Le guide d’achat écologique en ligne Topten développé par le WWF et la CLCV vient de s’enrichir d’une nouvelle catégorie : les lave-linge. Bonne nouvelle : la performance énergétique de ces appareils s’est sensiblement améliorée au cours des dernières années. Mais attention à la course à la capacité, susceptible de mettre en péril tous les progrès enregistrés jusque-là.
En période de crise, économiser 75 millions d’euros par an à l’échelle de la nation tout en réduisant l’impact sur l’environnement, c’est possible ! Comment ? Il suffit que chacun des 2,5 millions d’acheteurs annuels de lave-linge fasse la chasse aux gaspillages en optant pour l’un des modèles présentés dans le classement Topten.[[Lancé en 2004, Topten est le premier comparateur d’achat grand public et professionnel permettant de connaître les produits présentant le plus faible impact écologique. L’arrivée des lave-linge dans le classement s’est accompagnée de la réactualisation des classements des autres produits (réfrigérateurs, congélateurs, lave-vaisselle, ou encore véhicules). Pour les acheteurs professionnels, le www.guide-toptenpro.com propose des produits et des conseils spécifiques. Topten : bien acheter, bien utiliser.]]
Plus largement, sur le plan écologique, le bilan dressé pour les lave-linge s’avère indéniablement positif : alors même que la consommation d’électricité des Français a tendance à augmenter, la consommation d’eau des appareils a chuté de 60 % au cours des vingt dernières années, celle d’électricité s’étant quant à elle réduite de 30 % depuis dix ans. Si la conception des machines s’est améliorée, le comportement des utilisateurs, qui ont par exemple moins utilisé les cycles chauds, a également contribué à une telle baisse. Mais l’arrivée sur le marché de lave-linge de plus en plus gros menace de réduire à néant tous ces efforts.
La tendance actuelle est en effet à la surcapacité des lave-linge : alors qu’il y a quelques années à peine, la capacité standard des machines était de 5 kg, aujourd’hui, les appareils de 7 kg constituent désormais la norme. Des modèles allant jusqu’à 9 kg ont même récemment fait leur apparition dans les magasins ! On peut légitimement s’interroger sur la raison d’être de tels mastodontes, dans la mesure où les utilisateurs ne chargent généralement déjà pas leurs machines à pleine capacité. On comprend alors l’avertissement lancé aux consommateurs par le WWF-France : « Attention à ne pas gâcher les progrès réels enregistrés dans la conception en ne proposant que d’énormes machines sur le marché ; on risque de perdre toutes les économies obtenues jusque-là ! », déclare Damien Demailly, chargé de programme Energie-Climat.
Plutôt que de chercher à satisfaire de nouveaux besoins, les fabricants tenteraient-ils de profiter de la définition du critère de classement des lave-linge suivant leur performance énergétique ? En effet, l’étiquette énergétique étant devenue l’un des principaux motifs d’achat des lave-linge, l’obtention d’une excellente notation est désormais incontournable. Pour ce faire, les fabricants lancent des modèles plus volumineux afin d’améliorer le rapport consommation d’énergie/capacité sur lequel repose le calcul de la performance énergétique. Les fabricants sont-ils en train de nous inciter à commettre de nouveaux gaspillages en poursuivant leurs propres intérêts ? C’est pourquoi le WWF-France se prononce en faveur de l’adoption immédiate de critères définissant la performance énergétique en fonction des besoins réels des consommateurs.