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Banques françaises, banques fossiles ?

Environnement : comment choisir ma banque ?

Les Amis de la Terre publient le rapport « Banques françaises, banques fossiles ? » qui, pour la première fois en France, évalue les émissions indirectes de gaz à effet de serre des banques françaises et met en évidence l’absence de politiques climatiques et énergétiques crédibles. Le rapport s’appuie sur les meilleures pratiques internationales et montre le retard criant des banques françaises auxquelles les Amis de la Terre font des recommandations précises. La publication du rapport est accompagnée par la sortie du guide éco-citoyen « Environnement : comment choisir ma banque ? », destiné au grand public.

Le rapport « Banques françaises banques fossiles ? » attribue, sur la base d’une méthodologie stricte, des notes aux politiques climatiques et énergétiques des dix principales banques françaises. Il fait suite à la campagne « Banques françaises, épargnez le climat » lancée en 2005, qui pointait déjà l’impact des émissions indirectes générées par les banques françaises : elles représentent 3,2 fois les émissions totales de la France ! Bien qu’elles aient ainsi des responsabilités majeures au regard du climat, aucune banque française n’a adopté de politique de réduction des risques. A l’étranger pourtant, plusieurs grandes banques (Bank of America et JPMorganChase aux Etats Unis, ABN Amro aux Pays Bas, HSBC au Royaume-Uni) ont déjà mis en place des politiques parfois ambitieuses. Sébastien Godinot, responsable de la campagne Finance aux Amis de la Terre, explique : « Depuis le début de la campagne, les banques ont surtout développé des prêts bancaires pour les particuliers pour rénover et isoler l’habitat, second secteur émetteur de gaz à effet de serre en France. La campagne est un succès, et les banques prouvent qu’elles peuvent réagir rapidement. Alors que les rapports pleuventsur la gravité du changement climatique (rapport Stern, rapport du GIEC, etc), les banques doivent maintenant passer à la vitesse supérieure et s’attaquer au coeur du sujet : leurs émissions indirectes, générées par les entreprises et projets qu’elles financent. Il est temps qu’elles fassent leur révolution climatique et énergétique. » Les résultats du rapport sont en effet médiocres : aucune banque n’a la moyenne. Le Crédit Coopératif et Dexia obtiennent des notes acceptables, suivis par le groupe Banque Populaire. Toutes les autres banques sont loin derrière. La Société Générale et le Crédit Mutuel semblent même assez indifférents aux enjeux environnementaux. Les banques françaises financent dix fois plus les énergies fossiles polluantes que les énergies renouvelables. Elles communiquent toutes sur le développement durable mais continuent à financer des projets énergétiques extrêmement controversés tel l’oléoduc Baku-Tbilissi-Ceyhan en mer Caspienne (Banque Populaire, BNPParibas, Crédit Agricole, Dexia, Société Générale). Alors que les industriels sont désormais soumis à des quotas d’émissions, les banques profitent du fait que leurs choix de financement sont sans aucune contrainte légale pour engranger des profits astronomiques, dans une très forte opacité. Les citoyens, en tant qu’acteurs économiques majeurs, sont également sollicités pour agir en faveur de meilleurs pratiques bancaires : « Le guide « Environnement : comment choisir ma banque » publié en partenariat avec la CLCV, parallèlement au rapport, classe les banques selon leur respect pour l’environnement. Les citoyens ne savent pas comment est employé l’argent qu’ils confient à leur banque, mais ont conscience que leurs choix peuvent transformer la société. Nous diffuserons largement le guide et demandons aux clients-citoyens soit de faire pression pour que leur banque s’améliore, soit de la quitter pour une banque plus écologique » explique Déborah Lambert-Perez des Amis de la Terre. Le guide analyse les dix principales banques françaises à l’aide de 5 enjeux : – Politique globale de protection de l’environnement ; – Réduction des impacts indirects (dans le financement de secteurs risqués comme les énergies fossiles, la chimie, etc) ; – Produits attractifs pour les entreprises et collectivités ; – Produits attractifs pour les particuliers ; – Impacts environnementaux directs de la banque. Le résultat du classement est le suivant : la Nef (institution de finance solidaire) est la banque la plus écologique, suivie du Crédit Coopératif (banque au positionnement social). Ce sont les deux seules banques à avoir la moyenne. Suit le groupe Banque Populaire, au résultat acceptable (4,1/10). Toutes les autres banques ont des résultats extrêmement insuffisants (inférieurs à 2,4/10) : Caisses d’Epargne, Crédit Agricole-LCL, HSBC, BNP-Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel-CIC. La Banque Postale n’a pas de notation car plusieurs critères clés ne lui étaient pas applicables au moment de l’étude. Le guide est accompagné d’une lettre-pétition et d’un mode d’emploi : téléchargez-les et écrivez à votre banque pour lui demander de prendre en compte concrètement l’environnement ! Comment agir ? C’est très simple : lisez le guide, choisissez la banque la plus écologique, écrivez à votre banque, diffusez le guide autour de vous, soutenez la campagne des Amis de la Terre ! Le mode d’emploi vous fournit les adresses des banques, y compris celles des caisses régionales auquel il est important d’écrire également si vous êtes dans une des 4 banques mutualistes (Banque Populaire, Caisses d’Epargne, Crédit Agricole, Crédit Mutuel).

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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