échanges au sein des instances nationales et régionales, avant que chaque objectif national soit définitivement adopté. C’est pour cela qu’il est essentiel que ces objectifs soient proposés dès 2014.Fixer un Calendrier post-2020Le sommet proposé par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon en septembre 2014 doit voir l’annonce par les chefs d’Etat et de gouvernement d’objectifs nationaux pour la période après 2020. Ce, à condition que la COP de Varsovie rende cette échéance contraignante et oblige les pays à se préparer à mettre des objectifs sur la table dès 2014. S’y prendre rapidement permettra aussi de répartir l’effort de manière équitable et non pas seulement pour des raisons politiques. C’est indispensable pour les millions de personnes vulnérables, déjà touchées par les changements climatiques et toutes les autres qui le seront si nous ne faisons rien.
« L’Union Européenne doit annoncer en 2014 un objectif de réduction ambitieux à horizon 2030. François Hollande [[La France ne s’est engagée que sur un objectif de -40% en 2030 par rapport au niveau de 1990]] doit appeler l’UE à réduire ses émissions d’au moins 55% d’ici 2030 »
Bibliographie
Ouvrages et études publiées par les ONG sur le climat – Les émissions importées : le passager clandestin du commerce mondial (RAC-F)Le RAC-F dresse le bilan des flux d’émissions entre les pays liés aux importations et exportations des biens de consommation tout en montrant le déséquilibre entre des pays « exportateurs d’émissions » – essentiellement émergeants – et les pays « importateurs d’émissions » – essentiellement industrialisés. 2013– http://www.rac-f.org/Les-emissions-importees-le,2417 – Intégrer la contrainte climatique et énergétique dans les pratiques de développement : de la bonne pratique à la politique publique (RAC-F)
Les politiques publiques de développement ne tiennent que trop rarement compte des nouvelles contraintes imposées par la raréfaction des énergies fossiles et l’impact des changements climatiques. Les initiatives locales intégrant et anticipant l’adaptation et la sobriété énergétique existent. Mais elles manquent de visibilité et de soutien. Le rapport prend six exemples de pratiques réussies et mises en oeuvre et propose une série de recommandations.– Parution en Novembre 2013 : http://www.rac-f.org/Integrer-la-contrainte-climatique – Bilan du Protocole de Kyoto et perspectives d’évolution du régime climatique international (RAC-F)
Le RAC-F analyse les acquis du régime existant (CCNUCC et protocole de Kyoto), les avancées notables ainsi que les limites, et dresse des enseignements et pistes à explorer dans l’élaboration d’un nouveau régime à la hauteur du défi climatique.– 2012 – http://www.rac-f.org/Protocole-de-Kyoto-Bilan-et – Hausse du niveau des mers : Comprendre et Anticiper (RAC-F)
Cette publication présente de façon claire et illustrée les mécanismes climatiques qui expliquent la fonte des glaciers et la hausse du niveau des mers, résultat des changements climatiques actuels.– 2013 – http://www.rac-f.org/Hausse-du-niveau-des-mers,2404 – EU Climate Finance: Quo Vadis ? (CIDSE, CAN Europe, WWF, Oxfam)
En 2009, tous les pays développés se sont engagés à mobiliser des financements nouveaux et additionnels en matière de lutte contre les changements climatiques, pour atteindre un montant de 100 milliards de dollars/an d’ici à 2020. Aujourd’hui, peu de progrès ont été réalisés en ce sens. Il faut changer la donne et envoyer un signal positif pour la construction d’un accord climatique global, juste et ambitieux en 2015.– 2013 – http://www.cidse.org/content/articles/climate-justice/climate-finance/eu-climate-finance-quo-vadis.html – Agriculture : du problème à la solution Garantir le droit à l’alimentation dans un monde de contraintes climatiques (CIDSE)
Ce rapport de la CIDSE met en avant le potentiel de l’agriculture familiale et de l’agro-écologie face au défi du droit à l’alimentation et aux contraintes climatiques. Il pointe le besoin de sécurisation des petits producteurs du Sud et les risques d’une approche de l’alimentation, de l’agriculture et du changement climatique basée sur le marché.– 2012 – http://goo.gl/wX6Sh – Changement d’échelle pour les projets habitat et énergie durable (GERES)
Ce guide analyse les principales dynamiques qui favorisent la diffusion à grande échelle des innovations en s’appuyant sur le retour d’expériences et les bonnes pratiques de six projets d’habitat durable ou d’énergie renouvelable développés en Chine, au Népal et au Ladakh.– 2013 – http://www.geres.eu/fr/ressources/publications/item/296-changement-d%C3%A9chelle-pour-les-projets-habitat-et-%C3%A9nergie-durable – Solutions innovantes d’habitat bioclimatique (GERES)
Réalisée pour la capitalisation du projet de maisons solaires passives en Inde, visant à réduire la pression sur les communautés rurales et les écosystèmes fragiles, cette étude de cas permet de comprendre ses enjeux, de retracer ses différentes étapes et d’en mesurer les impacts.– 2012- http://www.geres.eu/fr/ressources/publications/item/185-solutions-innovantes-dhabitat-bioclimatique – Habitat Solaire Passif – Témoignages d’acteurs (GERES)
Plusieurs intervenants du projet de maisons solaires passives dans l’Himalaya indien, participants ou bénéficiaires, ont été invités à donner leur avis. Leurs témoignages, recueillis dans cette publication, illustrent les impacts du projet mené par le GERES et les partenaires.– 2012 – http://www.geres.eu/fr/ressources/publications/item/186-habitat-solaire-passif-t%C3%A9moignages-dacteurs – Changement climatique, alimentation et lutte contre la faim (Oxfam)
Dans ce rapport, Oxfam souligne l’urgence d’opérer un changement radical et recommande l’augmentation des financements climat, notamment afin d’empêcher l’apparition de changements dangereux, trouver une solution à notre système alimentaire défaillant et renforcer sa résilience.– 2013 – http://www.oxfamfrance.org/Climat-un-bouleversement-croissant,1769 – Vers un mécanisme international sur les pertes et dommages (CARE, ActionAid, WWF)
Suite à la décision prise lors de la COP18 de considérer la mise en place d’un mécanisme international pour traiter des pertes et dommages à Varsovie, ce rapport revisite les arguments en faveur d’un tel mécanisme et propose un cadre d’action pour que ce concept prenne enfin vie.– Parution en Novembre 2013 – Where The Rain Falls (CARE)
La question des migrations forcées liées aux changement climatiques s’impose comme une problématique de plus en plus prégnante touchant un nombre croissant de personnes. Ce rapport de CARE France et de l’Université des Nations-Unies (UNU-EHS) présente les résultats d’une étude conduite dans 8 pays (sur 3 continents) sur les liens entre la variabilité pluviométrique, la sécurité alimentaire et la mobilité humaine.– 2013 – http://www.carefrance.org/actualite/dossier-thematique/#thema6 – COP in my City (CliMates)
Cette boite à outils, proposée par CliMates, permet à un public jeune de s’initier aux techniques des négociations internationales.– 2013 – http://www.studentclimates.org/index.php?option=com_content&view=article&id=192&Itemid=832 – Bankrolling Climate Change (Réseau BankTrack)
Ce sont les banques privées internationales qui ont le plus financé l’industrie du charbon entre 2005 et 2010, et donc indirectement le changement climatique. A partir des montants de financements et d’investissements des banques vers 40 entreprises productrices d’électricité à partir de charbon, et de 30 entreprises minières productrices de charbon, le rapport révèle la liste des 20 banques les plus climaticides.– 2012 – http://www.banktrack.org/show/pages/bankrolling_climate_change_report_on_banks_and_coal – Tuvalu Marine Life (Alofa Tuvalu)
Cette publication en 4 livrets coordonnée par Alofa Tuvalu à tirage symbolique limité, dresse le premier inventaire des espèces marines de Tuvalu, micro-nation du Pacifique en première ligne des changements climatiques. Plus de 1500 espèces ont été répertoriées et les agents locaux formés aux méthodes standardisées d’inventaire et de suivi.– 2013 – Les livrets sont téléchargeables sur www.alofatuvalu.tv
Agenda et contacts
Agenda et contacts COP19
Conférence Climat de Varsovie : C’est assez pour les ONG du Réseau Action Climat de France qui se retirent du sommet
Varsovie, le 21 Novembre 2013
Cette conférence devait être une étape cruciale pour aboutir à un accord en 2015. Au lieu de ça, de nombreux pays développés font tout pour briser cet objectif. Tous les gouvernements des pays développés sont venus les mains vides. De nombreux gouvernements du Sud continuent d’ignorer les préoccupations de leurs populations. La Conférence climat de Varsovie fait la part belle aux énergies fossiles, avec l’encouragement du gouvernement polonais qui préside cette conférence. Le Japon, l’Australie et le Canada font marche arrière sur leurs engagements climatiques. L’Europe n’a rien de nouveau à mettre sur la table. Si les gouvernements continuent sur cette voie durant les deux derniers jours de la COP, l’accord que nous attendons tous en 2015 sera hors de portée.
« Le gouvernement français, qui présidera le sommet à Paris en 2015, doit entendre le message d’alerte lancé par la société civile internationale et partagé par de nombreux pays, dont les plus vulnérables d’entre eux : c’est à Varsovie que les pays doivent s’engager à annoncer des objectifs ambitieux en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre en 2014 au plus tard » signale Morgane Créach, directrice du Réseau Action Climat.
Les ministres français, Pascal Canfin et Philippe Martin, se targuent de vouloir faire de la COP 2015 la conférence des solutions. Ils doivent commencer la promotion de cet « agenda positif » en Europe ! « En 2014, l’UE doit impérativement se fixer un objectif de réduction de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici à 2030. Sans oublier les moyens sine qua non pour l’atteindre, un objectif en matière d’énergie renouvelable ambitieux et contraignant de -45% et un objectif de -40% en matière d’efficacité énergétique. Sinon ce sera mission impossible » insiste Karine Gavand, responsable des affaires publiques de Greenpeace.
« Varsovie devait être le sommet des financements climat. Résultat des courses : nous attendons toujours des engagements publics, additionnels, comparables et transparents de l’ensemble des pays développés, notamment pour aider les pays les plus pauvres à faire face aux conséquences du changement climatique. Nos ministres présents ici à Varsovie doivent notamment annoncer la contribution de la France au Fonds pour l’Adaptation et défendre l’augmentation des financements publics » rappelle Alexandre Naulot, le porte-parole d’Oxfam France.
Nous, organisations de la société civile française voulons aboutir à un accord à Paris et continuerons à travailler dans ce sens. Mais aujourd’hui, nous décidons de nous retirer du sommet de Varsovie.
Fin du charbon : la France doit s’inspirer des Etats-Unis, du Royaume-Uni et des pays scandinaves
Après l’annonce hier à Varsovie par le Royaume-Uni de la fin des financements publics aux centrales à charbon, les Amis de la Terre demandent à la France de s’engager. A travers le contrôle d’EDF, son rôle d’administrateur au sein des institutions financières internationales ou son agence de crédit à l’exportation, la COFACE, la France dispose de nombreux leviers pour en finir avec le charbon.
A Varsovie, où se tiennent les négociations sur le climat, le charbon est au cœur des discussions. La provocation de la Pologne qui a organisé en marge de ces négociations un sommet international sur le charbon montre la puissance et la crainte des entreprises qui s’accrochent à cette énergie du passé. Le sujet est en haut de l’agenda politique suite aux annonces de plusieurs institutions internationales (Banque mondiale et Banque européenne d’investissement) et pays majeurs (Etats-Unis, Norvège) de désengagement de ce secteur controversé. A présent, c’est le Royaume-Uni qui annonce la fin de son soutien public au charbon et comme l’explique Lucie Pinson, chargée de campagne aux Amis de la Terre : « La France est sous pression car sa position est de plus en plus isolée et son soutien au secteur du charbon fait tâche alors que notre pays souhaite accueillir la conférence sur le Climat de 2015 à Paris ».
Même si la France a mis fin aux prêts au charbon de l’Agence française de développement (AFD) en avril dernier, elle est loin d’avoir transformé l’essai. La COFACE, l’agence de crédit à l’exportation française, a soutenu depuis 2010 à hauteur de 1,3 milliards d’euros les deux mégacentrales à charbon de Medupi et Kusile en Afrique du Sud, et son soutien au charbon dépasse de plusieurs dizaines de millions la majorité des banques de développement internationales. Par ailleurs, étant actionnaire à 85 % d’EDF, elle cautionne ainsi les velléités d’investissement de l’entreprise dans des centrales à charbon en Serbie (Kolubara) et en Croatie (Plomin C).
La France est également l’un des actionnaires majoritaires de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui vote sa politique énergétique le 10 décembre. En s’engageant dès à présent dans l’arrêt du financement au charbon, la France pourrait faire partie des pays leaders votant pour que la BERD interrompe ses investissements charbon. Celle-ci s’apprête pourtant à financer au Kosovo une centrale dont les émissions de GES sur toute sa durée de vie seront 400 fois supérieures aux émissions annuelles de l’ensemble du pays.
Les tensions autour de la question du charbon sont révélatrices de la faiblesse des négociations sur le changement climatique (COP) qui se tiennent à Varsovie : la fédération internationale des Amis de la Terre, et de nombreux mouvements de la société civile, ont organisé aujourd’hui une sortie symbolique [1]. Si la France ne veut pas être mise dans la catégorie des pays ayant contribué à saper le processus, des déclarations fortes sont attendues de sa part. « La France dit vouloir s’affirmer en leader de la transition énergétique. Elle accueille la prochaine COP en 2015 à Paris : si elle veut être crédible, il lui faut faire preuve de volontarisme dès aujourd’hui et rediriger les investissements dans les énergies fossiles vers la réduction de la consommation énergétique, des mesures d’efficacité énergétiques et le développement d’énergies renouvelables soutenables » affirme Malika Peyraut, des Amis de la Terre.
Sondage AFD/IPSOS « Les Français et l’aide au développement »
Selon un sondage AFD/IPSOS, les Français plébiscitent une aide aux pays en développement conciliant lutte contre la pauvreté et protection de l’environnement
Alors que la communauté internationale est mobilisée sur la question du réchauffement climatique dans le cadre du Sommet climat à Varsovie (COP 19), l’Agence Française de Développement publie la 8e édition de son sondage AFD-IPSOS « Les Français et l’aide publique au développement ».
Ce sondage est porteur de plusieurs enseignements :
– pour 87% des Français concilier lutte contre la pauvreté et protection de l’environnement est essentiel
– 1 sondé sur 2 estime que la prise en compte du développement durable dans ses trois dimensions (sociale, économique, environnementale) doit être une priorité de la politique d’aide au développement
– il est important de tenir compte des questions d’ordre environnemental comme appuyer les politiques agricoles pour aider les pays à produire mieux et plus (43%), ou lutter contre le réchauffement climatique (36%)
Rappelons qu’avec plus de 12 milliards d’euros octroyés depuis 2005 pour des activités ayant un co-bénéfice positif sur l’enjeu climatique, l’AFD compte parmi les premiers bailleurs de fonds internationaux de la lutte contre le réchauffement climatique. Elle est actuellement présente au Sommet de Varsovie en tant que membre de la délégation française pour y apporter son expertise sur les enjeux Nord-Sud avant le prochain grand-rendez-vous de la COP 21 à Paris en 2015.
L’enquête a été réalisée par Ipsos auprès d’un échantillon représentatif de 1 007 Français âgés de 15 ans et plus interrogés du 1er au 8 novembre 2013 par internet. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, région et catégorie d’agglomération).
A propos de l’Agence Française de Développement (AFD)
Établissement public, l’Agence Française de Développement (AFD) agit depuis soixante-dix ans pour combattre la pauvreté et favoriser le développement dans les pays du Sud et dans l’Outre-mer. Elle met en œuvre la politique définie par le Gouvernement français. Présente sur quatre continents où elle dispose d’un réseau de 70 agences et bureaux de représentation dans le monde, dont 9 dans l’Outre-mer et 1 à Bruxelles, l’AFD finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète : scolarisation, santé maternelle, appui aux agriculteurs et aux petites entreprises, adduction d’eau, préservation de la forêt tropicale, lutte contre le réchauffement climatique…En 2012, l’AFD a consacré plus de 6,9 milliards d’euros au financement d’actions dans les pays en développement et en faveur de l’Outre-mer. Ils contribueront notamment à la scolarisation de 10 millions d’enfants au niveau primaire et de 3 millions au niveau collège, et à l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable pour 1,79 million de personnes. Les projets d’efficacité énergétique sur la même année permettront d’économiser près de 3,6 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an.
– http://www.afd.fr
De Varsovie à Paris 2015 : Gueule de bois pour le Climat ?
Nous, société civile, avons claqué la porte de cette conférence mondiale sur le climat en Pologne pour la première fois en 19 ans de négociations. Le jour de l’ouverture des négociations, le typhon Haiyan nous alertait (encore) sur les réalités des changements climatiques ; en réponse à ce drame, les gouvernements réunis à Varsovie ont (encore) méprisé les populations qui souffrent déjà des changements climatiques.
Nous ne tournons pas le dos au processus de négociation dans les années à venir. Nous croyons toujours en un processus des Nations unies. Nous sommes convaincus que nous avons besoin d’un accord mondial pour lutter contre les changements climatiques. « Le problème n’est pas le processus des Nations Unies, mais l’absence de volonté politique de trop nombreux pays, développés et émergents. La future présidence française doit prendre le leadership, en défendant des politiques climatiques, énergétiques et de développement ambitieuses, dès 2014, à l’échelle nationale et européenne », s’insurge Alix Mazounie, du Réseau Action Climat.
– Varsovie, la première COP où les pays reculent au lieu d’avancer
En Septembre dernier, le GIEC nous rappelait lui aussi que tous les signaux climatiques sont au rouge. Mais les pays sont venus à Varsovie sans la moindre envie de renforcer l’ambition climatique, pourtant indispensable. Le gouvernement japonais a annoncé qu’il voulait transformer son objectif de réduction de ses émissions de -25% en un « objectif » de +3,1%. Le gouvernement australien a annoncé qu’il voulait affaiblir sa politique climatique. Et l’Union Européenne n’a rien proposé d’ambitieux, alors qu’on attendait d’elle qu’elle tire les autres pays vers le haut.
Varsovie devait aussi rassurer les pays en développement sur l’augmentation progressive (entre 2013 et 2020) des financements publics pour lutter contre les changements climatiques. Mais là encore, les annonces attendues n’ont pas été au rendez-vous. Et l’absence de visibilité apporte de l’eau au moulin des pays qui veulent ralentir la construction d’un accord mondial en 2015.
– Un sommet qui fait la part belle aux pollueurs et aux marchés du carbone
Le sommet de Varsovie a accordé une place sans précédent au secteur privé, notamment aux plus grands pollueurs, qui ont sponsorisé la COP et organisé un sommet parallèle sur le charbon. Les négociations ont également porté sur développement des marchés carbone. « Or, sous couvert de lutter contre les changements climatiques, les mécanismes de marché existants comme le Mécanisme de Développement Propre ont trop souvent des impacts négatifs sur l’environnement et les droits des populations locales du Sud » souligne Sarah Fayolle, en charge du dossier climat au CCFD-Terre Solidaire.
– Future présidente de l’accord en 2015, la France se doit d’être crédible
L’expérience a montré qu’un accord mondial à Paris ne se fera pas en une nuit. Le calendrier adopté à Varsovie décale à 2015 ce qu’il faut faire dès 2014.
Les gouvernements devront donc proposer des engagements de réduction de leurs émissions de gaz à effet dès l’année prochaine, pour éviter de rééditer le fiasco de Copenhague. « La France doit pousser l’Europe à se doter d’un cadre énergétique et climatique ambitieux : adopter un objectif de réduction des émissions ambitieux est indispensable, mais il manque aujourd’hui les moyens sine qua non pour l’atteindre. L’Europe doit aussi se fixer des objectifs contraignants de développement des filières renouvelables et d’économie d’énergie. Sinon ce sera mission impossible », rappelle Karine Gavand, responsable des affaires publiques de Greenpeace.
Un accord mondial à Paris ne se fera pas non plus sans financements climat publics additionnels, pour répondre aux besoins des populations qui souffrent déjà des changements climatiques. « Dès 2014, François Hollande devra défendre l’affectation de la moitié des revenus de la future taxe européenne sur les transactions financières au Fonds Vert pour le Climat », conclut Alexandre Naulot, chargé de plaidoyer d’Oxfam France.
Édition Spéciale COP 19 de la revue Passerelles : Compte-rendu ICTSD
La COP de Varsovie limite les dégâts
Comme prévu, la question du financement a pris le devant de la scène à Varsovie en Pologne. Au final, les pays sont parvenus à une entente pendant la nuit du 23 novembre, après plus de 38 heures de négociations ininterrompues. Cet accord final soulève les critiques de nombreuses parties impliquées dans le processus, car il a nécessité d’importants compromis et des ambiguïtés de langage pour obtenir l’aval des principaux acteurs des négociations.
Conférence climat de Varsovie : une feuille de route vers Paris 2015
La Conférence de Varsovie sur le changement climatique (COP19) est parvenue à baliser le chemin vers la Conférence de Paris sur le climat qui aura lieu en 2015 et où un nouvel accord climatique mondial devrait être conclu. Cependant, elle a aussi montré que la route sera longue et difficile. Des questions fondamentales restent sans réponse, et appellent à un niveau élevé d’engagement politique.
Les pays ont tous convenu d’un calendrier pour élaborer et soumettre de nouveaux engagements de réduction des émissions : « bien en amont » de la Conférence de Paris, « dès le premier trimestre 2015 pour les Parties qui y seront prêtes ». Bien que vague, ce calendrier est important car il envoie un signal fort : les pays doivent commencer à préparer leurs offres pour Paris. Le plus important est que les engagements arrivent tôt, de sorte qu’ils puissent être évalués. Même si Varsovie n’a pas permis de définir un processus formel d’évaluation des engagements en 2015, l’absence actuelle d’un tel processus convenu dans le cadre de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) ouvre la voie à des options d’évaluation complémentaires, par exemple dans le cadre du Forum des grandes économies (FEM, The World Economic Forum, ou WEC), venant alimenter la CCNUCC, ce qui permettrait de garantir une clarté et une ambition suffisantes des engagements.
Les pays n’ont pu aboutir à un accord sur ce calendrier que parce que des concessions ont été faites sur la nature des offres initiales de réduction des émissions. À ce stade des négociations visant l’adoption d’engagements d’atténuation de la part de tous les pays, avec le même cadre qu’ils soient développés ou en développement, les grands pays émergents n’étaient tout simplement pas prêts à accepter le terme d’« engagements », qui revêt une signification juridique très précise et contraignante. C’est pourquoi, afin d’être certains que le terme d’« engagements » sera remplacé par celui de « contributions », ces pays ont joué un jeu tactique efficace, insérant des références à l’article 4 de la Convention, lequel distingue nettement ce qui incombe aux pays développés et aux pays en développement. Comme c’est là, à l’évidence, une limite inacceptable pour les États-Unis et l’Union européenne, qui espèrent faire évoluer le régime vers une attribution universelle mais plus nuancée des responsabilités, ces références ont in fine disparu du texte, en échange du remplacement du terme « engagements » par « contributions », moins fort.
Ceci montre que les grands pays émergents ne sont pas fondamentalement opposés à une évolution des responsabilités. Ils sont disposés à conclure un nouvel accord. Mais jusqu’à ce que le contenu en soit clair, ils seront prêts à jouer cette « carte de l’article 4 », pour le cas où les négociations s’approcheraient par trop de ce qu’ils considèrent comme les limites actuellement admissibles. En acceptant de faire disparaître cette référence à l’article 4, les grandes économies émergentes ont également mis au jour leur absence de réelle volonté de défendre les intérêts des pays en développement plus petits, lesquels pourraient avoir un intérêt légitime au financement et à une définition plus « traditionnelle » des responsabilités des pays en développement. Ce constat ouvre, en parallèle, la possibilité pour les pays développés de renouer des alliances mises à mal avec de petits pays en développement, en concrétisant les financements promis dans le cadre des accords de Copenhague, et en prenant les devants sur les questions d’équité.
Plus généralement, les négociations de Varsovie ont montré à quel point le financement était une question essentielle. Afin de contribuer à l’échelle requise pour remédier à l’iniquité fondamentale du changement climatique, une représentation beaucoup plus large de la question du financement est nécessaire. Elle doit englober un vaste ensemble de politiques nationales, de financement public renforcé, d’investissements du secteur privé et le lancement de réformes de la gouvernance et de la régulation de la finance internationale, de façon qu’elles intègrent davantage les préoccupations climatiques. À défaut, les négociations ne répondront pas aux besoins politiques ou pratiques concernant le financement de la lutte contre le changement climatique.
L’Iddri participe activement à la préparation de la COP21 à Paris en 2015. Il a lancé un projet à grande échelle visant à modéliser les engagements de réduction des émissions des grandes économies, qui étaiera ces négociations. En dialogue avec des groupes de réflexion de premier plan des grandes économies, il intervient également dans les discussions sur la forme et le contenu de l’accord final. Enfin, la COP devrait mobiliser une multitude d’acteurs et d’initiatives en dehors de la CCNUCC. L’Iddri travaille sur ces questions avec des orgnanisations du secteur privé tels que le FEM et le WBCSD (World Business Council for Sustainable Development), ainsi qu’avec le bureau du secrétaire général des Nations unies.