Communiqué WWF du 15 Avril 2008
Les 17 et 18 avril, se tient à Paris le troisième volet du Major Economies Meeting – MEM – qui réunit les pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre comme les Etats- Unis, l’Union Européenne ou la Chine. Le Président Sarkozy avait décidé spontanément en 2007 d’accueillir le MEM, pourtant initié par le Président Bush afin de concurrencer le processus de négociation de l’ONU.
Le MEM a notamment pour ambition de fixer un objectif mondial de réduction des émissions de GES à l ’horizon 2050. « Les premières victimes des changements climatiques ne sont pas représentées au MEM. Comment accepter que ce soient les pollueurs qui définissent entre eux de combien ils vont réduire leur pollution ? » se demande Damien Demailly, chargé du programme Energie et Climat au WWF France.
Les avancées scientifiques font que l’objectif mondial est déjà connu : les émissions doivent décliner dans la décennie et être réduite de 80% d’ici à 2050. Ce dont il faut désormais parler, c’est de l’effort de chacun.
Lors de la dernière Conférence de l’ONU à Bali, le Ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo avait voulu faire évoluer le MEM en déclarant que ce processus devait permettre aux pays industrialisés de discuter de leurs engagements nationaux et chiffrés. Il n’a malheureusement pas été suivi.
La France préfère avancer sur le sujet des approches sectorielles, en organisant un atelier de travail sur ce sujet en préambule du MEM, le 16 avril. Il s’agirait de fixer des objectifs plus ou moins contraignants à certains secteurs plutôt qu’à des pays. Pour le WWF France, il s’agit d’un sujet extrêmement glissant dans le cadre du MEM, certains pays industrialisés voulant utiliser les approches sectorielles pour se débarrasser de leurs engagements nationaux. Si tel était le cas, on perdrait la plus grande avancée du Protocole de Kyoto pour revenir 10 ans en arrière.
La discussion sur ces approches, qui peuvent permettre d’associer les grands émergents à la réduction des émissions mondiales, a toute sa place dans les nombreuses réunions prévues dans le cadre de l’ONU.
« Si la France est sincère dans sa lutte contre les changements climatiques, elle doit profiter du MEM pour s’engager à réduire ses propres émissions d’au moins 30% en 2020. Elle doit également s’engager à soutenir les efforts – notamment d’adaptation – des pays du Sud. On ne parle pas de millions d’euros ici, on doit parler en milliards » conclut Serge Orru.
Contacts :
– Pierre Chasseray : 01.55.25.84.61
– Damien DEMAILLY, Chargé de programme Climat Energie : 01.55.25.86.43