L’Observatoire international Climat et Opinions Publiques représente un état des lieux international des opinions, connaissances, attentes et niveaux d’engagement face au changement climatique pour nourrir la réflexion et participer à la recherche constructive de solutions pour l’avenir.
Synthèse de l’Obs’COP 2024
Le changement climatique s’installe comme un des grands problèmes de la société mais l’inquiétude qu’il suscite recule
Perception du changement climatique : une évolution inattendue
Actions Iindividuelles et politiques climatiques
Les Français et le réchauffement climatique,
ou le syndrome de la grenouille
Document de synthèse
Lorsque l’Observatoire international Climat et Opinions Publiques (Obs’COP) a été initié en 2019, la Direction des études EDF avait l’intuition que les populations, et plus seulement les militants, les scientifiques et les gouvernants, seraient de plus en plus mobilisées par le changement climatique.
Mobilisées car impliquées personnellement et émotionnellement, mais aussi concernées par des politiques climatiques qui interrogent leurs modes de vie, le sens de leur travail, leurs revenus, et enfin sollicitées par des offres politiques – dans les pays qui le permettent – qui leur proposent des solutions ou, parfois, un récit alternatif.
L’enquête, réalisée chaque année depuis quatre ans, a chroniqué l’importance ressentie de l’enjeu climatique dans des zones très différentes de la planète, avec chacune sa culture et son histoire, ses événements climatiques, ses enjeux économiques et sociaux spécifiques.
L’Obs’COP a certes mesuré des dynamiques communes – la montée de l’enjeu environnemental et sa résilience face à la Covid-19 et à l’inflation mondiale, l’installation de l’enjeu climatique en tête des priorités environnementales un peu partout dans le monde –, mais ne mesure ni une plus forte mobilisation des citoyens / consommateurs, ni une acceptation croissante des politiques climatiques, en tout cas proportionnelle à la dramatisation des alertes scientifiques.
Partout dans le monde, la priorité accordée à l’environnement recule
À ce point du constat, il est apparu nécessaire de faire une pause et de creuser davantage les données de ces quatre années d’enquête, afin de mieux comprendre les logiques sous-jacentes à ces résultats inattendus – décourageants diront certains, intrigants en tout cas.
Plus d’une vingtaine de chercheurs en sciences sociales et politiques ont participé à l’analyse de différentes thématiques de l’enquête ou les résultats d’un pays en particulier. Cet ouvrage est le résultat de leurs travaux : il éclaire les logiques d’acceptabilité des politiques climatiques ou les freins à
l’action individuelle, sans négliger la question de la perception du changement climatique, de ses causes et de ses conséquences ; il propose également d’étudier plus précisément la situation dans
une dizaine de pays.
Il exprime enfin la volonté d’EDF d’enrichir le débat en proposant une matière utile à tous ceux qui défendent la cause climatique
Rapport complet Obs’COP 2024
Une planète mobilisée ?
L’opinion mondiale face au changement climatique
Rien ne se passe comme prévu
« Si l’on formule l’espoir que la mobilisation des populations s’amplifie logiquement au fur et à mesure que
le changement climatique administre les preuves de son existence – et les événements n’ont pas manqué en 2022, notamment en Europe –, alors, à l’évidence, les résultats de cette année sont décevants,
voire inquiétants.
Ni l’origine anthropique du phénomène, ni la nécessité de changer de mode de vie, ni encore
l’acceptabilité des politiques climatiques ne progressent. Pire : elles régressent parfois au fil des quatre ans d’enquête.
Tout n’est pas négatif, mais le signal envoyé par cette étude est une certaine résistance des citoyens aux actions possibles ou un accommodement avec un changement de toute façon irrépressible.
Cependant, il est important de rappeler le contexte économique des deux dernières années (les conséquences de la crise de la Covid-19 et aujourd’hui de l’inflation) pour affirmer, sans optimisme outrancier, que la question environnementale et climatique résiste bien parmi les priorités des habitants de la planète, malgré un quotidien plus compliqué ; qu’ils sont ouverts à rééquilibrer les politiques économiques en faveur de l’environnement et que leurs pratiques personnelles évoluent – certes lentement.
C’est en partie pour démêler le conjoncturel du long terme que les auteurs de cet ouvrage se sont plongés dans les profondeurs des résultats. »