Une majorité écrasante de citoyens européens veut que les produits de la mer qu’ils consomment proviennent de stocks gérés de façon responsable. C’est l’enseignement principal d’un sondage portant sur 14 pays de l’Euro [[Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne Finlande, France, Grande-Bretagne Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Suède, Grande-Bretagne. Sondage auto-administré en ligne auprès d’un échelon de 14 635 personnes représentatives de la population.]] , commandé par le WWF. De plus, la plupart des sondés se plaignent de ne pas avoir accès aux informations nécessaires concernant la provenance des poissons qu’ils consomment. Sans surprise, ils sont une majorité à soutenir une réforme ambitieuse de la Politique Commune de la Pêche afin d’assurer une pêche durable car responsable.
Avec 88 % des Européens qui souhaitent que les produits de la mer vendus au sein de l’UE proviennent de populations qui ne sont pas victimes de surpêche, c’est un message très clair qui est délivré à la Commission alors que cette dernière a entamé le processus de révision de la Politique Commune de la Pêche.
Pour rappel : alors que l’Union est le quatrième plus gros producteur de produits de la mer, entre 54 et 72% des stocks sont en situation de surpêche [[European Commission Maritime Affairs and Fisheries. Facts and figures on the Common Fisheries Policy, 2010.]]. Des espèces aussi emblématiques que le thon rouge de Méditerranée sont proches de l’effondrement de leur population à cause de la surpêche. En effet, la Politique Commune de la Pêche (PCP), qui a déjà été l’objet de deux révisions (1992 et 2002) n’a pas été en mesure de mettre un frein suffisant à la surpêche.
La réforme, actuellement en cours, est une opportunité unique de mettre en place un système de gestion de la pêche responsable préservera à la fois la ressource et les emplois. Une telle opportunité ne se présentera pas de nouveau avant une décennie. Cet avis est d’ailleurs partagé par près de 78% des sondés.
« Les Européens ne supportent plus la situation de gestion catastrophique de la pêche en Europe. Ils attendent que l’on mette un terme à la surpêche et la réforme de la PCP offre cette opportunité tant à la Commission qu’aux eurodéputés » remarque Louize Hill, Responsable du programme Pêche et Océans du Bureau des Politiques Européennes du WWF. « Nous ne pouvons plus continuer de dilapider nos ressources halieutiques en période de crise. La réforme de la PCP est l’occasion de changer les choses ».
Les résultats du sondage sont particulièrement significatifs en ce qui concerne l’Europe du Sud avec des scores très élevés en Italie (95%), en France (93%) et en Espagne (91%) où il est réellement important pour les consommateurs, que les produits de la mer consommés soient issus de stocks gérés durablement.
Pour finir, 72% des Européens se plaignent d’un manque d’information concernant la provenance et le mode de pêche des poissons qu’ils achètent. Commentant le sondage, Herve Gomichon, Directeur qualité du Groupe Carrefour a affirmé que « ce sondage montrait clairement que les consommateurs souhaitent être en capacité d’identifier si leur consommation de poissons participe ou non à la surpêche. Cela va nécessiter des changements dans le cadre de la PCP mais aussi à l’échelle des distributeurs. Traçabilité et information du consommateur, c’est ce qu’essaye de faire Carrefour au travers de sa politique de pêche responsable ».
« Pour assurer un avenir à la fois pour les ressources halieutiques, les pêcheurs et les consommateurs européens, il est grand temps de s’engager dans une réelle réforme de la Politique commune des pêches » a déclaré Isabelle Autissier, Présidente du WWF France.