Notre système alimentaire présente une grave faiblesse, trop souvent ignorée : la France, comme la plupart des nations du monde, a perdu sa souveraineté alimentaire. A partir des années 1950, la logique de l’agriculture intensive a conduit chaque zone géographique à se spécialiser dans quelques cultures et à importer le reste d’autres pays, parfois lointains. Il suffit que les transports soient interrompus quelques jours pour que les pays, au nord comme au sud, se retrouvent en situation de pénurie.
Aujourd’hui où se dessine l’ère de l’après-pétrole, il apparaît donc nécessaire de retrouver la maîtrise de notre alimentation, en privilégiant les “circuits courts” et les producteurs locaux, ou en produisant soi-même légumes, fruits ou œufs. Cette relocalisation permet de savoir comment sont produits et transformés les aliments, mais aussi de renouer un dialogue avec les agriculteurs et de leur garantir un revenu à la hauteur de leur travail et de leur rôle nourricier. Il y a au moins trois bonnes raisons de manger local. D’abord, parce que notre approvisionnement dépend pour une trop large part d’importations en provenance de pays parfois lointains, ce qui le rend fragile. On a calculé que, si les transports étaient interrompus, une ville comme Paris, par exemple, n’avait que trois ou quatre jours d’autonomie alimentaire. Ensuite, parce que ces importations sont coûteuses en pétrole, une énergie qui va devenir rare et chère, et en pollutions qui viennent accroître le réchauffement climatique. Enfin, parce que renouer un lien avec les producteurs locaux permet de savoir comment est produit ce que l’on mange. Cependant, comment faire pour manger local ? Retrouver la maîtrise de son alimentation oblige à réapprendre des gestes souvent oubliés (jardiner, préparer des conserves…) et à redécouvrir la coopération et l’entraide qui conditionnent le plus souvent la réussite. Pour aider à cette grande “requalification”, les auteurs de Manger local proposent vingt-six initiatives qui reposent sur des expériences vécues, réussies et facilement reproductibles, ordonnées de manière à amener le lecteur des actions les plus simples à mettre en œuvre (créer un marché de producteurs, un réseau de paniers, approvisionner une cantine en produits bio et locaux ou démarrer son potager) aux plus “engagées” (se réunir autour d’un jardin partagé, créer un éco-hameau, mettre les initiatives locales en réseau…). Chaque initiative est exposée de manière pragmatique, avec ses succès et ses accidents de parcours. Une liste de conseils pratiques suit chacun de ces récits et donne une idée juste du travail à accomplir et de la marche à suivre pour adapter les différentes idées maîtresses à son propre territoire (quartier, village, ville, vallée…). Cette liste est accompagnée d’un annuaire très fourni qui permet au lecteur de poursuivre sa réflexion pour s’engager localement. Tamzin Pinkerton et Rob Hopkins, initiateurs du mouvement locavore (manger local) signent la préface de ce livre. Extrait : « La convergence du pic pétrolier, des changements climatiques et de la contraction de l’économie implique que le travail qui consiste à redonner vie à la production alimentaire locale à travers le monde s’effectue avec un sentiment d’urgence nouveau. La sensibilisation à ces questions et la détermination à en atténuer les conséquences ne cessent de croître. Partout dans le monde, les listes d’attente pour obtenir une parcelle à jardiner s’allongent, les ventes de graines de plantes comestibles augmentent et les consommateurs recherchent activement des produits locaux. Les projets décrits dans ce livre traitent de la transformation des pelouses, des terrains de jeux et des champs en lieux de créativité et de pédagogie autour des aliments. C’est le bon côté des défis auxquels nous sommes confrontés – et ce n’est que le début. En rendant hommage au travail extraordinaire qui a été réalisé jusqu’ici par le mouvement international en faveur d’une alimentation locale, nous devons également reconnaître la nécessité d’aller encore plus loin dans cette voie. » – Les auteurs : Après des études de sciences politiques, Lionel Astruc est devenu journaliste spécialisé dans l’environnement. Ses enquêtes le conduisent à visiter des projets écologiques pionniers. Ses reportages paraissent dans la presse et ont fait l’objet de nombreux livres, parmi lesquels Voyage en Terre durable (Glénat), Echappées vertes (Terre Vivante), Aux sources de l’alimentation durable (Glénat)… Cécile Cros, titulaire d’un master en gestion de l’environnement de l’université de Plymouth, en Grande-Bretagne, est chargée des relations extérieures et rédactrice à la Fondation Goodplanet. – Références : Manger local : s’approvisionner et produire ensemble de Lionel Astruc et Cécile Cros – Coédition Actes Sud/Colibris – Collection : Domaine du possible – Date de parution : 5 octobre 2011 – 220 pages – ISBN 978-2-7427-9893-3 – Prix indicatif : 19,00€Domaine du possible
Actes Sud et Colibris, une ONG créée par Pierre Rabbi qui encourage une dynamique de créativité au sein de la société civile, présentent la collection DOMAINE DU POSSIBLE : Le constat de la crise profonde que connaissent nos sociétés a été fait. Dérèglement écologique, exclusion sociale, exploitation sans limites des ressources naturelles, lutte acharnée et déshumanisante pour le profit, creusement des inégalités sont aujourd’hui dans les esprits de tout un chacun. Or, partout dans le monde, des hommes et des femmes s’organisent autour d’initiatives originales et innovantes, en vue d’apporter des perspectives positives pour l’avenir. Des solutions existent, des alternatives voient le jour aux quatre coins de la planète, souvent à une petite échelle, mais toujours dans le but d’initier un véritable mouvement de transformation des sociétés. C’est de la volonté d’apporter un éclairage sur ces mises en oeuvre, qui ont déjà fait la preuve de leur efficacité, qu’est née l’idée de réaliser une série de livres regroupés sous le titre DOMAINE DU POSSIBLE. Elle a pour ambition de bâtir des ponts entre penseurs et hommes de terrain dans les domaines aussi variés que l’éducation, l’agriculture, l’architecture ou encore l’énergie, la consommation… La diversité des témoignages et expériences présentés a ainsi pour ambition de constituer un panel d’outils pratiques, que chacun pourrait compiler et utiliser en fonction de ses attentes, besoins et moyens. L’étendue des champs thématiques et la pluralité des approches méthodologiques caractérisent toutes ces publications qui gravitent autour d’un ensemble de valeurs fondamentales, parmi lesquelles le respect de l’homme et de la nature, la recherche d’autonomie et de bien-être, la solidarité, l’équité, etc. Face à des problématiques qui semblent à première vue indépassables, la démarche de cette collection est de construire le pont entre la pensée critique et l’action.Tous candidats !
A l’automne 2011, Colibris, en association avec de nombreux partenaires, lance une campagne électorale parallèle « Tous candidats » qui sera accompagnée de plusieurs ouvrages publiés dans le Domaine du Possible. Manger local est le premier d’entre eux. Suivront en novembre : Tous candidats, éloge du génie créateur de la société civile de Pierre Rabhi et La Ferme des enfants, une pédagogie de la bienveillance de Sophie Rabhi. – Pour en savoir plus cliquez ici.