Le projet de dynamiter la passe du port de Papeete, sur l’île de Tahiti, soulève des vagues dans les milieux écologistes qui redoutent son impact sur la reproduction des baleines à bosse.
La campagne de tir vise à agrandir la passe du port de Papeete pour permettre à des navires ayant un tirant d’eau de 11m de pouvoir pénétrer dans le port. Prévus mardi, puis mercredi dans la nuit, les premiers dynamitages du récif corallien ont dû être annulés en raison de la présence de baleines à bosse à proximité.
Ces énormes cétacés, pesant jusqu’à 40 tonnes, viennent en Polynésie quatre mois par an pour se reproduire avant de repartir vers l’Antarctique. Les baleines aiment alors à se rapprocher des côtes polynésiennes où elles peuvent se mettre à l’abri, notamment avec leurs baleineaux, à proximité des passes ou même parfois à l’intérieur de celles-ci.
Des militants écologistes dénoncent le calendrier choisi pour la campagne de dynamitage.
« Si on se retrouve avec une baleine morte à cause d’une onde de choc sur le récif, ou même un baleineau, nous aurons l’air de quoi ? », s’insurge jeudi Pascal Rohde dans les colonnes de La Dépêche de Tahiti. Président de l’association Tursiops et Compagnie (association de protection des mammifères marins), il demande le report des tirs sous-marins au mois de novembre. « Il en va de la crédibilité de la politique environnementale de la Polynésie », ajoute-t-il, rappelant que la Polynésie-Française s’est déclarée en mai 2002 sanctuaire marin pour les cétacés.