Dans l'actualité :

Une journée pour Changer le système !

Alors que 700 millions de personnes dans le monde...

Est-il vraiment plus intéressant d’utiliser la biodiversité que de la préserver ?

il est économiquement plus intéressant d’utiliser la biodiversité que...

La réappropriation citoyenne de l’énergie est essentielle à la transition énergétique  

La réappropriation citoyenne de l'énergie est indispensable pour répondre...

Des Organisations non gouvernementales et agricoles dénoncent les manoeuvres partisanes de l’industrie agricoles

Diminution de la rémunération des agricultrices et agriculteurs, recul sur les règles environnementales : le lobby de l’agro-alimentaire industrielle est à la manœuvre pendant la crise du covid-19. Loin de vouloir aider l’ensemble de la profession, le syndicat majoritaire et d’autres acteurs tels que les distributeurs instrumentalisent la crise pour imposer en sous-main leur vision d’une agriculture « à la française ». À coup de communication mensongère, de pression sur les agriculteurs et de tentatives de détricotage de la réglementation sanitaire et environnementale, ils conduisent l’alimentation vers une impasse et les paysans vers la précarité économique, tout ceci dans un contexte d’émergence d’une crise alimentaire majeure partout dans le monde.
De nombreux acteurs du secteur agro-alimentaire profitent de la situation pour redorer leur image et revenir sur certaines avancées environnementales.
Au niveau international, la FAO et le Forum Économique mondial plaident pour une non-restriction des échanges commerciaux mettant délibérément de côté les mesures structurelles de soutien à la transformation de notre système alimentaire. Le 7 avril dernier, la Copa-cogeca a, par exemple, demandé à la Commission européenne de reporter la stratégie “de la Fourche à la fourchette”. En France, le 22 avril, les fédérations agricoles bretonnes ont demandé au Président de la République de “libérer la compétitivité française” des “contraintes de la surrèglementation [qui] asphyxient la production”. Une communication tellement scandaleuse que même l’interprofession bovine, Interbev, s’en est finalement désolidarisée. En parallèle, des syndicats agricoles ont déposé, en pleine crise et sans concertations réelles, des chartes leur permettant de réduire de moitié les distances nationales minimales entre les zones d’épandage de pesticides et les habitations, pour certaines cultures. Le 6 mai les coopératives agricoles françaises demandaient sans scrupule le report d’une des mesures centrales du quinquennat sur les pesticides à savoir la séparation de la vente et du conseil (une mesure qui aurait dû être appliquée depuis bien longtemps déjà). Si la grande distribution se targue dès le début de la crise d’être un véritable “service public” en s’approvisionnant localement, elle aura attendu une crise sanitaire pour se tourner vers les agriculteurs français. De plus, le secteur, en pleine crise sanitaire a augmenté une partie de ses marges en mettant en place des pratiques commerciales inacceptables. Concernant la viande bovine par exemple, si les prix aux consommateurs sont restés stables, les prix d’achat payés aux producteurs diminuent encore plus drastiquement depuis le début du confinement.

Une bataille culturelle et sémantique se joue dans les médias

Depuis le début de la crise, la FNSEA a communiqué sans relâche pour valoriser les agriculteurs français à coup de #OnVousNourrit, et convaincre un maximum de consommateurs que si un produit est français, alors il est durable. Le 7 mai dernier, le syndicat majoritaire est allé plus loin encore sur cet axe de communication en s’appropriant un champ lexical altermondialiste fort : celui de la souveraineté alimentaire. Cette communication, dénuée de propositions structurantes, reste ambiguë. Pire, elle laisse à penser que la souveraineté alimentaire se joue uniquement au niveau français et européen, occasion de ressortir la vieille antienne de la vocation exportatrice de la France qui ne fait que contribuer à paupériser les paysans, en France et dans les pays en développement.

Tout cela dans un contexte qui révèle encore et toujours la fragilité de notre système agricole et alimentaire

La crise sanitaire révèle les fragilités d’un secteur agricole et alimentaire qui n’est pas si résilient qu’il pourrait paraître. Les difficultés économiques majeures que traverse le secteur agricole révèlent sa grande vulnérabilité face aux crises. Cela s’explique par une forte dépendance aux échanges et chaînes de valeur mondialisées, à des difficultés logistiques, à une main d’œuvre fortement précarisée, à un fort endettement et une absence notable de diversité de productions et de débouchés. En parallèle, la précarité alimentaire explose depuis le début de la crise du fait de la fermeture des cantines et la baisse des revenus. Cette conjonction de faits inacceptables montre à l’envi que les tenants de l’agriculture industrielle ne reculent devant rien, même devant l’instrumentalisation d’une crise sanitaire majeure pour défendre un système périmé. Pourtant cette épreuve collective devrait nous apprendre au contraire que le temps est venu pour une agriculture paysanne et agroécologique. Les organisations signataires de ce communiqué soutiennent tous les agricultrices et agriculteurs : personne ne doit être laissé de côté. Mais elles ne soutiennent pas tous les modèles agricoles. Plus que jamais, alors que le constat de la fragilité du secteur est à son comble, la relance à penser dès aujourd’hui doit être synonyme d’une transformation du système agricole et alimentaire pour créer des emplois dignement rémunérés, protéger l’environnement et la santé de tous. Ceci doit passer par une réorientation à 180° des aides agricoles vers l’agroécologie sans pesticide, et les productions diversifiées au niveau des territoires, et non par une agriculture 4.0. Cela doit également passer par un abandon pur et simple des systèmes d’élevage industriel lié à une forte baisse de notre consommation de viande industrielle, l’abandon des intrants chimiques, la protection des sols agricoles, la révision des règles commerciales et la fin de politiques prédatrices pour la souveraineté alimentaire des pays du Sud. Ce sont des mesures structurelles qui accompagnent une transition agroécologique et paysanne dont nous avons plus que besoin aujourd’hui.

Signataires :

uploadedfile_2a7091d88405ccbe70b6c069547ec07e.jpg Greenpeace France – Le Réseau Action Climat – Les Amis de la Terre – Le CCFD-Terre Solidaire – Générations futures – La Fédération nationale d’agriculture biologique – La Confédération paysanne – Réseau CIVAM

 

A lire

Une journée pour Changer le système !

Alors que 700 millions de personnes dans le monde...

Action Justice Climat pour une écologie populaire et émancipatrice

Alternatiba devient Action Justice Climat. Les groupes locaux de Paris,...

Face aux menaces que l’humanité fait peser sur son environnement, la communauté scientifique dénonce l’inaction climatique du pouvoir politique

« Une défiance grandissante s’installe dans notre communauté scientifique vis-à-vis...

Jeux Olympiques : un accélérateur de la transition écologique ?

La France a l’ambition de faire des Jeux Olympiques...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Le vélo, une solution pour développer localement une mobilité inclusive et durable

20% de la population française est en situation de...

Agir pour le vivant et construire une écologie politique inclusive

Agir pour le vivant est un festival citoyen ouvert...

A quand l’indicateur du Bonheur National Brut ?

« Le bonheur de tous ». C’est par ces mots...

Zéro Artificialisation Nette pour réduire le mal-logement

Comment créer 400 000 nouveaux logements chaque année pendant...

Mode : comment passer du jetable au durable ?

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de...

Une journée pour Changer le système !

Alors que 700 millions de personnes dans le monde sont encore dans l’extrême pauvreté, la mesure d’impact envisage l’entreprise à travers son rôle social...

Est-il vraiment plus intéressant d’utiliser la biodiversité que de la préserver ?

il est économiquement plus intéressant d’utiliser la biodiversité que de la préserver Une croyance fondée sur des analyses locales de court terme selon Helene Soubelet...

La réappropriation citoyenne de l’énergie est essentielle à la transition énergétique  

La réappropriation citoyenne de l'énergie est indispensable pour répondre à la crise climatique et assurer la transition énergétique des territoires. L'implication citoyenne dans la...