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DD : gouvernance ou convergence de lutte des acteurs associatifs et syndicaux

« DEVELOPPEMENT DURABLE (DD) : GOUVERNANCE (et intégration syndicale et associative) OU CONVERGENCE DE LUTTE DES ACTEURS SYNDICAUX ET ASSOCIATIFS »

Intervention de fin de stage universitaires/syndicalistes – ISSTO Rennes Nov. 2005 Christian DELARUE snadgi-cgt35 et ATTAC

Il ressort une contradiction forte entre la montée des impératifs de développement durable – DD – et la très faible prise en considération de ces besoins par les entreprises et la gouvernance globale. La gouvernance procède par intégration systèmique d’acteurs divers visant à des compromis sur des bases compatibles avec les intérêts des grands actionnaires.

Pour peser et avancer sur le DD, il nous faut résoudre une difficulté quant aux divergences de priorités d’action au sein des acteurs  » contestataires  » . Schématiquement, les syndicats prennent en compte les rapports sociaux et agissent contre l’exploitation de la force de travail alors que les associations, elles, luttent contre les lobbies et la technocratie, contre « l’exploitation » abusive de la nature tant du côté des prélèvements (ponction des matières fossiles…) que du côté des rejets (pollutions).

Cette division voire cette contradiction dans l’action tend à s’estomper. Une évolution positive se construit via des partenariats admettant néanmoins des divergences d’analyses qui par le débat se résorbent et débouchent sur des convergences et des actions communes en faveur du DD.

La gouvernance globale comme les entreprises multinationales (EMN) sont prioritairement attachées à résoudre l’actuelle crise de rentabilité du capital ; ils ne peuvent donc que très marginalement répondre aux urgences d’un alter-développement respectueux des besoins du présent et de l’avenir tant dans le domaine social qu’environnemental. Transformer le monde pour qu’il soit vivable pour tous dépasse pour le moins leur objet et même est contradictoire avec la logique du capital.

Il revient donc aux syndicats et ONG d’agir ensemble ou en complémentarité tant dans l’entreprise (I) comme producteur et consommateur que dans la société notamment via les services publics (II) et là comme agent du service public et comme citoyen et usagers.

1 – Les conquêtes en matière d’entreprise socialement responsable (ESR) sont très limitées.

Face à la pression externe (associative) ou interne (syndicale) certaines entreprises multinationales – EMN – intègrent quelques éléments d’amélioration du respect de la nature et de la biodiversité mais cela, on l’a vu, ne va pas bien loin. Bien souvent les  » chartes de DD  » ne sont que du marketing. Le volet social est aussi des plus restreint . Ici ou là, la surexploitation ou le travail des enfants est finalement interdit ; ce qui est positif… et immédiatement mis à profit par les firmes qui se revalorise en vue de la concurrence (ex : NIKE) .

La conscience de ces limites intrinsèques aux sociétés privées n’invite pas à l’abandon du combat  » DD  » sur ses deux aspects le social et l’environnemental. Il s’agit plutôt de le poursuivre en lien avec celui mené dans et par les services publics et ce en articulant acteurs internes – les syndicats – et externes : les associations et citoyens.

2 – L’importance de la prise en compte du potentiel offert par le secteur public en matière de DD.

Les entreprises privées, y compris les coopératives (mais moindrement et différemment), produisent des marchandises et non des  » richesses  » sans autre précision . Le secteur public et les services publics ont eux vocation à produire des services et des biens publics non marchands.

Cela suppose pour eux, services publics, de se dégager d’une triple logique – financière, marchande et industrielle ou disons  » industrialiste  » . La logique moindrement industrielle s’attache à l’emploi de technologies propres et sobres. Se défaire d’une logique marchande suppose de relativiser les critères de rentabilité et la valorisation de l’environnement des sociétés transnationales.

Le secteur public doit produire des valeurs d’usage et non des valeurs d’échange. C’est dans sa nature propre. Il permet le choix politique et l’intervention démocratique des citoyens et usagers, autre chose donc que la gouvernance et le marché.

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