« … Ce que je vais vous présenter sans détour, ce sont des pistes. De vastes routes possibles où l’esprit des hommes peut s’engager sans trembler. » Ainsi Fabrice NIcolino nous propose ses « Epreuves non révisées » pour nous rappeler « Ce qui compte vraiment » aux Editions Les Liens qui Libèrent. Le cadeau d’un homme lucide qui fait face ! Et lumineux pour qui cherche à être utile, à faire sa part du colibri … Et agir, ici et là, où nous sommes présents, en êtres humains, seuls responsables de notre avenir. Un livre à la fois inspiré par la juste et saine colère d’un constat d’urgence « politoco-climatique » et plein d’espoir pour qui accepte d’entendre que l’on peut croire encore à de nouveaux horizons. A lire et faire lire ! CDURABLE.info publiera au fil du temps tous les témoignages et commentaires de celles et ceux qui partagent avec les autres « Ce qui compte vraiment » pour eux …
Présentation de l’éditeur.
« La classe politique française n’est plus récupérable. Aucun de ses membres ne se donne la peine de parler du monde réel, celui qui bouillonne d’un bout à l’autre de la terre. La crise écologique planétaire est plus grave qu’aucune autre, car elle rompt un à un les équilibres sur lesquels reposent toutes les sociétés humaines. Un seul exemple entre 1000 autres. Plusieurs études d’un haut niveau scientifique font craindre qu’une bande géographique commençant au Maroc et finissant en Iran – 550 millions d’habitants au total – va devenir inhabitable pour cause de trop hautes températures. Au cours de ce siècle. Cette immense région contient des poudrières comme l’Algérie, l’Égypte, tout le Moyen-Orient. Demain 100 millions de réfugiés aux portes de l’Europe ? » Fabrice NicolinoFace à l’urgence politico-climatique, l’auteur s’insurge. Prônant à la fois des actions concrètes et un changement de regard sur nos sociétés et leurs écosystèmes, il rappelle le caractère impératif d’une sortie de la culture capitaliste. En effet, cette dernière met l’homme en situation de grand péril car elle menace directement son existence. Pour espérer sortir de l’ornière, il est indispensable de prendre conscience des bases sur lesquelles sont fondées nos sociétés en réalisant un véritable virage anthropologique. Il propose par exemple d’instituer l’eau en élément sacré afin de réparer une nature détruite par l’économie. À travers cet ouvrage, l’auteur propose un véritable retour aux équilibres naturels seuls capables de résoudre les crises successives que nous traversons et de soutenir l’aventure humaine. Un livre, contre-point à une campagne pour la présidentielle qui oublie soigneusement de parler de ce qui compte vraiment, à la fois inspiré par la colère et plein d’espoir pour qui veut entendre que l’on peut croire encore à de nouveaux horizons. L’auteur. Le journaliste Fabrice Nicolino a signé de nombreux ouvrages de référence sur l’écologie.
« Pour le retour des paysans et des grenouilles ; pour restaurer l’antique beauté du monde ; pour les océans et les eaux douces ; pour une relation harmonieuse avec les animaux ; pour une Déclaration universelle des devoirs de l’homme : voilà le sommaire du nouveau livre de Fabrice Nicolino, Ce qui compte vraiment qui vient de paraître. Un programme ? Beaucoup mieux. Une autre façon de voir le monde. Précis. Captivant. Lisez-le, vous ne serez pas déçus » – www.ecologiste.org
Introduction
« C’est bien étrange. D’un côté, le monde entier déborde de nouvelles angoissantes. De l’autre, chacun poursuit sa petite route, comme si de rien n’était. L’accélération de l’effet de serre fait basculer l’un des systèmes essentiels de la vie sur terre. Relativement stable depuis 12 000 ans, le climat est devenu chaotique, de plus en plus imprévisible à terme, et menace de dislocation de nombreuses sociétés humaines. Je rappelle que ces 12 000 années passées, ô combien favorables à l’activité humaine, ont vu naître l’agriculture et des structures historiques glorieuses, entres autres l’Empire jaune en Chine, la civilisation de la plaine du Gange en Inde, l’Égypte des Pharaons, la Grèce antique et Rome, les Incas, les Aztèques. Que serions-nous sans la bienveillance du climat ? Le reste est également connu. Les espèces et les espaces disparaissent à un rythme sans équivalent depuis bien avant les débuts de l’aventure humaine. Il existe même un consensus mondial, chez les biologistes de la conservation, pour affirmer que nous vivons la « sixième crise d’extinction » des espèces, la dernière ayant entraîné la disparition des dinosaures il y a 66 millions d’années. La chimie de synthèse a libéré dans tous les milieux des dizaines de millions de molécules différentes qui se marient constamment et dessinent le paysage plutôt sinistre d’un empoisonnement universel. Les sols agricoles et fertiles sont largement épuisés, érodés, stérilisés, au moment même où la population humaine s’approche des dix milliards d’habitants. Les forêts meurent, comme les océans, et les cours d’eau sont gorgés de miasmes et flanqués de barrages qui les transforment bien souvent en égouts à ciel ouvert. Je n’ai pas le cœur d’en dire plus, car le constat est indiscuté. L’époque, inouïe à bien des égards, demanderait des géants d’une taille encore inédite, et ne nous offre qu’une collection pathétique de Lilliputiens se battant entre eux pour les flonflons d’une fête terminée depuis longtemps. Il y a concours national – et international – de la pensée magique, du coup de menton suivi d’un coup de gueule, de griffe, de matraque. Les institutions que l’on croyait solides menacent ruine. La sécurité sociale agonise, la retraite sent le fagot, l’école est une impasse sans fond, le travail disparaît dans le moindre trou du chemin, la nourriture même est surchargée de molécules toxiques. Et l’eau. Et l’air. Et toute la vie. Ce serait donc le moment du suicide. L’idéal contemporain serait d’annoncer sa mort en direct sur les réseaux sociaux, ce territoire de western où quelques-uns font la loi à leur profit intégral. Mais je crois que je vais passer mon tour. Je ressens tout au contraire la nécessité de relever la tête, et de sortir enfin de la sempiternelle lamentation. Oui, il est vrai, et chacun le sait, que tout disparaît à vive allure. Les espaces, les espèces, la forêt, l’océan, l’éléphant, l’abeille, le requin, le papillon. Dans ces conditions, et sauf phénoménal sursaut, l’homme va connaître les heures les plus terribles de son existence terrestre. Y a-t-il espoir ? Je le pense, contre certaines évidences. Mais cela suppose une énergie collective dont on peut douter qu’il soit encore possible de la trouver dans de vieux pays fatigués comme la France. Inévitablement, on se demande – je me demande – si le souffle des grands soulèvements n’est pas épuisé. Car l’avenir exige bien davantage que ce qui a conduit à 1789, moment qui reste notre véritable gloire nationale. Le temps à venir aura besoin de valeurs qui paraissent être en perdition. De courage. De volonté. De solidarité. De coopération d’un bord à l’autre de toutes les mers. Mais parions. Pour commencer d’avancer, pour imaginer un début d’ébranlement, il faut du mouvement. Ce que je vais vous présenter sans détour, ce sont des pistes. De vastes routes possibles où l’esprit des hommes peut s’engager sans trembler. Ainsi qu’on le verra, elles rompent tout contact avec les formes politiques existantes. Puisse cette présentation servir, aujourd’hui ou demain, ici ou bien encore là-bas. Je vais vous parler de la France, car cela reste mon pays. Mais aussi du monde, car c’est aussi mon pays. Il faut oser penser autre chose, et ce pour tous les habitants de la Terre, hommes et femmes, végétaux et animaux, fleuves et rivières. J’ai la prétention d’affirmer que vous ne perdrez pas votre temps en lisant ces pages. »
Fabrice Nicolino
Une déclaration d’intention Il n’y a plus d’ailleurs. Et voilà pourquoi ce site s’appelle “ Planète sans visa ”. Cette expression n’est pas de moi : je l’ai découverte chez Victor Serge, mais elle est antérieure à lui. À ma connaissance, elle a été utilisée dès 1929 dans un tract surréaliste, probablement écrit par André Breton, ainsi que dans un livre de Léon Trotsky. N’importe. Révolutionnaire, antistalinien, foncièrement démocrate, Serge était aussi un notable écrivain. Et j’ai retenu cette phrase, sous sa plume : “ Planète sans visa, sans argent, sans boussole, grand ciel nu sans comètes, le Fils de l’homme n’a plus où reposer sa tête… ”. C’est un fait : la planète est devenue une banlieue où s’entassent les peuples. Jadis, c’est-à-dire hier, franchir une frontière vous mettait à l’abri d’une guerre. En 1917, après avoir passé cinq années dans les prisons de France, Serge prend un train pour Barcelone et découvre un pays épargné par la boucherie. Oui, à cette époque si proche que certains parmi nous l’ont connue, la condition humaine pouvait être refusée, dans une certaine mesure. D’autres que Serge, convoqués en 1914 pour le grand massacre européen, refusèrent les tranchées, préférant l’exil. Comme ils avaient raison ! Et comme avaient tort ces soldats partant la fleur au fusil ! Tout a changé. La planète est une, les prouesses technologiques nous ont définitivement cloués sur place. L’homme, devenu un agent géologique de première puissance, a inventé l’ère anthropocène. Ce site parlera donc de la crise écologique, à ma manière. Sans concessions, sans inutiles précautions, sans vain respect pour les hommes et les institutions. S’il doit avoir un sens, ce sera celui d’écrire librement. De décrire et de dénoncer ce qui se passe. Car il se passe un événement si considérable, tellement inédit, à ce point stupéfiant que la pensée refuse de l’admettre. Ce qui nous arrive peut se résumer, même si aucun esprit n’est capable de le concevoir pleinement : nous sommes les contemporains de l’anéantissement de la vie. De la destruction des conditions de vie de l’humanité. De l’asservissement des autres êtres vivants à notre bon plaisir imbécile. D’une crise d’extinction des espèces comme la planète n’en a pas connu depuis la fin des dinosaures, voici 65 millions d’années. Je n’ai pas l’illusion, ni l’outrecuidance, de savoir quoi faire. Je ne sais pas. Mais je pense, mais je suis convaincu qu’il faut marquer au plus vite une rupture complète avec notre manière de penser la société. Et cela implique de se détacher au plus vite des formes politiques anciennes. Je vise la droite comme la gauche. Et les Verts aussi, évidemment. Ce n’est pas un programme, c’est un drapeau. Il nous reste peu de temps, je le crains, pour imaginer un avenir qui ne soit pas de guerre et d’affrontements majeurs. Comme j’aime la liberté, et parce que je défends l’égalité, et même la fraternité, je souhaite que ces valeurs soient conservées. Il faut donc défendre les droits de l’homme, assurément, mais on ne peut plus en rester là. Le rêve né en France autour de 1789 atteint sous nos yeux ses limites. L’individu est une limite, une triste et terrible limite qu’il nous faut dépasser. L’individu n’a pas, ne peut plus, ne doit en aucune manière avoir tous les droits que lui reconnaissent, pour le plus grand profit des marchands, la publicité et la propagande. Lesquelles ne sont en réalité – qui peut encore l’ignorer ? – qu’un seul et même mot. Nous devons, dès qu’il sera possible, travailler ensemble à une Déclaration universelle des devoirs de l’homme. Car l’homme a désormais la responsabilité de protéger et de sauver ce qui peut l’être encore. Les plantes et les arbres. Les singes et les colibris. Les fleuves et les pierres. Le vent et les abysses. Les étoiles et les saisons. Sans oublier lui-même. Sans nous oublier nous-mêmes. C’est peut-être difficile. C’est sûrement moins prometteur, pour les divas de la télé et les margoulins de la presse officielle, que de clamer combien le monde est beau et comme il continue d’aller de l’avant. Mais je n’imagine pas d’autre chemin. Or donc, suivez-moi dans le dédale, et nous tenterons ensemble de ne pas perdre notre fil d’Ariane. Je vous promets de vraies informations. De la dérision et du rire. De la polémique. Et peut-être un peu d’espoir.– Planète sans visa : Une autre façon de voir la même chose, le Blog de Fabrice Nicolino
Ouvrages de Fabrice Nicolino