La 4ème édition des Rencontres du Mont-Blanc, qui réunit des dirigeants d’organisations d’économie sociale de tous les continents, s’ouvre aujourd’hui à Chamonix. Cette année, les dirigeants, associés à des universitaires, des politiques, des représentants de mouvements citoyens et d’institutions internationales, plancheront sur le thème : Comment nourrir la planète ? Quel rôle pour l’économie sociale ? Véritable réseau international d’acteurs économiques et de personnalités expertes, Les Rencontres du Mont-Blanc entendent montrer que l’économie sociale est apte à répondre aux grands enjeux du futur et aux défis à relever par des réalisations et chantiers concrets à mener conjointement et au-delà des frontières.
La sortie de crise est proche nous dit-on… Mais de quelle crise s’agit-il au juste ? Sûrement pas de la crise alimentaire en tout cas ! En témoigne le milliard d’individus qui souffre encore de la faim à travers le monde. Le défi est douloureusement immense et risque de s’aggraver d’ici à 2050. Il implique des réponses appropriées pour les populations concernées, sur leurs propres territoires, en tenant compte de l’extrême imbrication des activités et des acteurs déjà mobilisés ou mobilisables. L’interdépendance des questions soulevées et des solutions mises en place ou à imaginer est très grande. Qu’il s’agisse de la répartition des terres, de la qualité des sols et de l’eau, des potentialités locales d’autoproduction, de la tension entre production alimentaire et production d’agroénergies, de la contradiction entre crises de famines au Sud et surnutrition (obésité) au Nord… C’est à partir de la présentation d’initiatives concrètes que les dirigeants (de tous les continents) d’économie sociale (coopératives, mutuelles, associations, fondations) participant aux 4e Rencontres du Mont-Blanc débattront avec pour ambition de s’engager sur des projets novateurs et concrets afin de « mieux nourrir la planète ». Les réalisations existantes serviront ainsi de base de travail pour répondre aux difficultés rencontrées par les acteurs de terrain en vue du montage de projets – ou de leur renforcement – et de la création de nouveaux partenariats. Les analyses et l’appui d’experts (tels que le PNUD, le PAM, la FAO, le BIT, l’ACI) représentant des organisations internationales contribueront à comprendre la situation mondiale, cerner le défi alimentaire et explorer des voies de réponses. – Suivez les 4e Rencontres du Mont-Blanc avec twitter Exemples d’initiatives qui seront examinées : – afin de permettre aux cultures agricoles d’être irriguées convenablement là où l’accès conventionnel à l’eau est délicat, l’ONG canadienne « Fogquest » utilise des filets pour capter l’eau du brouillard et ainsi pallier le manque d’eau ; – la création de banques de semences biologiques par la fondation indienne « Navdanya », présidée et fondée par le Dr Vandana Shiva, permet de lutter contre la biopiraterie et ainsi préserver la diversité des semences, l’environnement, les cultures et les savoirs faire ; – la diffusion aux paysans chinois de pratiques agricoles alternatives aux pesticides par l’association chinoise « Pesticides Eco Alternatives Center » ; – « l’association camerounaise de défense des intérêts collectifs » qui mène des actions de sensibilisation et de lobbying auprès des populations locales et des pouvoirs publics pour promouvoir les productions agricoles locales ; – ou encore la création de jardins maraîchers biologiques à vocation d’insertion sociale et professionnelle par le réseau européen des « Jardins de Cocagne »… Par les valeurs dont elle est porteuse, l’économie sociale a un rôle-clé à tenir pour « mieux nourrir la planète », non seulement parce que le contexte de crise mondial l’impose, mais aussi parce que les différents acteurs de terrain sollicitent son émergence au niveau mondial. – Télécharger le programme des Rencontres du Mont Blanc – Suivez les 4e Rencontres du Mont-Blanc avec twitterL’Appel du Mont-Blanc en faveur de l’Economie Sociale
« Mondialiser au profit de tous » telle est l’ambition des coopératives, mutuelles, associations et fondations et donc de l’ensemble de l’économie sociale. Tel est le sens de l’Appel du Mont-Blanc lancé par les dirigeants de l’économie sociale venus de tous les continents. Car en effet, celle-ci est présente sur tous les territoires du globe du Sud au Nord, dans des pays en recherche de croissance comme en fort développement ou encore ceux considérés comme industrialisés. Répondant aux besoins des citoyennes et citoyens qui ne cessent de la démultiplier dans toutes les branches des activités humaines, elle répond à des critères exigeants : ceux de la démocratie, de la propriété collective choisie, de la juste répartition des excédents et bien sûr de la solidarité. Autant de repères en faisant une voie concrète pour un développement humain et environnemental durable de la planète. Il est temps que coopératives, mutuelles, associations et fondations donnent de la voix dans le concert de la mondialisation pour démontrer qu’il y a, dans une conception plurielle de celle-ci, une autre façon d’organiser l’agriculture, la pêche, la production industrielle et de services, la distribution et la consommation… Plus attentive aux attentes réelles des populations et finalement plus efficace autant en termes sociaux, civiques, environnementaux, qu’économiques. Une autre façon, simplement plus sociétale, d’apporter des réponses à la fois locales et globales aux défis du 21e siècle. Nous appelons à signer, soutenir cet appel international, pour remettre, avec l’économie sociale, l’Homme au cœur de la mondialisation ! – Télécharger le texte intégral au format PDF – Signer l’Appel du Mont-Blanc
