Quel avenir pour l’énergie solaire photovoltaïque face aux mesures décidées par le gouvernement. La question sera au coeur d’une conférence sur l’avenir solaire le 10 novembre, à Lyon. Un rendez-vous incontournable pour tous les acteurs de la filière.
Désormais « le système ne change plus« . Juillet 2011, la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet annonce stabilité et visibilité pour la filière photovoltaïque. L’annonce faite suite au nouveau cadre juridique instauré en mars par le gouvernement. Objectif affiché : mieux encadrer le développement du solaire pour éviter une flambée des coûts qui se répercuterait trop fort sur les factures d’électricité. Pour les petites installations sur toiture, inférieures à 100 kWc (kilowatt crête, unité de mesure dans le solaire), rien ne change ou presque. Cette catégorie, qui comprend notamment les particuliers, reste financée par l’ancien système d’achat. Pour les autres, c’est une autre histoire. Dorénavant, tout projet devra être soumis à un appel d’offres, selon sa taille. Le premier concerne les installations sur bâtiments entre 100 et 250 kWc. Le second, celles supérieures à 250 kWc et les centrales au sol. Pour les professionnels du secteur, cette nouvelle réglementation fait l’effet d’une douche froide. Et de jeter l’incertitude sur les projets à venir. « Aujourd’hui, les acteurs désireux de répondre à ces appels d’offre doivent composer avec un système de ‘tout ou rien’, estime Jean-Baptiste Brochier, consultant, spécialiste des énergies solaires. Ils se retrouvent avec une épée de Damoclès au dessus de leur tête. Comparé à un système graduel basé sur un tarif d’achat ils ne peuvent être sûrs que leurs projets feront partie des lauréats, et ensuite rien ne garantit que l’Etat retiendra finalement les projets sélectionnés ! » En résumé, stabilité et visibilité un jour peut-être, mais pas pour tout de suite. Dans ces conditions, quel avenir pour l’énergie photovoltaïque en France ? Comment rebondir dans le secteur ? Ces questions seront au coeur d’une conférence internationale qui aura lieu le 10 novembre prochain à Lyon à l’initiative de Solarplaza, une organisation indépendante spécialisée dans l’énergie solaire photovoltaïque.Le bâtiment à énergie positive, l’un des sauveurs de l’industrie photovoltaïque
« Le bâtiment à énergie positive, c’est l’avenir planétaire« . Jean-Louis Estèves, directeur général de TCE Solar a du mal à cacher son enthousiasme. Pour lui, c’est l’évidence : le bâtiment positif, bâtiment qui produit plus d’électricité qu’il n’en consomme est l’un des sauveurs de l’industrie photovoltaïque. Le Grenelle l’a décidé sur la base de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments : à partir de 2020, toutes les nouvelles constructions seront à énergie positive. Une obligation valable dès 2018 pour les collectivités territoriales. Et qui dit énergie positive, dit production d’électricité, donc solaire photovoltaïque intégré. Pour Jean-Louis Estèves, tous les acteurs de cette industrie ont là, incontestablement, une carte à jouer. « Le bâtiment vert nécessite une certaine maîtrise quant à des technologies non courantes, explique-t-il. Il reste encore beaucoup de progrès à faire, concernant, d’abord, les solutions de productions intégrées d’électricité solaire photovoltaïque. Les industriels doivent se pencher sur le sujet : améliorer ce qui existe déjà, inventer ce qui n’existe pas encore. » Selon lui, ce savoir-faire spécifique « à la française » pourra ensuite s’exporter pendant des décennies dans le monde entier. Sans parler de tous les bâtiments qu’il faudra rénover, réhabiliter ! « C’est un challenge à la hauteur du sauvetage de la planète« , résume Jean-Louis Estèves. Ce rendez-vous majeur accueillera des experts de la filière : professionnels du secteur, représentants de l’Etat, développeurs de projets, experts financiers… Ces spécialistes présenteront les perspectives d’évolution du marché français et partageront leurs expériences et leurs connaissances dans le domaine de l’énergie solaire en France. Une journée incontournable.