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Après la crise globale, le nouveau livre de Jean-Michel Quatrepoint

La dernière bulle : ce que nous préparent les banques

Comment Wall Street a phagocyté Obama et a fabriqué une fausse reprise

Le 15 septembre 2008, la banque américaine Lehman Brothers fait faillite. La bombe des subprimes éclate au grand jour. Le krach financier se propage à l’ensemble de l’économie, plongeant le monde dans une crise globale, encore plus grave que celle de 1929. Largement responsables des dérives du capitalisme, banquiers et financiers ont réclamé sans vergogne l’aide des contribuables et des États pour sauver le système. Des trillions de dollars sont généreusement distribués par la Fed et les banques centrales. Moins d’un an après le krach, Wall Street et les financiers se sont refaits, ils s’octroient de faramineux bonus et cherchent par tous les moyens à relancer la machine à spéculer. On a nationalisé leurs pertes pour qu’ils puissent reprivatiser leurs profits. Ils sont pour une bonne part à l’origine de l’explosion des dettes publiques et de la formation d’une nouvelle, d’une dernière bulle dont ils s’emploient à tirer le maximum de profits. Jean-Michel Quatrepoint, qui annonçait dès l’été 2008 la crise globale, raconte comment le lobby financier c’est-à-dire Wall Street, les grandes banques et la Réserve fédérale américaine ont lié les mains de Barack Obama, afin d’éviter toute réforme en profondeur du système. Il décrypte le jeu dangereux de ce lobby des lobbies qui ne pense qu’à ses intérêts et nous a fabriqué une fausse reprise.

Philippe Cohen dans l’hebdomadaire Marianne (N°647 du 12 au 18 septembre 2009) explique l’un des intérêts majeurs du livre de Jean-Michel Quatrepoint : […]« Toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour que se constitue une nouvelle bulle, plus énorme encore que celle des subprimes. Avec la crise, la dette publique a fait un énorme bond en avant dans tous les pays du monde : des milliers de milliards de dollars pour lesquels les Etats doivent emprunter à des taux de plus en plus élevés. Car les Etats ont été masochistes : en « couvrant » les banques, ils leur octroient un crédit à un taux voisin de zéro, tandis que leurs propres dettes leur coûtent de plus en plus cher. Sauver les banques a donc consisté à alléger leurs dettes aux dépens de celle des Etats. » Philippe Cohen de conculure : « belle opération pour les « banksters », qui peuvent maintenant se préparer à renouer avec leur jeu favori. Puisque les Etats ont besoin d’emprunter, elles vont leur prêter de l’argent. Et mettre sur le marché de nouveaux produits à caractère spéculatif qui mélangeront la dette russe (adossée à un capital de richesses naturelles considérable) avec celle du Mozambique ou de l’Islande. Ne restera plus alors qu’à trouver un nom à ces « subprimes d’Etat » qui menaceront à nouveau la stabilité mondiale. » Sylvain Lapoix sur le site de Marianne précise : « les plans de sauvetage ayant «converti» la dette des banques en dette des Etats, ces derniers se retrouvent désormais avec des niveaux d’endettement astronomiques à liquider. Un service que les banques se sont empressées de leur rendre en commercialisant des titres : au premier trimestre 2009, le Coporate & investment banking (branche trading de BNP Paribas) réalisait 2,887 milliards sur 3,696 de revenus totaux rien que sur les activités de Fixed income, le commerce de la dette ! Et la manne est loin d’être épuisée : selon Barclays Capital, le record d’émission de dette de 2009 à 870 milliards d’euros pourrait bien être pulvérisé en 2010 avec 1100 nouveaux milliards d’euros injectés sur les marchés ». Selon Barclays Capital, c’est la France qui devrait augmenter le plus ses émissions d’obligation à moyen et long terme, de 29 milliards environ. « De quoi faire gentiment gonfler la bulle spéculative », constate Sylvain Lapoix. Un extrait du livre : « Dans la zone euro, il va falloir trouver 2300 milliards de dollars pour financer de nouvelles dettes, et la Grande-Bretagne à elle seule a besoin de 800 milliards de dollars. Sa dette va grimper de 100% du PNB en 2013, contre 55% aujourd’hui. En France, on est déjà à 73% (Fin mars 2009, la dette publique française atteignait 1413 milliards d’euros. Fin 2009, compte tenu d’une croissance négative, elle devrait représenter 80% du PIB). Tout cela se traduit au niveau des taux d’intérêt. Si les banques, elles, peuvent se refinancer auprès des banques centrales à un coût voisin de zéro, les Etats, eux, doivent emprunter à des taux plus élevés. Ainsi, le taux des bons du Trésor américain à dix ans est passé de 2% début 2009 à 3,60% avant l’été. » […] « D’un côté, les Etats vont être contraints de prendre en charge, plus ou moins directement, les dettes passées et les crédits à venir des ménages, ainsi que les financements d’une partie des PME qui ne sont plus les bienvenues dans les établissements bancaires. De l’autre, le système financier va se concentrer sur les activités les plus lucratives : fusions-acquisitions, marché boursier et développement de nouveaux produits encore plus complexes que les précédents. C’est pourquoi nos banquiers ont besoin de nouveaux petits génies de la finance bien rémunérés. Car il va falloir titriser les dettes publiques et les dettes corporate, inventer des produits dits structurés et les saupoudrer à nouveau aux quatre coins de la planète. Avec la complicité tacite des Etats, à qui on fera miroiter la possibilité soit d’étaler les dettes dans le temps, soit d’avoir des charges annuelles moins importantes, grâce à des montages qui, au passage, permettront aux banques d’accumuler de nouveaux profits. Pour nos « banksters », du moins ceux qui auront survécu à cette crise, un nouveau paradis se profile. Il durera ce qu’il durera, mais l’important n’est-il pas de gagner du temps et d’engranger le maximum de profits, en attendant l’éclatement de cette nouvelle bulle.. qui sera peut-être la dernière ? » L’auteur : Jean-Michel Quatrepoint est journaliste. Après onze ans passés au Monde, il a dirigé les rédactions de l’Agefi, de La Tribune et du Nouvel Economiste. Il a été le patron de la Lettre A pendant quinze ans. Son livre La Crise globale (Mille et une nuits, 2008) a reçu le Prix de l’Excellence Économique 2009. – Références : La dernière bulle de Jean-Michel Quatrepoint – Editeur : Mille et une Nuits – Date de publication : 09/09/2009 – 245 pages – ISBN-13: 978-2755501322 – Prix public : 16,90 €

 

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