Conscients des liens qui unissent l’alimentation durable et l’économie sociale et solidaire, à travers notre expérience d’une coopérative de consommateurs unique en France rurale, nous vous relayons l’étude « Alimentation durable et ESS » publiée par la Fondation Daniel et Nina Carasso. Cette étude vise à donner la parole à celles et ceux qui mènent sur le terrain de nouvelles initiatives sur l’économie des systèmes alimentaires ainsi que les raisons pour lesquelles mobiliser les outils de l’ESS et les besoins particuliers auxquels faire face. L’étude regroupe également des ressources utiles pour faciliter la multiplication de ces démarches.
couv-etude-e3294-0f505.jpg?1610464838Par nature transversale, la transition agroécologique et alimentaire est au carrefour de cultures et d’influences que les acteurs conjuguent au quotidien. Notamment l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) qui permet de penser autrement les filières et chaînes de valeur agricoles et offre un cadre fertile pour de nouvelles alliances. Cette nouvelle étude donne la parole aux acteurs de terrain mais aussi à ceux qui les accompagnent et les financent. Sans prétention d’exhaustivité, elle explore les points de rencontre entre la chaîne de valeurs alimentaire et l’ESS, offre des informations pratiques pour se lancer et identifie les voies de développement.Nouveaux modes d’action pour une Alimentation Durable
Nous savons aujourd’hui qu’une autre économie est possible et nécessaire. La transition vers cette économie du « monde d’après » est déjà en cours comme le prouvent les nombreuses initiatives dans le champ de l’Alimentation Durable. Engagés depuis 10 ans nous sommes sollicités par de nombreux acteurs. En détectant et soutenant ces innovations via le mécénat et l’investissement à impact, nous avons constaté des évolutions majeures, à la lumière des attentes citoyennes et de l’essor de l’économie sociale solidaire (ESS), particulièrement adaptée à la transition agroécologique et alimentaire.
Les collaborations entre l’ESS et le monde agricole / alimentaire sont encore récentes, même si sur le terrain, des projets conjuguant ces deux influences se consolident depuis des années. L’arrivée de nouveaux acteurs, l’hybridation et la complexité croissante des modèles économiques de nos partenaires, mais aussi, parfois, une méconnaissance des outils, dispositifs et opportunités offertes par l’ESS, nous ont amené à commanditer une étude.
« Pour les acteurs de l’Alimentation Durable, l’ESS est perçue comme une trousse à outils parmi d’autres, offrant la particularité de développer des outils (modèles économiques, modes de gouvernance, investissement à impact…) permettant de financer un changement d’échelle des actions sans dénaturer les valeurs qu’elles défendent. Cette étude se concentre sur l’interface entre l’ESS et le monde agricole. »
Comprendre les opportunités, identifier les besoins, partager les outils
Explorant les interfaces entre Alimentation Durable et ESS, cette étude, réalisée par Florence Bardot, ne vise pas à formuler des recommandations ou à dénoncer des manques, mais à illustrer la richesse des approches : pourquoi les acteurs de l’Alimentation Durable se tournent-t-ils vers l’Economie Sociale et Solidaire ? Quelles sont les tendances qu’ils perçoivent ? Quels sont les besoins spécifiques des projets agricoles et alimentaires qui développent des modèles économiques et des modes de coopération relevant de l’ESS ? Quelles sont les ressources qui leur semblent utiles ?
Portée par l’interview d’une vingtaine d’acteurs de terrain, de têtes de réseaux et de financeurs, cette étude dresse un panorama des enjeux et des besoins, met en valeur des initiatives exemplaires et livre des ressources pratiques que nous espérons utiles pour les porteurs de projets qui souhaitent se lancer, en particulier ceux issus du monde agricole.
« Nous espérons par ce travail modeste contribuer à faciliter le changement d’échelle des solutions aujourd’hui connues, et à inscrire dans le champ économique les valeurs de la transition durable et citoyenne pour laquelle nous agissons depuis 10 ans; » Marie-Stéphane Maradeix, Déléguée générale de la Fondation
Des projets complexes qui nécessitent des compétences variées, du partage et du dialogue
Cette plongée dans le monde de l’Alimentation Durable met en avant une complexité particulière : des activités et fonctions ré-emboîtées (de la production à la consommation) avec son lot de normes sanitaires et règlements professionnels, des chaînes d’acteurs qui nécessitent des gouvernances collectives et le partage des valeurs produites, le croisement des connaissances entrepreneuriales avec des savoirs professionnels issus des mondes agricoles, alimentaire, logistique., des modalités de financement multiples et parfois incompatibles…
De cette complexité ressortent 2 besoins qui nous semblent particulièrement prégnants :
- la nécessité d’inventer des modalités d’apprentissages souples, opérationnelles, croisant savoirs théoriques et expertises d’usage et permettant à des collectifs d’acteurs aux statuts divers de vivre ensemble une expérience et construire un savoir collectif ;
- le soutien des temps d’animation et coordination entre acteurs, forcément longs pour construire un langage commun, de la confiance, du partage des pouvoirs.
Le partage des expériences, le dialogue et les outils existants restent en effet peu structurés et ponctuels. Il y a encore beaucoup à faire en ce sens et de nombreuses pistes existent pour renforcer ces alliances naissantes.
« L’ESS constitue un allié naturel de la transition agroécologique et alimentaire, un potentiel dont la réalisation dépendra de la force des coopérations entre différents mondes partageant des valeurs communes. » Clément Cheissoux, Responsable programme Alimentation Durable France de la Fondation
Prenant en compte ces frontières mouvantes et ces projets de plus en plus hybrides, nous avons pour la première fois cette année, ouvert l’appel à projets Nourrir l’avenir à la société civile mais aussi aux entreprises innovantes de l’Alimentation Durable au titre de notre stratégie d’investissements à impact.
« S’intéresser à l’ESS est naturel pour notre fondation qui agit pour une transition des systèmes alimentaires. En effet, si l’objectif de transition relève de l’intérêt général, celui-ci s’applique à un secteur régit par des relations de marchés. Notre démarche consiste à donner aux activités de ce marché d’autres finalités que le seul profit – des finalités sociales et environnementales notamment. »
Sommaire de l’étude
Quels croisements entre ESS & Alimentation Durable ?
- Des inventions remarquables sur le terrain qui accélèrent le décloisonnement
- L’ESS : une approche et une vision pour consolider la transition agro-écologique et alimentaire
Perspectives d’évolution et besoin des acteurs de l’alimentation durable
- Filières, complexité et alliances : les grandes tendances perçues
- Les besoins de compétences, de temps et de collaborations privées-publiques
- Que retenir à cette étape ?
Informations pratiques et ressources à destination des porteurs de projets
- Les dispositifs accompagnement et financements de l’ESS : auprès de qui s‘adresser ?
- L’émergence de nouvelles formes de financement
- Être éligible au mécénat : les points clefs à connaître
Pour aller plus loin : outils, sites, newsletters, analyses repérées
Alimentation durable & économie sociale et solidaire : les liaisons fertiles
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Alimentation Durable Loin d’être un bien commun comme les autres, notre alimentation est au croisement de multiples (dés)équilibres. Nos choix alimentaires, de la production à la consommation, ont un impact sur l’ensemble de notre écosystème actuel : de la perte de biodiversité, au réchauffement climatique ou encore aux inégalités. – Enjeux et Priorités pour une Alimentation durable sur le site de la fondation Carasso