« Franchement, on n’a pas de solution intégrale. La quantité de sédiments pollués est impressionnante. En l’état actuel, on ne sait pas faire. » Venue à Lyon lancer le comité d’information et de suivi sur le Rhône, Nathalie Kosciusko-Morizet ne cachait pas, mercredi 11 octobre, son pessimisme : il sera difficile de débarrasser le fleuve de ses PCB, ces polluants persistants dans l’environnement. Le drame est tel que la secrétaire d’Etat à l’Ecologie a annoncé aussi la mise en place d’un plan national sur les PCB. Car le Rhône n’est pas le seul concerné par cette pollution. «La quasi-totalité des grands fleuves français et européens est touchée. […] Tous les pays au passé industriel ont eu des rejets de PCB avant que ceux-ci ne soient interdits dans les années 80», a-t-elle expliqué. En France, à part le Rhône, seul fleuve où la consommation de poisson est interdite, d’autres points chauds ont été identifiés. Et notamment la Seine. Le site du ministère de l’Ecologie a mis en ligne une cartographie de toutes les zones où les mesures de PCB ont révélé des concentrations supérieures aux normes européennes.
Les PCB, non solubles dans l’eau, se fixent d’abord dans les sédiments puis remontent l’ensemble de la chaîne alimentaire, stockés dans les tissus graisseux des organismes vivants où ils deviennent potentiellement cancérigènes. Sans en préciser les modalités, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est déclarée favorable à une «enquête d’imprégnation», afin de mesurer les doses de PCB chez les populations les plus exposées, notamment les pêcheurs et les populations ayant consommé de fortes quantités de poissons du Rhône.