Le Programme des Nations Unies pour l’environnement a eu la riche idée de créer un magazine conçu « pour les jeunes, sur les jeunes et par les jeunes ». Le dernier de Tunza est consacré aux îles.
Editorial
Soyons réalistes : accrochés à notre petite planète habitable
dérivant dans l’immensité noire de l’espace, nous sommes tous semblables aux habitants des îles. Et toutes les îles du monde sont des microcosmes de la Terre elle-même – c’est là qu’apparaissent le plus tôt et le plus intensément nombre des grands dangers auxquels est confrontée notre planète. Car si les îles sont parmi les endroits les plus beaux du monde, elles sont aussi parmi les plus vulnérables.
Les îles sont particulièrement riches en faune et en flore.
Un sixième des espèces de plantes du monde poussent sur l’ensemble de leur territoire pourtant limité, mais cette vie est fortement menacée d’extinction. En règle générale, les îles disposent de ressources minérales et naturelles peu importantes, qui sont donc particulièrement sujettes à la dégradation et à la surexploitation. Elles tirent souvent une bonne partie de leur alimentation des mers qui les entourent, et sont donc très touchées par les impacts dévastateurs de la surpêche. Possédant des terres intérieures limitées, la plupart des îles sont plus
qu’ailleurs menacées par les catastrophes naturelles comme les ouragans, les sécheresses et les tsunamis – et surtout par la hausse du niveau des mers et par le changement climatique lié au réchauffement mondial.
À cette fragilité environnementale s’ajoute une vulnérabilité économique. Tributaires, au mieux, de quelques cultures ou industries, la plupart des îles doivent faire face aux caprices de la météo ou des marchés mondiaux. Certaines sont totalement dépendantes des importations, et le transport des marchandises leur coûte très cher. Par ailleurs, la plupart d’entre elles sont parmi les nations les moins puissantes de la Terre.
Toutes ces caractéristiques font des îles du monde l’endroit idéal pour commencer à relever les défi s qui menacent l’ensemble de la planète. Leur cohésion sociale fait qu’il est parfois plus facile d’y mettre en oeuvre des solutions. En pratique cependant, le reste du monde a généralement tendance à les négliger. Il faut que cela change. L’avenir de la Terre se lit aujourd’hui dans le destin des îles.