Lundi débute la semaine nationale du développement durable. A cette occasion et pendant 7 jours Cdurable.info vous propose de nombreux articles autour de la consommation durable. Premier rendez-vous avec cette revue de presse.
Semaine du développement durable : consommer « vert »
Pour Anne-Sophie Michat dans Marianne (n°571 – Semaine du 29 mars au 4 avril), respecter l’environnement n’implique pas de devenir ascète. On peut consommer heureux et protéger la planète. Extraits : L’Urgence climatique gronde. Du coup, les entreprises multiplient les initiatives écologiques : voitures hybrides ou électriques, bâtiments labellisés « haute qualité environnementale », vêtements en coton bio, cosmétiques naturels, fonds d’investissement « responsables »… Le tsunami vert n’épargne aucun secteur de la consommation. Une avalanche de produits « durables » qui s’accompagne d’une vague de publicités écolo dont on peine parfois à évaluer la légitimité. Entre les hermétiques taux d’émission de CO2, les machines qui consomment moins d’eau mais plus d’énergie et les produits qui présentent un véritable plus pour l’environnement, difficile de démêler le bon grain de l’ivraie. Souvent suspicieux envers les entreprises qui peinent à allier les faits à la parole, le consommateur semble lui aussi être atteint de schizophrénie, comme le souligne Alice Audouin (Ecolocash, une écologie de circonstance, édition Anabet) : « Nous n’avons jamais eu autant envie d’éthique que maintenant et, en même temps, nous n’avons jamais autant été attirés par le low-cost et la surconsommation ! » Prises dans cet étau, certaines entreprises, comme Monoprix, jouent le jeu en intégrant véritablement le concept du développement durable, alors que d’autres, comme une compagnie pétrolière, qui clamait dans l’une de ses dernières campagnes de publicité « Pour vous, notre énergie est inépuisable », n’hésitent pas à jouer l’atout vert de manière abusive. C’est ce que l’on appelle dans le jargon le greenwashing, où le blanchiment écologique. Conscient du phénomène et de ses dérives, le Bureau de vérification de la publicité s’est associé avec l’Ademe en juin 2007 afin de rédiger un rapport intitulé « La publicité est-elle respectueuse du développement durable ? ». Résultat : sur 181 publicités ayant trait de près ou de loin à la question, 54 ont fait l’objet d’un classement en « réserve » et 11 ont été pointées du doigt pour on-respect flagrant des règles en vigueur. […] Que ce soit pour éviter le sévère retour de bâton des associations, ou parce que, comme le souligne Elizabeth Pastore-Reiss (le marketing durable, édition d’organisation), « ce sont leurs futurs marchés qui sont en jeu », les entreprises ont tout intérêt à se mettre au diapason de l’urgence environnementale. Mais, précise-t-elle, « elles ne peuvent pas passer au développement durable d’un claquement de doigt. C’est un processus de longue haleine. » – Vous pouvez lire le dossier de Anne-Sophie Michat dans dans Marianne (n°571 – Semaine du 29 mars au 4 avril)Les Français plébiscitent l’habitat écolo
Qu’ils soient motivés par des raisons écologiques ou désireux d’alléger leur facture d’énergie, le fait est là : les Français équipent de plus en plus leur maison de chauffe-eau solaires ou de chaudières à bois. Un marché en pleine expansion. PLUS DE 700 % d’augmentation des ventes de chauffe-eau solaires entre 2002 et 2006. Un triplement des installations photovoltaïques en seulement trois ans. Des ventes d’appareils de chauffage au bois en hausse de 33 % d’une année sur l’autre. Alors que débute demain la Semaine du développement durable (jusqu’au 7 avril), jamais les énergies renouvelables n’ont eu autant le vent en poupe auprès des particuliers. – Lire l’article de Frédéric Mouchon dans le Parisien du 31 mars 2008Média : MediaPart, mode d’emploi et visite guidée
Dernier né de la presse en ligne, MediaPart a ouvert le 16 mars dernier, le dernier jour des municipales. Dans un entretien avec Politis (n°994 – Semaine du 20 au 26 mars 2008), Edwy Plenel, l’un des fondateurs de Mediapart fait le pari du payant : « Nous sommes un quotidien indépendant, d’informations générale. Le mot indépendant n’est pas un vain mot : c’est la première fois depuis très longtemps que des journalistes prennent le risque de quitter un média existant pour un autre journal, financé majoritairement par les journalistes fondateurs, et contrôlé par l’équipe fondatrice. C’est un événement en soi. Nous partageons une vision radicalement démocratique du rôle de l’information, avec la nécessité de tout traiter, y compris les nouvelles qui nous dérangent, qui heurtent nos sensibilités, nos convictions. Le rôle du journaliste est d’être un enquêteur, un investigateur. Nous ne pensons pas que le premier rôle du journaliste soit d’exprimer ses prpres opinions. L’expertise, l’opinion, le jugement sont des droits de citoyens, qui appartiennent à tout le monde, aux journalistes comme aux autres. En revanche, il y a une compétence particulière du métier de journaliste, qui est à la recherche de l’information, sa vérification, l’enquête sur l’opacité financière, sur la transparence des grands enjeux publics… Tel est le défi de MediaPart. » La différence repose également à l’acte d’achat. Pour 9 € par mois, 5 euros pour les moins de 25 ans, les chômeurs et les petites retraites, vous devenez aussi membre de club où vous pouvez participer, en tenant un blog individuel, en animant une édition collective, en postant des contributions, en communiquant, en échangeant et en discutant. A la différence de ceux du journal, tous les contenus du club sont en accès libre. En conclusion, « à la fois journal et club, MediaPart est un lieu inédit. Un lieu qui fait lien : lien avec les immenses richesses documentaires et informatives du Net, lien renouvelé entre journalistes et lecteurs, lien tissé entre lecteurs eux-mêmes. » (Edwy Plenel – MediaPart – 22 mars 2008). L’aventure Mediapart ne fait que commencer. Plus de 3000 abonnés l’ont déjà rejointe…Climat : Un large pan de la banquise antarctique se disloque
Un énorme pan de la banquise antarctique, équivalent à peu près de quatre fois la superficie de la ville de Paris, a commencé à s’effondrer sous l’effet de la rapidité du réchauffement climatique, a indiqué, mardi 25 mars, le Centre national de la neige et de la glace de l’Université du Colorado (NSIDC – National Snow and Ice Data Center). Une dépêche AFP rappelle qu’au cours des cinquante dernières années, la partie occidentale de la péninsule antarctique a enregistré la plus forte augmentation de température sur le globe avec une hausse de 0,5 degré Celsius tous les dix ans. Ces dernières années, la banquise bordant la péninsule antarctique a connu une dislocation rapide. En 1995, le plateau Larsen A, long de 75 km et large de 37 km, s’est décroché puis fragmenté en icebergs dans la mer de Weddel. Le 19 mars 2002, un satellite de la NASA observait l’effondrement de Larsen B, d’une surface de 3850 km2 et 200 mètres de haut qui contenait 720 milliards de tonnes de glace. La fonte accélérée des glaces de l’Antarctique – plus de 13 000 km2 de banquise ont disparu en cinquante ans – pourrait contribuer de façon importante à la montée du niveau des océans. Selon certaines projections au rythme actuel (+ 3 mm par an de 1996 à 2006), les océans pourraient avoir gagné 1,40 mètre d’ici à la fin du siècle.Biodiversité : En Inde, la pollution des eaux fait des ravages chez le gavial
En l’espace de trois mois, 110 gavials, une espèce de crocodiles apparue il y a 200 millions d’années et considérée comme étant en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ont été retrouvés morts en Inde, victimes de la pollution des fleuves. Il ne resterait plus qu’un millier d’individus dans le monde, dont une majorité dans le sous-continent indien. […] Seule certitude : c’est la pollution du fleuve Yamuna qui est responsable de la mort des gavials. Usines chimiques, papeteries et distilleries sont nombreuses à déverser leurs déchets, non traités, dans ce fleuve qui se trouve aujourd’hui au bord de l’asphyxie. Lors de la mousson, entre juillet et septembre, ses eaux remontent dans la rivière Chambal et intoxiquent les crocodiles. Après une période d' »incubation » de quatre à six mois, ceux-ci succombent. Et, comme le précise Ravi Singh, directeur général de la branche indienne du Fonds mondial pour la nature (WWF), « il n’est pas possible de capturer les gavials pour les protéger des eaux polluées, car ils sont nombreux à mourir en captivité ». – Lire l’article de Julien Bouissou paru dans l’édition du 26 mars du MondeConsommation : Un arrière-goût de pesticides
Les vins vendus dans l’Union européenne contiennent-ils des pesticides ? Les associations du réseau européen d’action contre les pesticides (Pan-Europe) ont mené l’enquête. Et les résultats présentés hier sont troublants. Les pesticides subsistent bel et bien à la transformation du raisin en vin. Les 34 bouteilles de vin conventionnel passées au crible se sont révélées contaminées. En moyenne, les échantillons prélevés contenaient 4 pesticides différents et jusqu’à 10 pour les plus suspects. Le problème ne semble pas lié à la qualité des vins. Trois bouteilles de crus français valaient plus de 200 euros chacune. L’âge de la bouteille ne semble pas non plus avoir d’influence. La plupart des vins dataient de 2002. Mais est-ce pour autant dangereux pour la santé ? Réponse dans Libération (jeudi 27 mars 2008) avec JULIE MAJERCZAK, correspondante permanente à Bruxelles.Consommation : La mozzarella, victime de la crise des déchets à Naples
Star de la cuisine italienne, la mozzarella se retrouve dans la tourmente après la détection, dans le lait des bufflonnes, d’un taux de dioxine légèrement supérieur à la normale, et fait à son tour les frais de la crise des déchets qui accable Naples (sud). Les autorités sanitaires de Campanie, la région de Naples, ont annoncé jeudi avoir placé sous séquestre au cours des quinze derniers jours, 66 élevages de bufflonnes dont le lait livré à des établissements fabriquant de la mozzarella contenait un taux de dioxines supérieur à celui légalement toléré. L’Italie produit 33.000 tonnes de mozzarella par an et compte quelque 250.000 bufflonnes produisant du lait destiné à la mozzarella, fabriquée à 80% en Campanie, la région la plus pauvre d’Italie selon les données de l’Eurostat. Le responsable de l’Organisme pour la protection de la mozzarella buffala affirme que le taux de dioxine dans la mozzarella incriminée se situe entre 6,2 et 6,8 picogrammes (un picogramme = un millionième de millionième de gramme) de dioxine par gramme de graisse, à peine supérieur au seuil légal de 6 picogrammes fixé par les autorités. Le problème «pourrait être lié» à un «enfouissement illégal de déchets, et nous savons que c’est le cas en Campanie dans plusieurs endroits. Mais il n’y a aucune certitude», a-t-il expliqué. Depuis 14 ans, la Campanie est placée en «état d’urgence» en raison du dysfonctionnement chronique des centres de traitement et de la gestion anarchique des ordures, en partie dus à l’infiltration de la Camorra, la mafia locale, dans le marché juteux du recyclage.