Et de poursuivre, "La préoccupation d’Antidote Europe résulte de données spécifiquement humaines, incluant des études faites sur des échantillons de sang et d’urine, ou des effets constatés sur des cellules humaines. Ces données, qui montrent un risque accru de cancer, de diabète, des problèmes de fertilité qui menacent l’avenir de notre espèce, devraient inciter les autorités à plus de discernement face à la confusion entretenue jusqu’à présent par des données animales contradictoires".
Avec ce clip, l’ONG française Antidote Europe nous interpelle : "ce biberon en polycarbonate est fabriqué à partir de Bisphénol A : une substance chimique dont on risque d’entendre parler de plus en plus et pour longtemps. Pour notre malheur, le Bisphenol A est omniprésent dans notre maison, dans les placards à provisions, dans l’eau du robinet (canalisations en PVC « plastifié » par le BPA) ou les boissons en bouteille (récipients portant le label « PC », « 7 » ou « 3 »), dans les aliments sur notre table (barquettes, boites de conserves tapissées de polycarbonate)… Il s’installe insidieusement dans les corps des hommes, des femmes, des enfants sans oublier les bébés et les fœtus.
Aujourd’hui, la quasi-totalité de la population est contaminée par le Bisphenol A à son insu (on peut le détecter dans le sang ou les urines) [1]. Ce n’est pas un poison violent, il ne foudroie pas ses victimes, qui dans un premier temps n’éprouvent pas de gène et ne souffrent d’aucune maladie. Et pourtant...
Pour l’interdiction des biberons contenant du Bisphenol A et pour l’application d’un principe de précaution limitant l’exposition de la population au Bisphenol A",
L’ACTUALITE DU BISPHENOL A
Le 10 juin 2009, le député PS Gérard Bapt (président du groupe d’étude sur la santé environnementale) demande au gouvernement de reconsidérer le dossier sur le Bisphenol A (BPA) [2]. Il se base sur la position de l’agence américaine de l’alimentation (Food and Drug Administration), sur la prise de mesure de précautions de certains gouvernements [3] et sur plusieurs études montrant l’influence du Bisphenol A sur l’organisme à des doses inférieures aux doses permises à l’heure actuelle [4].
D’abord ignorée, cette demande [5] est finalement entendue et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’écologie, a demandé à l’AFSSA de reprendre l’expertise sur les effets du Bisphenol A.
Malgré la nécessité d’une nouvelle étude menée par l’ensemble des autorités sanitaires [6] sur l’importance de la pollution de l’environnement santé par le BPA, les conditions d’exposition de la population doivent d’ores et déjà êtres révisées. Les rapports scientifiques démontrant les risques liés à l’exposition au Bisphenol A existent déjà et des mesures peuvent et doivent être prises dès aujourd’hui [7].
OU SE CACHE-T-IL ?
Le BPA n’existe pas dans la nature. C’est une substance chimique fabriquée facilement (phénol + acétone). L’une des plus produites au monde : 3 milliards de kilos par an... soit environ 500g par habitant de la planète, en moyenne !
Il est utilisé pour la production de plastiques, eux-mêmes utilisés pour fabriquer certaines bouteilles destinées à contenir nos boissons, le revêtement intérieur de certaines boîtes de conserve métalliques... et la majorité des biberons !
En contact avec l’eau ou les aliments que ces récipients contiennent, le Bisphenol A s’extrait du plastique pour se mêler au contenu. Il se dissout plus rapidement dans l’eau chaude que froide, et encore mieux dans l’huile ou les graisses. Du lait qui chauffe dans le biberon ? Une aubaine ! Le lait tiède est un support idéal pour transférer le Bisphénol A dans l’organisme du bébé.
C’EST GRAVE, DOCTEUR ?
Dans le monde scientifique, beaucoup le craignent [8]
On observe que des cellules humaines en culture (maintenues vivantes hors du corps) et exposées au BPA se révoltent. Les outils dont nos cellules disposent pour résister au stress, pour éviter de devenir cancéreuses, pour bien communiquer avec leurs voisines deviennent inopérants.
Des personnes présentant des taux élevés de bisphénol A sont aussi plus souvent sujettes à des maladies cardio-vasculaires, au diabète, à un dysfonctionnement du foie…
UN VOISIN REDOUTABLE
Le diéthyl stilbestrol (DES) a été à l’origine de l’une des plus graves catastrophes médicamenteuses du XXème siècle. Prescrit a des femmes enceintes, on ne s’apercevra que trente ans plus tard qu’il a provoqué des malformations génitales, des cancers, des problèmes pour concevoir et pour mener une grossesse à terme chez les filles et chez les petites-filles de ces femmes. Ces enfants « DES » qui n’avaient été en contact avec le diéthyl stilbestrol que dans le ventre de leur mère, en ont pourtant été perturbés pendant toute leur vie. Une vraie bombe à retardement !
Le DES a une structure très voisine du Bisphénol A, ce qui signifie que ces deux substances ont très probablement des activités biologiques très voisines aussi [9]. Le bisphénol A aurait-il des effets similaires à ceux du diéthyl stilbestrol ? Contribuerait-il à augmenter le nombre de cas de certains cancers ? à faire diminuer la fertilité des couples ? à induire des maladies neurologiques graves ? Se révèlera-t-il avoir été une bombe à retardement dans trente ans ?
UN DOUTE QUI DERANGE
Il y a plus de 50 ans, les experts officiels n’ont rien trouvé à redire à propos du DES. 30 ans plus tard, les premières victimes sont apparues et sont chaque jour plus nombreuses. Aujourd’hui, les experts officiels, ceux de nos agences de sécurité sanitaire, ne trouvent rien à signaler non plus au sujet du Bisphenol A. Cependant la situation est différente car la voix d’autres experts nous parvient et les conclusions de leurs études respectives sont alarmantes
Alors qui croire ? Nos experts officiels, chaque jour plus contestés par les rapports publiés au sujet du BPA ? Ou alors les experts indépendants, désintéressés, dont les rapports font foi et ont déjà convaincu des villes, des capitales et même des gouvernements à prendre des mesures concrètes pour enrayer l’exposition de la population au Bisphenol A ?
MAIS ALORS, QUE FAIRE ?
Ne pas se résigner
D’abord, s’informer. Des scientifiques indépendants et désintéressés proposent une expertise impartiale, valable pour l’homme. Ils en ont informé, et continuent à en informer, les autorités françaises, européennes, américaines. Ce sont par exemple ceux qui oeuvrent dans Antidote Europe, qui refusent de prendre en considération les nombreuses données des effets du Bisphénol A sur des animaux. Ils savent en effet que ces données n’ont pas de valeur pour l’homme et peuvent gravement induire en erreur, car il est prouvé qu’aucune espèce n’est un modèle biologique fiable pour une autre.
Se méfier des déclarations rassurantes sur le Bisphénol A quand elles émanent d’organes qui ont des intérêts économiques directs liés à cette substance, ou qui sont sous influence plus ou moins occulte de ces intérêts.
Agir
Informer ses proches. Diffuser le spot qui vous a fait vous poser toutes ces questions, diffuser l’adresse de ce site et signer la pétition.
Appliquer le principe de précaution : utiliser des biberons en verre, ne jamais consommer un aliment ou boire une boisson qui a séjourné dans un récipient en plastique (barquette, bouteille, boîte de conserve tapissée de plastique…) exposé au soleil, éviter de chauffer les aliments dans leur emballage, préférer les boissons en bouteille de verre, retrouver le goût de faire la cuisine à partir d’aliments frais plutôt qu’à partir de conserves...
Intervenir auprès des responsables de crèches (municipales en particulier), des cantines scolaires ou du lieu de travail, pour attirer leur attention sur les risques du Bisphénol A.
Faire part de vos réserves concernant le Bisphénol A dans les emballages aux responsables de vos commerces d’approvisionnement alimentaire.
Demander à vos élus locaux, départementaux, régionaux ou nationaux d’intervenir auprès des autorités pour mettre sans délai les enfants et les femmes enceintes à l’abri de cette substance, en attendant d’en protéger toute la population
Ecrire au Ministre de la Santé, de la Consommation, de l’Environnement dans le même but.
Demander au Ministre de la Recherche de lancer une étude sérieuse sur les effets biologiques du Bisphénol A chez l’homme. Les outils et méthodes modernes à cette fin ne manquent pas (toxicogénomique par exemple).
La guerre de tranchée des « pour » et des « contre » le Bisphénol A ne cessera que quand des données scientifiques indiscutables, fiables et reproductibles seront à disposition, c’est-à-dire obtenues sur du matériel biologique d’origine humaine ou par étude épidémiologique, et non pas sur des « modèles animaux ». Il est en effet démontré rigoureusement qu’aucune espèce n’est un modèle biologique fiable pour une autre, même très proche en termes d’évolution.