La semaine du développement durable qui s’étend du 1er au 7 avril 2007 est bien plus qu’un simple rappel. Le but de ce mouvement, qui regroupe pas moins de 1970 projets différents, est un véritable appel à la citoyenneté en tant que responsabilité et changement de comportement de chacun face aux menaces qui pèsent sur les hommes ou la planète. Et cet effort de responsabilisation repose sur trois piliers principaux tout en cherchant à les concilier : le progrès social, le développement économique et la protection de l’environnement.
Mission impossible ? L’avenir nous le dira. Car si préférer les emballages papier ou acheter de temps à autre des fruits produits par l’agriculture locale reste à la base d’un comportement citoyen, ce n’est plus suffisant. La situation environnementale, trop longtemps dissimulée derrière des mesurettes destinées avant tout à déculpabiliser le consommateur, n’a jamais cessé de s’aggraver, encouragée par les négationnistes du réchauffement climatique. Aujourd’hui un point de non-retour est atteint, et des mesures bien plus désagréables mais nécessaires se profilent à l’horizon. A nous d’en limiter le nombre, et la conscientisation du citoyen à laquelle appelle cette semaine du développement durable peut jouer un rôle déterminant pour cela… si nous le voulons bien. Décidée par le Premier Ministre en 2002, cette action, la cinquième organisée en France, comporte trois objectifs essentiels : – D’abord, et ce n’est pas anodin, informer largement le grand public sur le développement durable, les domaines qu’il recouvre (transports, biodiversité, changement climatique, déchets…) et les enjeux, à travers des actions concrètes. – Ensuite, motiver et de soutenir des changements de comportements en expliquant les bonnes pratiques quotidiennes à adopter en faveur du développement durable. – Et enfin, mobiliser le public sur des objectifs nationaux de développement durable (par exemple, dans le cadre de la réduction de 3% par an des gaz à effet de serre d’ici 2050). On le voit, l’information du public est, avec pertinence, jugée essentielle. Chose parfaitement logique puisque dans cet enjeu, le public est à la fois l’acteur et le spectateur, autrement dit selon sa volonté, le gagnant ou… le perdant. Jusqu’à présent, les données sont encourageantes, car si en 2002, 23% des Français déclaraient avoir entendu parler de développement durable, ils étaient 54% en 2004 et 64% en 2006. Il est vrai que quelques catastrophes climatiques se sont intercalées entre ces dates, et que beaucoup de citoyens de la terre se sont sentis concernés par l’ingérence des ressources terrestres… et l’ont fait savoir. Si le consommateur est de moins en moins dupe et de plus en plus réfractaire aux charmes des sirènes publicitaires qui vantent parfois sans discernement certains produits grands consommateurs d’énergie ou particulièrement polluants (votre ouvre-boîtes a-t-il réellement besoin d’un moteur ?), les entreprises elles-mêmes ont réalisé que le développement durable représentait bien plus qu’une étiquette à la mode écologique, mais garantissait surtout un enjeu d’image, donc de sérieux et de confiance, et par-là même un enjeu économique de plus en plus important. Celles qui s’y sont essayées savent désormais quelles économies peuvent résulter d’une meilleure gestion des déchets ou de la consommation d’énergie. Faut-il être optimiste ou pessimiste ? La semaine du développement durable semble inciter à l’optimisme… à condition que tous acceptent de jouer le jeu, et le mérite d’une telle action est de modifier le comportement de chacun par effet de persuasion liée à une bonne information, sans jouer la carte de la contrainte forcée.