Communiqué de presse de France Nature Environnement
Budget de l’Etat : Bercy et Matignon, même combat pour
confisquer l’environnement aux citoyens ?
Alors que l’environnement se trouve au coeur des préoccupations des citoyens et qu’il tient une bonne place dans le discours de nos élus, le ministère des Finances et l’Hôtel Matignon ont décidé de ne plus soutenir ceux qui oeuvrent chaque jour pour que la préservation de la biodiversité et de l’environnement devienne une réalité : les associations.
Protection de la faune sauvage, gestion d’espaces naturels, représentation des citoyens auprès de l’administration et des collectivités, éducation et sensibilisation des citoyens, saisine des tribunaux lorsque le droit de l’environnement est bafoué…
Les missions d’intérêt général assurées par les associations sont nombreuses et certaines d’entre elles relèvent de la délégation de service public.
Mais paradoxalement, l’Etat confisque progressivement l’environnement aux citoyens en diminuant les apports de fonds publics, indispensables à la réalisation des nombreuses missions qu’il confie aux associations.
« Si nous voulons assurer, en 2006, la survie du mouvement associatif engagé dans la préservation de notre environnement, nos estimations font apparaître qu’une enveloppe supplémentaire de 10 millions d’euros doit être apportée par l’Etat » affirme Sébastien Genest, Président de France Nature Environnement. « Sans cela, le mouvement verra, comme en 2003 et 2004, ses effectifs diminuer de 25% ».
Une estimation réalisée au sein du réseau associatif fédéré par FNE laisse effectivement entendre, qu’entre 2003 et 2006, 50% des emplois pourraient être supprimés si nous
restons sur cette lancée.
La professionnalisation des structures est nécessaire car elle permet de renforcer et d’amplifier le travail réalisé par des milliers de personnes bénévoles. Mais cette évolution ne pourra se faire que si Matignon et Bercy renoncent à briser la dynamique dans laquelle les associations sont inscrites depuis plusieurs années.
Alors même que les missions du ministère de l’Ecologie et du Développement Durable sont de plus en plus importantes, que ce dernier se trouve confronté à la mise en œuvre
d’engagements (constitution du réseau Natura 2000, mise en œuvre de la stratégie nationale de la biodiversité…), le ministère des Finances a décidé d’ignorer les enjeux
environnementaux (annonce de coupes franches dans le budget de l’ADEME, faiblesse du budget des réserves naturelles qui constituent un des fleurons de la préservation de la
biodiversité en France et pour lesquelles nous ne trouverons pas les 5 à 6 millions d’euros nécessaires…).
Le paradoxe est d’autant plus fort que les besoins ne nécessitent pas des milliards d’euros mais bien seulement quelques dizaines de millions pour assurer une politique
minimum.
L’orientation fiscale qui semble se dessiner en faveur des bonbons chocolatés dont le montant est estimé à 50 millions d’euros (Libération du 24 octobre 2005,) suffirait pour assurer la survie de bons nombres d’actions indispensables à la préservation de la biodiversité et de l’environnement sur l’ensemble du territoire. Devant ce contexte, qui plonge l’ensemble du mouvement associatif dans la perplexité et déclenche sa colère, nous espérons qu’une réaction rapide du gouvernement nous permettra de sortir de cette ornière.
50 millions d’euros pour le chocolat
Gourmands, les députés. Dans la nuit de vendredi à samedi, ils ont adopté à l’unanimité un amendement de Louis Giscard d’Estaing (UMP), accordant le taux réduit de TVA (5,5 %) aux « bonbons au chocolat ». Définition selon Gilles Carrez, rapporteur UMP : « il s’agit d’un bonbon fourré au chocolat dont le poids total ne devant pas être inférieur à 25
%… ». Le ministre du Budget, Jean-François Copé, a salué « un moment à la fois historique et savoureux » alors que la mesure coûtera 50 millions d’euros au budget.
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