La fabrication de nombreux matériaux d’isolation utilisés lors des réhabilitations de logements sont très consommateurs d’énergie et certains ont de nombreuses conséquences sanitaires, à la fois pour les artisans et pour les habitants. Ainsi, l’Afsset vient d’émettre un avis défavorable concernant les laines minérales. Les écomatériaux tels le chanvre, le liège ou la paille, apportent des réponses concrètes à ces préoccupations. Le rapport se penche sur l’ensemble des atouts des écomatériaux : création d’emplois non délocalisables, bien-être global dans l’habitat, faibles répercussions environnementales (ponction sur les ressources naturelles, émission de gaz à effet de serre), etc.
Pourtant, le développement des écomatériaux en France ne décolle pas. Les Amis de la Terre ont voulu savoir pourquoi en faisant la lumière sur le fonctionnement de la filière matériaux de construction/rénovation. De nombreux freins réglementaires et économiques handicapent leur développement, ce qui leur permettrait pourtant de devenir plus accessible au plus grand nombre. L’image encore trop souvent " baba-cool " des écomatériaux leur porte également préjudice alors que leurs atouts techniques sont reconnus par les experts de la construction.
Cyrielle den Hartigh, chargée de campagne climat aux Amis de la Terre : " Nous avons été désagréablement surpris de constater à quel point le secteur de l’évaluation des matériaux de construction en France est rouillé. Le CSTB (Conseil Scientifique et Technique du Bâtiment) est difficilement accessible aux PME/TPE alors que c’est là que se trouve le vivier d’emplois et de R&D dont nous avons besoin en ces temps de crise ! ".
Les Amis de la Terre listent 12 propositions à destination du gouvernement, des industriels des matériaux, des professionnels du bâtiments, des fabricants d’écomatériaux, du CSTB, des Assurances, des collectivités locales, de l’ADEME et des organismes de formations.
Ainsi, par exemple, les Amis de la Terre invitent les collectivités locales à avoir recours aux écomatériaux dans les constructions publiques, à soutenir l’émergence de filières locales de fabrication et à organiser la sensibilisation des acteurs et des particuliers. L’association espère ainsi que les écomatériaux pourront constituer une part de la lutte contre les changements climatiques, de l’amélioration de la qualité des logements et du développement économique local.