Le Canada, deuxième plus grand pays du Monde, renferme des richesses naturelles exceptionnelles : 7% des réserves d’eau douce de la planète y sont repartis. C’est à la découverte de toutes ces ressources et de ceux qui les protègent que Yann Arthus-Bertrand nous emmène dans ce troisième volet de Vu du Ciel consacré aux Héros de la nature diffusé mercredi 5 janvier à 20h35 sur France 3.
Des baleines et belugas du Saint Laurent, un des plus longs fleuves du monde, en passant par les saumons sauvages, une espèce rare mais dont regorgent les rivières canadiennes, jusqu’au scandale de Malartic, une petite ville à 500 km de Montréal, où 200 familles viennent d’être déplacées pour créer la plus grande mine à ciel ouvert du pays, Yann Arthus-Bertrand fait un état des lieux sans concessions de la 8eme puissance économique mondiale, fil rouge de cette émission. Le programme fera ensuite un petit tour d’horizon de plusieurs Héros de la nature, parmi lesquels : – Temple Grandin, américaine de 63 ans, autiste de naissance, a su surmonter sa maladie pour bâtir un destin hors du commun. Elle a été la première à s’intéresser à la condition animale dans les abattoirs et a réussi l’incroyable pari de s’introduire dans un milieu masculin très fermé, celui de l’agro-industrie, pour changer les conditions d’abattage. – Michael Reynolds, architecte, a créé un concept novateur : des maisons créées de toutes pièces à partir de nos déchets quotidiens : des bouteilles en plastique, des pneus, des cannettes… Il a décidé de transmettre ses techniques révolutionnaires aux plus nécessiteux comme récemment en Haïti. – le Prince Charles, l’héritier du trône d’Angleterre a créé, il y a plus de 20 ans une ferme de 700 hectares entièrement biologique, devenue au fil des années une véritable institution en Grande-Bretagne. Le prince Charles a reçu Yann Arthus-Bertrand à Highgrove, dans sa résidence de campagne dans le Gloucestershire. Une maison et son domaine que le prince a acquis en 1980. Là, très vite, il va mettre en pratique ses idées en matière d’environnement, lancer son combat pour la protection de la nature et assouvir sa passion pour les jardins. Il raconte :« Mon rapport privilégié à la nature remonte à très loin. Je ne sais pas pourquoi, c’est quelque chose qui a commencé quand j’étais tout petit, quand j’étais adolescent. Je m’inquiétais déjà pour toutes les destructions que l’homme infligeait à l’environnement ». Depuis quelques années avec sa Prince’s Foundation pour l’environnement, il milite pour un renouveau spirituel et annonce son objectif : « Je pense que le secret, c’est d’arriver à vivre en harmonie avec la nature, à être plus proche d’elle. Les dommages que nous lui infligeons sont aujourd’hui encore plus importants qu’avant. Il nous faut redécouvrir notre rapport, notre relation profonde avec elle. Nous l’avons trop longtemps regardée comme un simple objet mais nous sommes partie intégrante de la nature. Au fil du temps, nous nous sommes séparés d’elle. Ce qui est crucial à présent, c’est de retrouver le lien qui nous unit à notre environnement… » Il confie dans cet entretien que son combat n’a pas toujours été compris par la presse britannique : « On m’a critiqué, ridiculisé, humilié… Avec toutes les idées que j’ai essayé de défendre, on m’a pris pour un fou. Par exemple, quand j’ai suggéré que l’agriculture biologique pouvait être une alternative, une piste de développement intéressante pour l’avenir. Ça a été un véritable tollé général. On m’a alors complètement ridiculisé… » Autre combat mené par le prince Charles, celui pour la protection des forêts primaires. « Nous dépendons des services que nous rendent ces forêts, explique le prince. En particulier, des pluies indispensables qu’elles engendrent. Et également de l’absorption du carbone ou de la production d’oxygène. Ces forêts sont le poumon de notre planète. Le problème, c’est qu’on a mis trop longtemps à s’en rendre compte et qu’aujourd’hui, la situation est critique… » Et quand Yann Arthus-Bertrand lui demande si, lui, l’héritier royal, il a une libre parole, il répond : « Moi ? Jusqu’à un certain point. Je représente l’Angleterre mais je suis arrivé à un stade de ma vie où la situation est trop urgente pour ne pas agir. Je suis déterminé à défendre la nature aussi longtemps que je vivrai ».