Le prix à l’achat de certains produits électroniques pourrait augmenter à la caisse. Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, envisage en effet d’élargir le bonus-malus écologique jusqu’ici appliqué à l’automobile, à une vingtaine de catégories d’articles supplémentaires. La liste des produits concernés n’est pas encore connue et les modalités d’application du dispositif, envisagée pour le mois de mai 2009, sont toujours en discussion au sein du ministère.
Mais selon le site 01net.com, il semble acquis que les ordinateurs et les téléviseurs en feront partie. Selon une source proche du dossier, les écrans plats les plus consommateurs en électricité pourraient ainsi faire l’objet d’un malus de 15 % sur leur prix de vente. Un modèle à 800 euros verrait son prix augmenté de 120 euros. Les téléviseurs les plus verts, à l’inverse, pourraient disposer d’une prime à l’achat.
Les fabricants prônent eux, dans un premier temps, l’adoption d’un étiquetage, comme c’est déjà l’usage pour les produits blancs (réfrigérateurs, lave-linges, etc.). Ils seraient favorables au bonus-malus si les comportements des citoyens n’évoluaient pas vers un comportement plus responsable.
Les appareils les plus énergivores, affublés d’un E, pourraient alors faire l’objet d’un malus. Quant aux plus verts, dotés d’un A, ils pourraient à l’inverse recevoir un bonus. Le versement de cette prime, telle qu’elle est envisagée par le ministère de l’Ecologie, se ferait sous la forme de coupons à renvoyer. En échange, le consommateur recevrait un chèque. A moins que Bercy n’en décide autrement…
En effet, le bonus-malus mis en place il y a un an sur l’automobile est loin de s’autofinancer, comme l’espérait Jean-Louis Borloo. Au contraire, selon les prévisions du ministère du Budget, le déficit comptable de cette mesure pourrait être de 200 millions d’euros sur 12 mois. Aussi, Bercy aimerait taxer simplement les produits les plus consommateurs d’énergie sans verser de bonus aux plus écologiques. Dans ce cas, le bonus-malus serait purement et simplement remplacé par une taxe écolo. Il reviendra au président de la République, Nicolas Sarkozy, de trancher cette question.
Quoi qu’il en soit, les industriels du secteur s’accordent à dire que la mise en place d’une telle mesure est loin d’être aisée. Ils exigent une pondération entre les modèles. « Les grands écrans ne sauraient être comparés avec les petits, moins consommateurs d’énergie, précise Bernard Heger, délégué général du Simavelec à 01net.com. Adopter ce principe, équivaudrait à tuer la haute-définition avant son adoption par le public. » Aussi appelle-t-il à prendre en compte la consommation d’énergie au centimètre carré.
Les modalités d’un bonus-malus sur les téléviseurs paraissent complexes, mais ce n’est rien comparé à son application aux ordinateurs, sur laquelle le ministère de l’Ecologie n’a pas encore tranché.
La consommation énergétique d’un PC ou d’un Mac dépend en grande partie de ses composants et même des logiciels utilisés. Un malus appliqué aux PC sans tenir compte de ces critères ne permettrait pas de prendre en compte l’importante disparité entre les modèles. Un beau casse-tête en perspective.
Les autres produits qui seraient taxés
– Les réfrigérateurs et congélateurs : Les différences de consommation électrique peuvent aller jusqu’à 40 % pour les réfrigérateurs. Le système de bonus pourrait se présenter sous forme de bons d’achats de 20 à 50 €. Les lave-linge seraient exclus de la liste.
– Les pneus : Les pneus dits « verts » offrent un freinage plus efficace, gommes plus résistantes. Mais surtout leur conception est plus propre et le recyclage plus important.
– Les ampoules : Plus chères mais plus durables, les ampoules à faible consommation d’énergie limitent le gaspillage électrique. La contribution s’établirait entre 15 cts de malus et 1 à 2 € pour les ampoules.
– Lire aussi l’article consacré à ce sujet sur le site de la Dépêche du Midi