Greenpeace a voulu comparer les recommandations des scientifiques en matière de lutte contre les changements climatiques d’une part, et, d’autre part, la politique et les ambitions d’un certain nombre de chefs d’État et de gouvernement, qui jouent un rôle clef dans les négociations internationales en amont de Copenhague. Résultat : à 4 jours de la conférence de Copenhague, on s’aperçoit que les décisions prises et les positions réellement défendues par les responsables politiques sur le terrain du climat sont bien en deçà, dans la plupart des cas, des beaux discours…
Greenpeace a élaboré ce classement compte tenu des recommandations des scientifiques qui préconisent de limiter l’augmentation des températures largement sous la barre de deux degrés. À partir de là, ont été déterminés les éléments essentiels qui devront être réunis à Copenhague, pour que le futur accord permette d’éviter une catastrophe climatique, au premier chef, par exemple, les objectifs ambitieux de réduction d’émission de gaz à effet de serre. La position de chaque pays sur ces critères a été ensuite évaluée, leur niveau d’engagement déterminant le nombre de points attribués. Chaque dirigeant récolte ainsi une note ramenée sur 10, qui détermine l’éloignement entre « sa » fléchette et le centre de la cible. Principales conclusions Aucun chef d’État ne défend une position suffisamment ambitieuse pour limiter l’augmentation des températures en-deçà de 2 degrés, hormis le président de Tuvalu, nation emblématique des pays les plus vulnérables face à la crise climatique, alors qu’ils ne sont pas responsables du problème… Les mauvais élèves ne sont pas ceux que l’on croit. Contrairement aux discours ambiants qui visent à faire de la Chine et des grands émergents les responsables d’un échec programmé à Copenhague, il apparaît clairement ici qu’à ce stade de la négociation, c’est dans le groupe des pays industrialisés que se trouvent les cancres du climat. La Chine et l’Inde se situent parmi les plus ambitieux, au regard des actions que ces deux pays s’engagent à mener pour limiter la croissance de leurs émissions de gaz à effet de serre. À l’opposé, Barack Obama apparaît très nettement comme le pire élève de la classe. Digne héritier de son prédécesseur George W. Bush et en décalage avec les recommandations des scientifiques, il refuse de conserver l’architecture multilatérale et contraignante mise en place par le protocole de Kyoto. Barack Obama s’apprête à développer une politique climatique nationale en totale inadéquation avec les responsabilités des États-Unis, premier pollueur à l’échelle de la planète. Sa position sur les financements pour les pays en développement est très floue, quant à celle sur la question des forêts, elle est inexistante. Nicolas Sarkozy arrive loin derrière ses homologues allemand et anglais, notamment en raison des positions médiocres défendues par la France en matière de soutien financier aux pays en développement pour les aider à faire face à la crise climatique comme en matière de protection des forêts, en raison de la politique énergétique verrouillée par le nucléaire qu’il met en oeuvre en France et, enfin, parce que, contrairement à Gordon Brown, il refuse de s’engager publiquement à venir à Copenhague. Dans ce document, les dirigeants politiques sont classés par ordre alphabétique. Les explications de la note globale sont détaillées en fonction de l’évaluation faite pour chacun sur les cinq grandes catégories : – les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, – les financements pour faire face au dérèglement du climat, – les ambitions en termes de protection des forêts, – la nature du cadre légal (juridiquement plus ou moins contraignant) prônée par chacun, – la politique nationale et le « leadership », c’est-à-dire l’ambition manifestée par chaque chef d’Etat (mesurée à l’aune des politiques climatiques effectivement menées dans son pays et par sa volonté de participer en personne au sommet de Copenhague). Le détail des catégories, des critères et des coefficients est disponible dans un document méthodologique téléchargeable en cliquant ici. En dernière page, un tableau récapitule, pour chaque dirigeant, les points attribués pour chaque critère et les pondérations.