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Le Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable (REFEDD) et l’association Avenir Climatique présentent aujourd’hui leur rapport de propositions issu de la Consultation nationale étudiante, « Nos attentes, notre avenir ».

En 2008, le REFEDD avait présenté son « Rapport de propositions sur l’éducation pour un développement durable dans l’enseignement supérieur » en se basant sur une enquête réalisée par Avenir Climatique et ayant recueilli près de 14 500 réponses.

Trois ans après, les deux associations ont souhaité analyser à nouveau les connaissances et les attentes des étudiants en matière de développement durable et de l’effectivité de l’introduction de celui-ci sur les campus et dans les cursus.

Une consultation nationale étudiante, intitulée « Nos attentes, notre avenir », a donc été organisée entre les mois d’avril et juin 2011.

Cette consultation visait à évaluer les connaissances des étudiants sur le développement durable et notamment leur évolution depuis 2008, à connaître leurs avis et leurs idées sur leurs établissements et leurs formations, ainsi qu’à mieux comprendre leur engagement.

Diffusée auprès du plus grand nombre d’étudiants, dans les établissements d’enseignement supérieur français, du 1er avril au 30 juin 2011 la consultation a obtenu les réponses de 10 030 personnes, dont 9 612 étudiants, sur 346 établissements.

Sur les 10 000 réponses obtenues, les 20-23 ans représentent 70% des répondants, les étudiants en écoles d’ingénieurs représentent 41,8 %, les étudiants en écoles de commerce et de gestion sont représentés à hauteur de 23,7 % et les universitaires à 30,3 %. L’équilibre homme-femme est assez bien respecté au sein de la consultation avec 52 % de femmes répondantes.

Des connaissances à améliorer, une sensibilisation nécessaire, des campus exemplaires, un décloisonnement des enseignements vers une intégration systématique du développement durable dans les cursus… autant d’éléments qui ressortent de cette consultation et qui vous sont exposés en détail aujourd’hui.

Synthèse

Rapport sur la consultation nationale étudiante « Nos attentes, notre avenir » – novembre 2011

10 000 jeunes pour imaginer un enseignement supérieur plus responsable

1. Vous avez dit Développement durable ?

Une définition du « Développement durable » qui reste très environnementale
Au-delà de la notion de lien intergénérationnel (88%) dans sa définition, le développement durable est avant tout perçu sous sa dimension environnementale : 77% font référence à la préservation des ressources naturelles dans la définition du développement durable, 75% estiment que cette question sera l’un des défis majeurs du XXIe siècle et 58% souhaitent aborder le thème des ressources naturelles et de la biodiversité au cours de leur formation.

Une notion transverse ?
On remarque que, sur un sujet culturel aussi transverse que le développement durable, les étudiants sont encore très marqués par leur domaine d’étude et leur genre : les étudiants en école d’ingénieur ont une approche technique, ceux en écoles de commerce sont orientés sur l’économie, les femmes connaissent mieux les sujets sociaux et les hommes davantage les sujets économiques et environnementaux.
De plus, la transversalité, la globalité de ce concept, qui vise à se placer à la confluence des trois piliers que constituent l’écologie/l’environnement, l’économie, et le social, n’est pas vraiment intégrée.

Le « Développement durable », un terme synonyme d’espoir et d’opportunités pour l’avenir
Une grande majorité d’étudiants (72%) considère le développement durable comme une opportunité pour trouver des alternatives et des solutions aux crises actuelles, et 71% disent même qu’il s’agit d’un moyen de réinventer la manière dont ils veulent vivre. Dans une même perspective, 93% affirment que le développement durable est un enjeu majeur ou important.

Une méconnaissance globale des enjeux entrainant une forte demande d’informations et de pistes de solutions
L’optimisme et le volontarisme affichés ne peuvent masquer une méconnaissance globale et technique, ne serait-ce que sur les ordres de grandeur. Ceci montre de facto la faible maîtrise des enjeux et des pistes d’actions prioritaires. En conséquence, ils sont naturellement demandeurs d’informations, d’expériences et de solutions concrètes, et sont volontiers prêts à s’engager à condition d’être soutenus au sein de leur établissement. Mais bien souvent les cours et projets scolaires sont perçus comme trop théoriques, ils n’exposent pas les enjeux – ni les solutions associées – de façon suffisamment rationnelle et pragmatique et ne font pas intervenir régulièrement des professionnels spécialistes du développement durable. La transformation des cours pourrait donc passer tant par les contenus enseignés que par la façon d’enseigner.

2. Le développement durable dans l’enseignement supérieur

Les 4 principales attentes des étudiants vis-à-vis de leurs établissements

  • Des campus exemplaires : Le plébiscite est unanime en faveur de l’introduction du développement durable au sein de leur lieu de formation, 98% des étudiants pensent qu’il faut introduire le développement durable dans l’établissement, aussi bien dans le fonctionnement du campus (92%) que dans les cours (73%) ;
  • Des enseignements décloisonnés intégrant le développement durable dans tous les cursus : 80% des étudiants souhaitent que le développement durable soit intégré au contenu de leur formation.
    Au total, ce sont 67% des étudiants qui affirment être prêts à faire du développement durable un critère de choix de leurs cours ou de leur établissement, dont un peu plus de 32% qui estiment que cela peut être un critère important voire décisif ;
  • Une pédagogie active basée sur de la pratique, en opposition à des cours perçus comme trop scolaires et trop théoriques, insuffisamment porteurs d’actions et de solutions concrètes ;
  • Plus d’interaction avec le monde professionnel et les parties prenantes : Pour 84% des étudiants en effet, il est important de rencontrer durant leurs études les parties prenantes du monde professionnel. Les étudiants ont conscience du lien entre les enjeux du développement durable et leur future activité et estiment ainsi que cette dernière sera soit fortement influencée (50%) soit influencée en partie (41%) par ces derniers.

Un lien essentiel entre l’activisme des étudiants et la performance de l’établissement en matière de développement durable
Il apparaît que la présence d’une association étudiante active et soutenue par l’établissement constitue un apport fondamental à sa politique de développement durable et à la perception que les étudiants peuvent en avoir. Cette corrélation s’appuie sur des résultats probants : selon les différents niveaux d’activisme étudiant et de soutien de la direction à l’association de développement durable, il apparaît que la performance de l’établissement s’en trouve affectée, et que la prise en compte du développement durable par l’établissement bénéficie d’une visibilité plus ou moins importante (respectivement 93% quand l’association étudiante est jugée suffisamment active, 83% quand l’association est active mais trop discrète en termes de communication ou pas suffisamment soutenue par la direction, 54% quand il n’existe pas d’association).

L’importance de l’existence d’un interlocuteur identifié sur le campus
Alors même que 47% des étudiants ne savent pas qui contacter sur la question du développement durable au sein de leur établissement, il ressort qu’avoir un référent développement durable, soutenu, connu et reconnu, contribue fortement à l’intégration du sujet puisque cela favorise à plus de 20% le sentiment de prise en compte du développement durable au sein de l’établissement par ses étudiants.

3. Les étudiants en action

Une volonté réelle de changement …
Les étudiants font part de leur volonté réelle d’être acteurs du changement au quotidien, sur des thématiques aussi diverses que l’alimentation, l’énergie, les transports, leur formation, etc. et précisent qu’ils agissent déjà, au quotidien, même si les motivations des uns et des autres peuvent varier (habitude, nécessité, exemplarité etc.). Il apparaît nettement que les gestes concrets et simples du quotidien sont pour les étudiants les plus facilement modifiables et générateurs de changement.
Corroborant cet élément, la volonté d’intégration de la conduite du changement dans leurs formations est plébiscitée à près de 60% par les étudiants.

… Alors même que 60% des étudiants se sentent démunis pour agir !
Les étudiants éprouvent de nombreuses difficultés, voire une incapacité à agir pour certains : 60% des sondés se sentent capables d’agir « un peu », tandis que 20% aimeraient mais ne savent pas comment. Convaincus de la nécessité et de l’importance du lien entre l’administration et les étudiants, ces derniers mettent en avant un certain dépit face aux difficultés rencontrées, au manque de reconnaissance de la part de leurs établissements.
Il est intéressant de relever que 30% des « passifs » affirment qu’ils seraient prêts à passer à l’action si cela était valorisé dans leurs études.

L’alimentation et la mobilité comme leviers d’action prioritaires
L’alimentation responsable apparait en tête des préoccupations : c’est aux yeux des étudiants un moyen simple et efficace pour agir de façon responsable, et notamment lutter à leur niveau contre les émissions de gaz à effet de serre (83%). Viennent ensuite la mobilité durable (67%) et la diminution de la consommation de chauffage (63%). A la question « Que devrait faire votre établissement pour mieux prendre en compte les enjeux de développement durable ? », « promouvoir une alimentation responsable » recueille 56% (le plus haut score) de l’assentiment des répondants. 49% misent sur la coopération avec d’autres établissements, et 46% sur la mise en place d’une stratégie globale de développement durable sur leur campus. Enfin, au regard des priorités à mettre en oeuvre au sein de l’établissement, celles relatives au fonctionnement du campus (alimentation responsable, gestion des déchets et question énergétique en tête) apparaissent au premier plan (92%), devant les projets pédagogiques (73%) et la recherche (59%).

4. Des étudiants porteurs d’idées

Directement issues du travail d’analyse et des propositions des étudiants, différentes recommandations émanent de cette consultation.

Pour une stratégie engagée et une gouvernance participative

  • N°1.1 : Amener la direction de l’établissement à prendre des engagements ambitieux en faveur du développement durable, notamment à travers l’application du Plan Vert (article 55 de la loi Grenelle I).
  • N°1.2 : Créer une structure de pilotage dédiée au développement durable au sein de l’établissement, dotée de moyens à la hauteur des enjeux.
  • N°1.3 : Associer systématiquement à la direction les étudiants dans les processus de décision et d’action.
  • N°1.4 : Instaurer un dispositif visant à impliquer et à valoriser les étudiants oeuvrant pour le développement durable (par exemple : crédits ECTS, concours, service civique).

Pour une formation innovante et adaptée aux enjeux d’aujourd’hui et de demain

  • N°2.1 : Permettre à chaque étudiant d’acquérir un tronc commun de connaissances via la mise en oeuvre d’une Journée de sensibilisation au développement durable.
  • N°2.2 : Proposer des cours communs et obligatoires sur le développement durable, pour une connaissance globale et indifférenciée des enjeux majeurs de notre société.
  • N°2.3 : Mettre en place des modules spécifiques selon les filières.
  • N°2.4 : Décloisonner les disciplines et intégrer le développement durable dans l’ensemble des cursus.
  • N°2.5 : Adopter une pédagogie active, avec moins de théorie et plus de pratique.
  • N°2.6 : Inclure les parties prenantes externes.
  • N°2.7 : Former les enseignants et sensibiliser le personnel aux enjeux et aux pratiques du développement durable.

Pour une gestion exemplaire des campus

  • N°3.1 : Introduire une alimentation plus responsable.
  • N°3.2 : Amplifier les actions de réduction des gaz à effet de serre (énergies du bâtiment et transports).
  • N°3.3 : Economiser les ressources naturelles et recycler les déchets.

Télécharger

Télécharger la synthèse générale et les principaux enseignements de ce rapport.

Télécharger le rapport complet

Contact

Consultation Nationale Etudiante – Nos attentes, notre avenir. Avenir ClimatiqueREFEDD

Pauline REYBIER, Présidente du REFEDD

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