Difficile de mettre « En Quête de Sens » dans une case cinématographique définie … Ni film environnemental, ni film de voyage, ni réellement fictionné, ni totalement documentaire, incarné mais pas intimiste, ce film ressemble au road-movie d’une génération désabusée à la recherche de sagesse et de bon sens. En rapprochant les messages d’un biologiste cellulaire, d’un jardinier urbain, d’un chamane itinérant ou encore d’une cantatrice présidente d’ONG, Marc et Nathanaël nous invitent à partager leur remise en question, et interrogent nos visions du monde.
Synopsis
Quand Nathanaël retrouve Marc à New York, les deux amis ne se sont pas vus depuis 10 ans et leurs trajectoires les ont éloignés : Nathanaël vient de finir un film environnemental en Inde, Marc, lui, exporte de l’eau en bouteille pour une multinationale… Mais un accident vient interrompre son « rêve américain ». Cloué au lit, il se résout à visionner une série de documentaires laissés par Nathanaël sur la “marchandisation du monde”. Dès lors, sa conscience ne le laissera plus tranquille. Oubliant ses plans de carrière, Marc rejoint Nathanaël en Inde où ils commencent une épopée improvisée. Equipés d’une petite caméra et d’un micro, ils cherchent à comprendre ce qui a conduit aux crises actuelles et d’où pourrait venir le changement. De l’Inde au Guatemala en passant par San Francisco et l’Ardèche, c’est toute leur vision du monde qui va être ébranlée… Tissé autour de témoignages authentiques, de doutes et de joies, leur voyage initiatique est une invitation à reconsidérer notre rapport à la nature, au bonheur et au sens de la vie. 87 minutes pour reprendre confiance dans notre capacité à porter le changement en nous-même, et dans la société.L’avis de CDURABLE.info
«Si nous n’avons rien appris de nouveau avec « En Quête de Sens », il ne manque cependant rien d’essentiel à savoir pour permettre aux nouvelles générations de comprendre comment agir en acteur du changement ! Ce film synthétise ce que nous savons depuis maintenant dix, vingt ou parfois quarante ans … Mais avec une fraicheur, une légèreté, une simplicité et une justesse qui touche à l’inspiration. Et suivre le chemin de Marc en quête de sens à sa vie est un réel plaisir : aucune longueur, le travail de montage de Nathanaël est un bijou, quelques pauses pour intégrer la quintessence des échanges admirant des paysages qui invitent à la méditation … Un chemin qui nous conduit à se (re)poser la question du sens de nos activités professionnelles dans une économie capitaliste en fin de cycle. Pour changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même. Penser global, agir local. L’union fait la force. Nos pensées font notre vie. Les nouvelles générations le découvrent à leur tour : chacun de nous peut s’épanouir pleinement dans ce monde à condition de contribuer personnellement à faire émerger une économie du partage au service du bien commun et du bien-être de tous …»
Les questions que soulève le film
– Le progrès et la modernitéQuelles sont les limites des idées de « progrès » et de « modernité » ? L’avancée d’une société se mesure-t-elle grâce à la croissance de son PIB, ou bien faut-il redéfinir la notion de prospérité ? Comment inventer de nouveaux modes de vie qui préservent les héritages de la tradition et accueillent les acquis de la modernité ?– La connaissance de soi
Les philosophes grecs disaient qu’avant de vouloir réformer le monde, il fallait commencer par se connaitre et se réformer soi- même. Prendre le temps d’interroger ses croyances personnelles ou regarder ses zones d’ombre ne sont-ils pas des préalables pour mener à bien une transformation sociétale ?– La nature des crises écologiques
Les crises écologiques trouvent leurs racines dans notre vision du monde et dans notre rapport à la nature. La Terre est-elle uniquement un gisement de ressources à exploiter ? Notre maison ? Un endroit hostile ? Une source de vie et d’émerveillement ? En sommes-nous vraiment séparés ?– La puissance de la société civile
Le pouvoir vient-il d’en haut ou d’en bas ? Les structures politiques actuelles sont-elles en mesure de répondre aux crises environnementales et sociales ? La société civile et sa jeune expertise peuvent-elles impulser une nouvelle direction, une vision différente ?– Le sens du récit
La société industrielle s’est bâtie sur la vision d’un monde mécanique, régi par la compétition, où l’homme égoïste et matérialiste chercherait à s’affranchir d’une nature hostile. Nous vivons aujourd’hui dans un monde découlant de cette vision des choses. Au regard des découvertes scientifiques et anthropologiques récentes, quelles pourraient être les bases du nouveau récit ?
Les réalisateurs
Marc de La Ménardière Sorti d’école de commerce, Marc se retrouve à 26 ans, business developper à Manhattan. À la “faveur” d’un accident survenu juste avant la crise de 2008, il remet en question son mode de vie et le système économique auquel il participe. Il entame alors une Quête de Sens qui change radicalement sa perception de lui même et du monde. Nathanaël Coste Géographe de formation, Nathanaël réalise des documentaires indépendants où il s’intéresse au rapport homme-nature et aux phénomènes sociaux et culturels générés par la mondialisation. En 2008, il décide de rendre visite à Marc alors qu’ils s’étaient perdus de vue. Ces retrouvailles seront pour lui le point de départ d’une aventure humaine et cinématographique aussi riche qu’imprévisible.L’interview
Pourquoi avoir voulu faire ce film ? – Nathanaël :Ayant écourté sa carrière de vendeur d’eau, Marc m’a rejoint en Inde alors que je présentais un film dans un festival. On était tous les deux en transition dans nos vies, vous savez quand on sent qu’il faut réaligner ses actions avec ses convictions profondes. On ressentait cet appel de la route et cette conviction qu’ensemble il y avait quelque chose à faire. En commençant à filmer, je n’aurais jamais imaginé faire un long métrage pour le cinéma, comme quoi il ne faut douter de rien. C’est en rentrant d’Inde et en regardant les rushes, notamment ceux de Vandana Shiva et de Satish Kumar qu’on s’est rendu compte que l’on avait mis le doigt sur des messages tellement profonds qu’il allait falloir continuer à creuser et aller au bout de l’aventure. On a donc acheté une meilleure caméra, repris la route et on a continué à rassembler les messages de sagesse en Amérique puis en Europe au gré des rencontres, qu’elles soient fortuites ou provoquées.Ces messages vous ont-ils nourris au delà du voyage ? – Marc :
Forcément. C’est comme ça que l’on a pu tenir et consacrer tant de temps à finaliser le film. C’est peut-être grâce à la lumière qui émane des personnes interrogées et à puissance de leurs propos qu’on ne s’est jamais lassé de ce projet. Chaque message est comme un arbre qui cache une forêt. Derrière chaque concept, il y a un champ d’investigation très vaste, sur le sens de la vie, la place de l’homme dans l’univers, l’écologie ou la condition humaine. Nos interlocuteurs travaillent différentes matières, la science, la biologie, l’écologie, l’activisme, la philosophie. Mais elles amènent toutes une pièce d’un même puzzle et éclairent les choses différemment.D’où peut venir le changement ? – Marc :
Comme le dit Bruce Lipton dans le film, citant Einstein, « on ne peut pas résoudre un problème avec le même niveau de conscience que celui qui a créé le problème ». La première étape du changement consiste donc à prendre conscience que les crises actuelles découlent de notre manière de voir le monde. Pour nos interviewés, notre civilisation occidentale s’est construite depuis 200 ans sur une vision matérialiste et mécaniste du monde. Cette vision a séparé l’homme de la nature, le corps de l’esprit, et nié la dimension intérieure et le mystère de la vie. Elle a érigé la compétition comme une loi naturelle, l’avidité comme une qualité bénéfique à l’économie , l’accumulation de biens matériels comme finalité de l’existence… C’est en questionnant ces dogmes, leur véracité et leurs conséquences qu’une métamorphose individuelle et sociétale devient possible !– Nathanaël :
La révélation de notre voyage, c’est la compréhension que l’homme et la biosphère forment un tout interconnecté et inter- dépendant. Comme le pensent les sagesses anciennes, nous serions tels les cellules d’un grand organisme vivant, mais aujourd’hui, notre incapacité à le reconnaître nous mène à l’autodestruction. Voir des professeurs de méditation, des scientifiques ou les gardiens de traditions ancestrales, partager cette même vision de par le monde, a été pour nous une découverte. Ils partagent également une indignation inspirée par cette prise de conscience très bien exprimée par Vandana Shiva : « La véritable urgence, c’est protéger les conditions de la vie sur terre ! ». Pour notre génération, la grande question aujourd’hui est de savoir comment transmuter cette colère juste en quelque chose de positif qui fait avancer les choses.Qu’avez vous envie de dire à celles et ceux qui regardent le monde et se demandent quoi faire ? – Nathanaël :
Quand on se met en chemin avec conviction et abnégation, on arrive forcément à quelque chose. Chacun peut à sa façon aller en quête de ses aspirations, se demander ce qui le fait « vibrer ». Beaucoup de nos choix sont aujourd’hui dictés par la peur et le conformisme. L’école nous prépare à occuper des cases mais ne s’intéresse pas assez à qui nous sommes vraiment. La quête du sens est bien sûr quelque chose de personnel, d’intime, mais nous avons voulu ouvrir le débat et dire : « ce n’est pas grave », tout le monde vit avec ces questionnements. Je trouve finalement plutôt sain de parler ensemble de ces questions.
Les personnages
Dr. Vandana ShivaPhysicienne et épistémologue, diplômée en philosophie des sciences, Vandana Shiva est l’une des grandes figures de l’altermondialisme. En 1993, Vandana Shiva a reçu le «Right Livelihood Award», communément appelé le Prix Nobel alternatif. Elle milite notamment pour la défense de l’agriculture paysanne face à la politique d’expansion des multinationales de l’agro-alimentaire. Avec Satish Kumar, Vandana Shiva a fondé «Navdanya», association qui œuvre pour la conservation de la biodiversité grâce à la conservation de semences paysannes. La ferme de Navdanya a également formé 10 000 fermiers aux techniques d’agriculture biologique. Satish Kumar
Ancien moine Jaïn, Satish renonce a sa vocation à l’adolescence pour soutenir le mouvement de réforme agraire de Gandhi. En 1961 il devient célèbre en entreprenant une marche pour la paix de plus de 12 000 kilomètres sans argent afin d’aborder avec les principaux chefs d’Etat la question du désarmement nucléaire. Il est aujourd’hui rédacteur en chef du magazine « Résurgence » et directeur des programmes du Schumacker collège. Loin de la logique cartésienne qui divise tout, Satish Kumar porte une vision holistique et prône la « sobriété heureuse ». Pierre Rabhi
Originaire d’Algérie, Pierre Rabhi est l’un des précurseurs de l’Agroécologie, une approche globale de l’agriculture et du vivant. Depuis 40 ans, Pierre Rabhi cultive une parcelle rocailleuse des Cévennes ardéchoises et propose une alternative à l’agriculture industrielle. Son expérience de vie atypique l’a amené à écrire et à témoigner de son rapport à la modernité et au bonheur. Il a initié en France des mouvements citoyens tels que Terre & Humanisme ou les Colibris.
Trinh Xuan Thuan
Astrophysicien américain de renommée mondiale, Trinh Xuan Thuan s’est fait connaître du grand public avec une dizaine d’ouvrages dont « le cosmos et le lotus ». Lauréat du prix Kalinga de l’UNESCO en 2009, il s’efforce de familiariser le grand public avec l’Univers et les questions philosophiques qu’il pose. Sa double culture l’a conduit à adopter, avec d’autres scientifiques, une vision du monde inspirée du Bouddhisme et du principe d’interconnexion des phénomènes. Il partage avec ses lecteurs son émerveillement pour la beauté et la complexité des phénomènes qu’il observe. Arnaud Desjardins
Réalisateur à l’ORTF de 1952 à 1974, il fut l’un des premiers à faire découvrir aux Français les grandes traditions spirituelles comme l’hindouisme, le bouddhisme tibétain, le zen et le soufisme (mystique de l’Islam) d’Afghanistan. Décédé en 2011 dans son ashram d’Hauteville, il y transmettait les enseignements sur la connaissance de soi hérité notamment de son maitre Swami Prajnanpad. Auteur d’un grand nombre d’ouvrages de référence visant à vulgariser ces écoles de pensées, il nous invite à élargir notre ego et à nous débarrasser des pensées compulsives afin d’embrasser pleinement l’instant présent.
Frédéric Lenoir
Philosophe, sociologue et historien des religions, il est directeur de la rédaction du magazine Le monde des religions. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages (essais, romans, contes, encyclopédies), traduits dans une vingtaine de langues il écrit aussi pour le théâtre, le cinéma et la bande dessinée. Investi depuis des années pour la cause écologique il nous invite à réenchanter le monde pour mieux le guérir. Samdhong Rinpoche
Egalement connu sous son nom laïc Lobsang Tenzin, Samhong Rinpoche était le premier ministre du gouvernement tibétain en exil, basé à Dharamsala en Inde. Il a été élu président du Parlement tibétain en exil et directeur de l’Institut central d’études supérieures tibétaines à Bénarès. Précepteur du prochain Dalaï Lama, le professeur Samdhong Rinpoche est reconnu pour son érudition sur les enseignements du Bouddha et sur les écrits du Mahatma Gandhi. Hervé Kempf
Journaliste et écrivain, Hervé Kempf s’intéresse à la cause écologiste au travers d’une lecture lucide des rapports de force en présence. Pour lui la démocratie a laissé sa place à une oligarchie et ce régime politique ne semble pas en mesure de gérer les crises écologiques et sociales actuelles. Il nous invite à repenser notre rapport à la richesse et à la démocratie.
José Luis Tenoch Perez
Ce guérisseur de tradition Aztèque parcours l’Amérique latine pour partager des enseignements traditionnels avec les communautés indiennes. Son message nous invite à dépasser nos égoïsmes pour vivre « sans masque » dans une démarche authentique et ouverte aux autres.
Dr. Bruce Lipton
Professeur en biologiste moléculaire, il a enseigné à la faculté de Médecine de l’Université du Wisconsin et s’est consacré par la suite à des recherches qui ont fait de lui un pionnier dans son domaine à l’Ecole de médecine de l’Université de Stanford. Ses recherches sur la membrane cellulaire ont eu un rôle précurseur dans le développement de l’épigénétique, l’une des « nouvelles sciences » qui étudie l’influence de l’environnement extérieur sur l’empreinte génétique. Conférencier de renommée internationale, Bruce Lipton est connu pour son ouvrage novateur « la biologie des croyances » traitant de l’impact du psychisme sur le corps. Dr. Cassandra Vieten
Docteur en psychologie clinique, Cassandra Vieten est la directrice de l’Institut de science noétique en Californie, co-fondé en 1973 par l’ancien astronaute Edgar Mitchell pour explorer les potentiels humains. Ses recherches, articles et livres portent sur la pleine conscience et l’influence des émotions sur le corps. Elle a développé au sein de l’Institut de science noétique une méthodologie sur l’intersubjectivité à destination des collèges et lycées. Tim Jackson
Economiste en recherche d’une voie soutenable entre la croissance et la décroissance, il fut chargé par le Premier Ministre du gouvernement britannique, Gordon Brown, de diriger la« Sustainable Development Commission » sur les perspectives de croissance. Juste avant que Londres n’accueille le G8, le rapport de cette dernière préconisait d’abandonner la croissance telle qu’elle est conçue aujourd’hui. Son ouvrage « la prospérité sans croissance » fait figure de jalon majeur de la métamorphose sociale qui se prépare. Jules Dewaeres
Jardinier urbain, Jules Dewaeres et sa famille cultivent depuis 1994 une parcelle de 400 m2 derrière leur maison. De cette agriculture biologique et intensive, ils retirent 3tonnes de fruits et légumes par an ce qui leur procure une autonomie de 90% en été. Engagés au niveau national dans la diffusion de ce type d’agriculture, la convivialité est au cœur de leur démarche de vie. Visiter : http://urbanhomestead.org/ Marianne Sébastien
Marianne Sébastien est la fondatrice de Voix Libres International et son engagement humanitaire a été récompensé par de nombreux prix . Avec une triple formation sociale, pédagogique et littéraire, elle a un parcours exemplaire de chef d’entreprise (Femme Entrepreneur 2007), de cantatrice et thérapeute par la voix. Son utopie de créer une société solidaire dirigée par des jeunes issus des mines, des rues et des ordures est devenue réalité : en 20 ans, plus de 950’000 bénéficiaires qui ont su retourner la grande misère en stratégie positive. Visiter : http://www.voixlibres.org
Un film participatif
Dossier complet
– Télécharger le Dossier complet de présentation du film En Quête de SensKamea Meah Films